«Le Mali est une bonne équipe, c’est le champion d’Afrique. Ça va être un défi intéressant» ! C’est ce qu’avait laissé entendre Emmanuel Amuneke, le coach des Flying Eagles du Nigéria avant cette finale.
Et les Aiglonnets se sont hissés à la hauteur de ce challenge pendant les 45 premières minutes en bousculant les champions du monde souvent dans leurs derniers retranchements. Ceux-ci ont eu du mal à se remettre du penalty repoussé par l’excellent Samuel Diarra à l’entame de la rencontre.
Malheureusement, les poulains de Baye Ba n’ont pas su en profiter à cause d’un manque d’efficacité avec un Aly Mallé qui se perdait fréquemment dans ses dribbles et qui manquait cruellement de lucidité pour donner aux autres une opportunité de tenter leur chance.
En tout cas, les Aiglonnets ont tenu le choc en première mi-temps (0-0). Mais, comme nous le craignions, nos cadets allaient vite faire les frais de leur débauche d’énergie de la première période durant laquelle leurs adversaires ont presque joué sur un faux rythme.
A la reprise, le rêve des gosses et de la nation s’est effondré en 3 minutes en encaissant deux buts aux 56e et 59e minutes. Sans doute sous le coup de la fatigue, la défense malienne a perdu son atout principal : la solidarité ! Elle a été vite déstabilisée par le jeu en profondeur des cadets nigérians.
A 2-0, les Aiglonnets ne se relèveront pas de ce coup de massue, malgré leur volonté, donnant ainsi l’opportunité au Nigéria de conserver son trophée.
Les Aiglonnets n’ont pas démérité car ils sont allés plus loin que là où on les attendait. Ils peuvent être sans doute déçus de n’avoir pas accédé à la plus haute marche du podium. Mais, qu’ils se rassurent, le peuple malien est fier d’eux.
Les Maliens sont fiers de leur parcours, fier de leur combativité. Ils ont redonné à la nation de se retrouver, souvent à des heures tardives, autour d’une même ambition, d’un même rêve et d’oublier nos divergences et nos antagonismes de ces derniers temps.
Personne ne leur tiendra rigueur de cet échec, la seule défaite du tournoi. Nos cadets ont honoré leur mission au Chili en hissant très haut les couleurs du Mali dans le gotha du football mondial.
Leur parcours doit décomplexer la jeunesse malienne qui doit prendre conscience de ses potentialités en leur rappelant surtout qu’on peut toujours voler très haut (réaliser ses ambitions) si on accepte de travailler dans la rigueur et la discipline.
Champions d’Afrique des cadets et vice-champions du monde de la même catégorie, Abdoul Danté et ses coéquipiers sont entrés dans l’histoire du foot malien et africain. Ils viennent d’écrire la plus belle page du football malien.
Mieux, en devenant la première sélection malienne a remporté un titre continental et à disputer une finale de coupe du monde de football, ils ont ouvert les portes d’une nouvelle légende.
Et ils ont le talent et le mental requis pour écrire de nouvelles pages de cette légende, en cadets et en seniors, dans les années à venir. Cela à l’image de Samuel Diarra et Aly Mallé, élus respectivement «Meilleur gardien» (Gants d’or) et 3e «Meilleur joueur» (Ballon de Bronze) de la compétition.
Pourvu qu’on leur en donne l’opportunité et surtout les moyens dans un climat managérial apaisé.
Janjo à nos héros, les Aiglonnets, et à leur encadrement !
Moussa Bolly
Félicitation à la sélection nationale Cadette, pour leur brillante performance.
Cependant, je pense que l’arbre ne doit pas caché la forêt, nos joueurs ont dépensés beaucoup d’énergie au cours du tournoi et cela a été senti depuis le match de demi finale contre la Belgique. Les jeunes étaient fatigué, Les attaquant ont été trop individualistes devant les but, comme leur frères ainés “les juniors”. Il faut que nos entraineurs aient une autre culture de la gestion des effectifs et du temps de jeu de nos équipes, surtout des jeunes. Le tallant est là mais faut savoir canaliser les jeunes.
C’est pratiquement les mêmes 11 entrant qui ont joués tous les match. Le coach aussi bien que les joueurs n’ont pas su valorisé les potentialités qu’ils avaient pour tuer d’entre de jeu les match afin de faire tourner l’effectif.
