Champions d’Afrique et vice-champions du monde, Baye Ba et les Aiglonnets sont entrés dans l’histoire du football malien et africain cette année 2015. Le capitaine Abdoul Danté et ses coéquipiers ont écrit la première d’une nouvelle légende pour le football malien. Ils sont passés au travers de cette finale, mais n’ont pas démérité. Ils ont fait honneur aux couleurs nationales, à la patrie !
«Le Mali est une bonne équipe, c’est le champion d’Afrique. Ça va être un défi intéressant» ! C’est ce qu’avait laissé entendre Emmanuel Amuneke, le coach des Flying Eagles du Nigéria avant cette finale.
Et les Aiglonnets se sont hissés à la hauteur de ce challenge pendant les 45 premières minutes en bousculant les champions du monde souvent dans leurs derniers retranchements. Ceux-ci ont eu du mal à se remettre du penalty repoussé par l’excellent Samuel Diarra à l’entame de la rencontre.
Malheureusement, les poulains de Baye Ba n’ont pas su en profiter à cause d’un manque d’efficacité avec un Aly Mallé qui se perdait fréquemment dans ses dribbles et qui manquait cruellement de lucidité pour donner aux autres une opportunité de tenter leur chance.
En tout cas, les Aiglonnets ont tenu le choc en première mi-temps (0-0). Mais, comme nous le craignions, nos cadets allaient vite faire les frais de leur débauche d’énergie de la première période durant laquelle leurs adversaires ont presque joué sur un faux rythme.
A la reprise, le rêve des gosses et de la nation s’est effondré en 3 minutes en encaissant deux buts aux 56e et 59e minutes. Sans doute sous le coup de la fatigue, la défense malienne a perdu son atout principal : la solidarité ! Elle a été vite déstabilisée par le jeu en profondeur des cadets nigérians.
A 2-0, les Aiglonnets ne se relèveront pas de ce coup de massue, malgré leur volonté, donnant ainsi l’opportunité au Nigéria de conserver son trophée.
Les Aiglonnets n’ont pas démérité car ils sont allés plus loin que là où on les attendait. Ils peuvent être sans doute déçus de n’avoir pas accédé à la plus haute marche du podium. Mais, qu’ils se rassurent, le peuple malien est fier d’eux.
Les Maliens sont fiers de leur parcours, fier de leur combativité. Ils ont redonné à la nation de se retrouver, souvent à des heures tardives, autour d’une même ambition, d’un même rêve et d’oublier nos divergences et nos antagonismes de ces derniers temps.
Personne ne leur tiendra rigueur de cet échec, la seule défaite du tournoi. Nos cadets ont honoré leur mission au Chili en hissant très haut les couleurs du Mali dans le gotha du football mondial.
Leur parcours doit décomplexer la jeunesse malienne qui doit prendre conscience de ses potentialités en leur rappelant surtout qu’on peut toujours voler très haut (réaliser ses ambitions) si on accepte de travailler dans la rigueur et la discipline.
Champions d’Afrique des cadets et vice-champions du monde de la même catégorie, Abdoul Danté et ses coéquipiers sont entrés dans l’histoire du foot malien et africain. Ils viennent d’écrire la plus belle page du football malien.
Mieux, en devenant la première sélection malienne a remporté un titre continental et à disputer une finale de coupe du monde de football, ils ont ouvert les portes d’une nouvelle légende.
Et ils ont le talent et le mental requis pour écrire de nouvelles pages de cette légende, en cadets et en seniors, dans les années à venir. Cela à l’image de Samuel Diarra et Aly Mallé, élus respectivement «Meilleur gardien» (Gants d’or) et 3e «Meilleur joueur» (Ballon de Bronze) de la compétition.
Pourvu qu’on leur en donne l’opportunité et surtout les moyens dans un climat managérial apaisé.
Janjo à nos héros, les Aiglonnets, et à leur encadrement !
Moussa Bolly