Foot africain: six grandes interrogations pour l’année 2020

0

Qui succédera à Mohamed Salah pour le titre de Joueur africain de l’année ? Cette question trouvera réponse dès ce 7 janvier. D’autres grandes interrogations restent en revanche en suspens pour l’année 2020. Elles concernent les compétitions phares (CAN masculine et féminine, CHAN, etc.) de la Confédération africaine de football (CAF) mais aussi la CAF elle-même. Décryptage.

Le CHAN 2020 au Cameroun sera-t-il une réussite ?

Pour la première fois, le Championnat d’Afrique des nations aura lieu en avril. Un mois qui n’arrange réellement personne. Mais les Camerounais, qui ont remplacé les Éthiopiens en tant qu’hôtes, ne semblaient pas prêts à accueillir la compétition dès janvier/février. Et jouer au football sur cette partie du continent en juin/juillet reste délicat, en raison de la saison des pluies. Reste que ce CHAN 2020 va se tenir au moment même où plusieurs championnats nationaux battent leur plein. Dans ces conditions, les clubs accepteront-ils de laisser partir leurs meilleurs éléments, pour la phase finale ?

Il le vaudrait mieux pour l’intérêt d’un tournoi souvent décrié, depuis sa première édition en 2009. Ce serait aussi dans l’intérêt d’un Cameroun sous pression après avoir perdu l’organisation de la CAN 2019. Le pays de Paul Biya s’est vu attribuer la CAN 2021, en guise de rattrapage. Un CHAN 2020 réussi serait rassurant dans la perspective de la prochaine Coupe d’Afrique des nations.

La CAN 2021 se disputera-t-elle en janvier/février ou en juin/juillet ?

D’autant que le Cameroun pourrait se retrouver dans une situation inconfortable. Ahmad, le président de la Confédération africaine de football, a en effet émis l’idée que la CAN 2021 ait lieu six mois plus tôt que prévu, en janvier/février plutôt qu’en juin/juillet (à cause du climat). Voilà qui risque de laisser encore moins de marge aux Camerounais pour être prêts dans les temps.

Dans ces conditions, le calendrier serait également très serré pour la CAF. Les qualifications pour le tournoi s’achèvent théoriquement mi-novembre, soit à deux mois du coup d’envoi d’une phase finale. Il faudrait effectuer le tirage au sort en novembre et s’assurer que tout soit en place dans des délais très courts. Une décision doit être prise en 2020, quoiqu’il en soit.

Où aura lieu la CAN féminine ?

La Confédération africaine de football doit par ailleurs trouver une nouvelle terre d’accueil pour la CAN féminine, suite au retrait du Congo-Brazzaville et au refus de l’Afrique du Sud de jouer les pompiers. La tâche ne s’annonce pas simple car la CAF a décidé d’augmenter de 8 à 12 le nombre d’équipes participantes, ce qui alourdit le cahier des charges du tournoi. Avec quatre groupes de trois, il faudrait donc quatre stades disponibles rapidement.

Une équipe africaine sera-t-elle championne olympique à Tokyo ?

La dernière médaille d’or du continent remonte à la victoire des Camerounais aux JO 2000. Depuis, les Nigérians, qui avaient été sacrés aux JO 1996, ont pris l’argent en 2008 et le bronze en 2016. À Tokyo, le continent sera représenté par les Égyptiens, les Ivoiriens et les Sud-Africains.

Chez les femmes, les Camerounaises et/ou les Zambiennes réaliseraient un exploit immense en décrochant le premier titre olympique de l’Afrique en football féminin.

Un Africain remportera-t-il enfin le Ballon d’Or France Football ?

La quatrième place de Sadio Mané, derrière Lionel Messi (1er), Virgil van Dijk (2e) et Cristiano Ronaldo (3e), pour le Ballon d’Or 2019 France Football, a déchaîné la colère de nombreux amateurs de foot africain. Cette frustration masque en réalité une énorme impatience : celle de voir un joueur du continent succéder au Libérien George Weah, seul footballeur né en Afrique (avec le Portugais Eusebio) à avoir remporté la plus prestigieuse des distinctions individuelles. C’était en 1995. Pour l’édition 2020, le Sénégalais Mané et l’Égyptien Mohamed Salah restent des prétendants sérieux.

La Confédération africaine de football en a-t-elle finie avec les turbulences ?

Un président interrogé par la justice française et accusé de corruption et de harcèlement sexuel. Des membres passés ou toujours en place du Comité exécutif mis en cause par la justice internationale (le Centrafricain Patrice-Edouard Ngaïssona) ou celle de leur pays (le Ghanéen Kwesi Nyantakyi, le Nigérian Amaju Pinnick, la Sierra-Léonaise Isha Johansen, etc.). Des tensions au sein de l’administration de la Confédération africaine de football. Un contrat d’un milliard de dollars avec la société française Lagardère Sports cassé. La CAF a traversé de nombreuses crises en 2019. La Fédération internationale de football a décidé d’y mettre de l’ordre en y dépêchant sa Secrétaire générale, la Sénégalaise Fatma Samoura, pour quelques mois. Son intervention suffira-t-elle ? En 2021, la succession d’Ahmad à la tête de l’instance sera ouverte. L’élection risque d’aiguiser les ambitions et les tensions au sein d’une institution fragilisée.

Source: http://afriquefoot.rfi.fr/

Commentaires via Facebook :