Grâce au Portugais, auteur d’un triplé, le Real Madrid met un pied en finale après son net succès (3-0) sur les Colchoneros à Santiago-Bernabeu.
A affiche classique, issue classique serait-on tenté de dire et pour cause, ce 4e derby à élimination directe en 4 ans de C1 entre les deux clubs de Madrid (finale 2014, quart de finale 2015, finale 2016) devrait une fois de plus tourner à l’avantage du Real face à son voisin de l’Atlético.
Le constat est d’une implacable fatalité pour les Colchoneros, passés deux fois à un rien du titre suprême mais qui devraient cette fois nourrir moins de regrets au vu de l’écart constaté entre les deux formations. Présent en demi-finale une 7e année d’affilée, le Real semble avoir bouclé l’affaire dès cette manche aller, remportée nettement (3-0) à Santiago-Bernabeu. Plus qu’un exploit de l’Atlético dans une semaine au Vicente-Calderon, il faudrait un cataclysme côté Real pour ne pas aller jouer une 15e finale de C1 dans l’histoire du club.
Le phénomène d’érosion dans la répétition des efforts côté colchoneros ne date pas d’hier. Ce mardi, il a brutalement rattrapé les hommes de Diego Simeone, incapables de coupler discipline défensive et efficacité offensive, cette recette qui a permis au club de s’élever si haut depuis plusieurs saisons. Dans l’un comme dans l’autre domaine, l’Atlético a failli ce soir et à l’instar d’autres grosses écuries européennes cela appelle, déjà, à repenser une approche du jeu ou du moins à la faire appliquer par d’autres joueurs. Avec trois Français titulaires au coup d’envoi (le duo Griezmann-Gameiro en attaque et Lucas Hernandez, positionné latéral droit de fortune), l’équipe concoctée par l’entraineur argentin n’était pourtant pas si éloignée de celle venue arracher un point en Liga il y a quelques semaines.
L’Atlético inoffensif
Mais le parfum de la Ligue des champions a pour habitude de transcender ce Real, qui a très vite pris le contrôle du match pour ne plus le lâcher. La présence d’Isco lui a facilité la tâche au milieu, où la technique des Merengue a vite pris l’ascendant sur la discipline adverse. Loin des sommets verrouillés par la tactique auxquels les deux voisins ont pris l’habitude de se livrer en Liga, ce derby s’est vite lancé et le Real a beaucoup insisté côté gauche, où le duo Marcelo-Ronaldo faisait face à Lucas Hernandez, 19 ans, gaucher et habituellement arrière central.
Rapidement, sa domination territoriale a été concrétisée par l’inévitable Ronaldo, buteur de la tête sur un centre topé de Casemiro (1-0, 10e). C’est un petit miracle si l’Atlético n’accusait qu’un but de retard au repos, un miracle qui a tenu aux réflexes d’Oblak devant Carvajal (7e), Varane (16e) tandis que Modric (24e) et Benzema (29e) n’ont manqué que d’une poignée de centimètres pour aggraver le score. Les Colchoneros en étaient alors réduits à récupérer quelques miettes, des ballons récupérés haut grâce au pressing des attaquants, avec pour seul frisson une sortie autoritaire de Navas dans les pieds de Gameiro (17e) et un ballon de Griezmann que Godin n’a pu reprendre correctement (32e).
Conscients qu’un but à l’extérieur aurait une valeur inestimable face à ce Real-là, ils ont entamé la 2e période avec plus d’intentions tandis que les Merengue passaient dans un mode de gestion. Une approche payante puisque malgré plusieurs rotations tentées par Simeone sur le front de l’attaque, l’Atlético est resté totalement inoffensif, finissant par être punis par des Merengue criants de réalisme. Le coup d’accélérateur donné par le Real dans le dernier quart d’heure lui a été fatal et porte le sceau d’un homme, Cristiano Ronaldo. Celui qui avait déjà réalisé le triplé à Vicente-Calderon en novembre dernier s’en est offert un nouveau, concrétisant le travail de sape de ses serviteurs, Benzema d’abord (2-0, 72e) puis Lucas Vasquez (3-0, 85e). CR7, auteur de 8 des 9 derniers buts de son équipe dans cette campagne de C1, continue de porter la Maison Blanche. Et grâce à lui, Madrid risque fort d’être à nouveau de blanc vêtu.