Football malien est malade de la crise

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À moult reprises Le Témoin a demandé l’implication personnelle du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, dans la résolution de la plus grande crise. Mais il n’a pas bronché d’un iota. Et le football malien paie à travers les résultats sur les pelouses. De l’élimination au premier tour des Aigles à la Coupe d’Afrique des Nations ‘Gabon 2017’ en passant par la déroute des Aiglons à la CAN U20 ‘Zambie 2017’ et les éliminations du Stade malien et du Réal au tour préliminaire de la ligue des champions d’Afrique – sans compter l’élimination au premier tour des Aigles Dames à la CAN Féminine -, le football malien est en dégringolade. En cause, une crise interne interminable, l’impréparation des équipes en compétition, l’inexploitation des talents purs, etc.
Les contre-performances de nos équipes sont directement ou indirectement liées à cette crise qui secoue le football malien depuis le 10 janvier 2015. Et les responsabilités sont partagées. Le Président de la République, les hautes autorités de la République ne sont pas irréprochables au regard de leur incapacité à trancher le nœud gordien par une décision claire et précise d’y mettre un terme. Le président de la FEMAFOOT, Boubacar Baba Diarra, est accusable quant à lui de multiples violations de textes, d’avoir privilégié des intérêts personnels et d’avoir appliqué la politique du ‘’diviser pour régner’’. Les présidents des ligues sont tout aussi accusables d’avoir suivi leur intérêts personnels au détriment de l’intérêt général. Un doigt accusateur peut être également  pointé sur le Stade malien et le Djoliba. Si les Djolibistes sont fautifs d’avoir provoqué cette fameuse crise, les Stadistes le sont d’en avoir profité sur et en dehors du terrain. Ce sont entre autres les explications de la décadence du football malien. Et il va falloir trouver une solution le plus rapidement possible pour le plus grand bonheur des inconditionnels des sélections nationales.
Samedi 4 mars 2017, le public sportif malien a vécu un nouveau cauchemar. Trois matches, deux défaites contre la Zambie (6-1) et la Guinée (3-2) et un match nul contre l’Égypte (0-0), trois buts marqués contre neuf buts encaissés. Une élimination dès le premier tour. C’est le bilan chaotique des Aiglons à la 20ème édition de la CAN U20,  Zambie 2017. C’est la première fois depuis Rwanda 2009 que le Mali rate une telle étape à la CAN-junior. D’ailleurs en 11 participations à  cette catégorie, notre pays s’est hissé une fois à la 3è place (2003), quatre fois à la 4è place (2015, 2013, 2011, 1995) et éliminé 6 fois au premier tour (2017, 2009, 2005, 2001, 1999 et 1997). En 1989, les Aiglons ont perdu la finale contre le Nigeria. A l’époque, il n’y avait pas de phases finales. Pour rappel, La Coupe d’Afrique des nations U20 (CAN U20) de football est une compétition sportive créée en 1979, qui oppose les meilleures sélections nationales juniors d’Afrique (-20 ans). Elle est organisée par la CAF tous les deux ans. Le pays organisateur est qualifié d’office pour les phases finales, tandis que les finales, jusqu’en 1989, se disputaient par match aller-retour avant que des phases-finales organisées par un pays ne soient instaurées  en 1991.
L’élimination des hommes de Baye Ba passe très mal pour une génération qui a fait rêver plus d’un, en remportant la CAN U17 en 2015 au Niger puis la médaille d’argent la même année au Mondial de la même catégorie au Chili. En Zambie, le Mali était l’un des grands favoris de la compétition. L’élimination a donc surpris les supporters, quoique prévisible. Accusé d’avoir fait de la sélection un fonds de commerce, le sélectionneur Baye Ba n’a pas mesuré l’ampleur de la tâche qui l’attendait. Après le sacre de l’équipe en 2015, au Niger et la médaille d’argent au Chili, l’entraîneur Baye Ba est devenu un Roi. Il a pris du galon. Les joueurs ont passé plus de temps dans les avions que sur le terrain à la recherche de contrats professionnels en Europe et dans le Maghreb. La plupart d’entre eux ont pu décrocher des contrats mais n’ont pas commencé à jouer avec leur club.
L’entraîneur Baye Ba est certes passé par plusieurs mois de préparation, mais qui n’a concerné essentiellement que les locaux avec quelques matches amicaux à Bamako, à intérieur du pays et à l’extérieur. L’équipe sera plus tard internée à Kabala où elle sera rejointe par les néo-professionnels. Mais au moment de choisir les 21 joueurs, Baye Ba opte pour la continuité et garde l’ossature de la génération ayant disputé le Mondial chilien. Problème : ces joueurs n’avaient plus de compétition et n’ont pas suivi toute la préparation. Certes la crise y est pour quelque chose dans la déroute de l’équipe, mais elle n’explique pas tout. L’entraîneur Baye Ba a également sa part de responsabilité dans l’échec de l’équipe.
Voilà qu’en moins de deux mois, quatre de nos représentants sur la scène africaine ont été éliminés et cela chaque fois au premier tour. Car il y a deux semaines de cela les amoureux du ballon-rond malien avaient assisté impuissants aux éliminations du Stade malien et du Réal au tour préliminaire de la Ligue des champions de la CAF,  respectivement par Barrack Young Controllers (Liberia) et Rivers United (Nigéria). Auparavant, en janvier les Aigles sont éliminés de la CAN ‘Gabon 2017’ adès le premier tour. Le Mali est tout aussi mal en point dans les éliminatoires de la Coupe du monde, Russie 2018. Les Aigles, battus 1-3 par la Côte d’ Ivoire, à Bouaké, ont ensuite été tenus en échec à domicile par le Gabon 0-0. Le Mali ne compte qu’un petit point sur six possibles. La qualification pour le Mondial russe est mal engagée pour les nôtres. Plusieurs pays profiteront des journées FIFA pour organiser des matches amicaux. Mais le nôtre n’en profitera pas pour cause d’une mésentente.
Dans ces conditions, quel sort sera reversé à l’équipe nationale cadette qui disputera la CAN U17, au mois de mai-juin, au Gabon, ainsi qu’à nos représentants en Coupe de la Confédération à savoir le Djoliba et les Onze Créateurs ? Les deux clubs disputent, à Bamako, les 16ème de finale aller de la coupe de la Confédération. Les Onze-Créateurs seront face au Rayon sports du Rwanda, le 11 mars 2017, au stade Modibo Keïta. Le jour suivant, le Djoliba en découdra avec El Masry d’Égypte au Stade Modibo Keïta. Prions pour une fin de crise dans notre football.

La Rédaction

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