Le Nigeria et l’Algérie, les deux dernières équipes africaines en lice, ont été respectivement éliminées en huitièmes de finale par la France (0-2) et l’Allemagne (1-2 a.p.), ce 30 juin au Brésil. Cette Coupe du monde 2014 de football s’achève donc pour l’Afrique sur un bilan légèrement positif.
De notre envoyé spécial au Brésil,
Que retenir de la participation des équipes africaines à la Coupe du monde 2014 de football ? Qu’il y a eu deux équipes africaines (Algérie, Nigeria) en huitièmes de finale d’un Mondial pour la toute première fois ? Ou qu’il n’y en aura pas non plus cette fois en quarts de finale ni au-delà ?
Trois victoires africaines seulement
De fait, le bilan comptable cumulé des cinq équipes africaines en 17 matches n’est pas fameux, avec 3 victoires, 3 nuls, 11 défaites, 19 buts marqués et 32 encaissés. Il n’était pas forcément meilleur en Afrique du Sud, en 2010, avec 6 équipes engagées : 3 victoires, 6 nuls, 11 défaites, 16 buts marqués et 25 encaissés.
Au-delà des statistiques, l’impression laissée est variable : elle va du médiocre (Cameroun), au décevant (Côte d’Ivoire, Ghana) en passant par le plus encourageant (Algérie et Nigeria).
En réalité, le bât a souvent blessé au niveau extra-sportif. Des affaires de primes pécuniaires ont perturbé les délégations camerounaise, ghanéenne et nigériane. Des problèmes de discipline ont aussi émaillé les parcours du Cameroun et du Ghana. Enfin, l’organisation autour des équipes africaines n’a pas été toujours aussi bonne qu’au sein d’autres équipes, avec des grèves de l’entraînement, des difficultés dans la préparation du tournoi…
Peu d’arguments pour avoir plus de places au Mondial
Claude Le Roy, observateur privilégié du football africain, tirait un constat amer sur le sujet, à la fin du premier tour : « C’est insupportable parce qu’on n’arrive pas à comprendre pourquoi ce genre de problèmes arrivent encore. […] Ce n’est quand même pas difficile de tout préparer, de responsabiliser les joueurs. Ces derniers ne sont pas des enfants. Ce sont souvent des pères de famille. Il faut donc faire confiance aux joueurs, sans leur faire de cadeaux. Si un joueur déroge à la règle commune, qu’il arrive avec des jours de retard à un rassemblement, il dégage. Dans une équipe de football, si on n’est pas prêt physiquement et qu’il n’y a pas de discipline, on ne peut pas avancer. »
Avec ces résultats plutôt stables en Coupe du monde, la Confédération africaine de football (CAF) aura en tout cas du mal à obtenir de la Fédération internationale de football (Fifa) une sixième place en phase finale des éditions 2018 (Russie) et 2022 (Qatar).
par David Kalfa / rfi.fr