Quant au Nigeria, ils ont bien compris qu’une telle compétition repose certes sur du tallant mais aussi de la fraicheur physique, c’est cela qui nous manqué. Les Nigérians ont marqués presque toutes les occasions procurées dans tous les match joués, ceci est très important.
Chili 2015 : Coupe du Monde des Cadets
Le secret d’une victoire et les leçons d’une défaite !
Les rideaux viennent de tomber sur la 16èdition de la coupe du Monde Cadet au Chili et notre pays termine sur un podium d’argent après la finale remportée par le Nigeria. Habitué des podiums nous le sommes depuis Yaoundé 1972, mais la particularité de ceux des dernières années réside d’une part dans sa version plus médiatique, donc accessible à la masse populaire auquel ce sport appartient, mais aussi et surtout aux prestations assez satisfaisantes de nos équipes nationales. Jamais on n’avait été si près du but, pas par le fait de se retrouver en finale, mais par l’espoir d’y croire suscité par la qualité du jeu qui avait fait l’unanimité auprès de tous les experts du Football, par les potentialités que renferment nos équipes nationales toutes catégories confondues.
Le rêve fut brisé et sans jeter l’enfant avec l’eau du bain, il revient de tirer les enseignements de la défaite de façon objective, la défaite étant en soi le début du succès, pourvu que l’on soit conséquent avec soi-même dans l’analyse de la défaite. « On apprend peu par la victoire, mais beaucoup par la défaite », disent les Japonais !
Notre défaite se trouve évidemment dans cette victoire nigériane qui avait son secret depuis le début de la compétition :
1-Le « Kick and Rush » auquel l’équipe nigériane est resté fidèle tout au long du tournoi : Grand ballon balancé en avant avec la certitude de toujours trouver un grand attaquant sur place qui ne se fatiguera jamais, duels aériens avec le but de résister le plus longtemps possible à la pesanteur que l’adversaire, des bolides d’expédié de plus de 30 mètres sur le but adversaire, qu’importe la position du joueur ou la direction du ballon, donc une vieille tradition du Football anglo-saxon qui jette le malheur sur celui qui se fatigue le premier après la lancée des chevaux. Etonnant tout de même qu’un entraineur comme Amuniké, qui a appartenu à une génération exceptionnellement technique du Nigeria, puisse aller puiser dans cette vieille marmite traditionnelle ! Elle a payé !
2-La leçon que les joueurs nigérians ont tirée de leur déconvenue prématurée à Niamey et les critiques qui ont fusé de toute part au Nigéria. En tant que grand abonné de cette compétition, le Nigeria a en outre remplacé depuis longtemps le lexique « participer » par « remporter » quand il s’agit de cette compétition ! D’où une certaine volonté et motivation supplémentaires à légitimer cet état d’esprit !
Ces deux facteurs combinés ont eu le dessus sur le système technique léché et le collectif d’une équipe malienne, qui loin d’avoir démérité, a résisté pendant presqu’une heure de temps au rouleau compresseur pour se désagréger complètement. Puisque c’est ce système qui a fait et a fait notre force en Junior et en Cadet, il revient d’y travailler. Ce travail est possible parce qu’ayant fait et fait encore ses preuves :
Par exemple en 1995 à Bamako, lorsque la génération d’Issiaka Aoudou, E. Painsil, Souley Baba et autres du Ghana avait battu le Nigéria dans la même constellation technique que le Mali par le score de 3 – 1 ; auparavant en 1987 c’est les Russes qui avaient eu raison de ce système nigérian au Canada, de la France en 2001, ou de la Suisse en 2009. A un niveau supérieur on pourra élargir l’allusion au FC Barcelone qui a trouvé à plusieurs reprises une solution aux phénomènes germains et anglo-saxons par sa maitrise technique du ballon !
Le travail pour nos espoirs du Football consistera donc :
– La maitrise du ballon quel que soit l’adversité et le score en produisant moins de déchets techniques!
– Y croire en sa propre force, n’épousant donc pas le rythme imposé par l’adversaire !
– Plus de réalisme face au but adverse ! Sérénité et opportunité…
En attendant, on peut cantonner « janjo, mansa, kaira, sara, touramakan, kulanjan, duga, tabara, taara, alla lakè, jarabi, fodé, soundjata… » pour nos enfants, nos frères, nos cousins et parents cadet, héros de Viña del Mar (Chili).
Très bonne analyse !!!
Bravo et si les politiciens maliens portaient notre pays dans leur coeur comme vous. Nous vous chantons le Djanjo de nos grands guerriers. Merci pour l’honneur!
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