La 61e édition de la finale de la Coupe du Mali oppose ce samedi l’AS Réal de Bamako au Djoliba AC. Placée sous la présidence du colonel Assimi Goïta, président de la Transition, cette rencontre se jouera au stade Omnisports Modibo Kéïta. Les deux équipes se sont rencontrées à ce stade de la compétition entre 1964 et 1996 à sept reprises, avec quatre victoires pour le Djoliba (1973, 1978, 1981, 1996) et trois exploits réalistes (1964, 1980, 1989). L’édition de 2022 s’inscrit dans un contexte particulier, par la diversification des enjeux pour les deux clubs.
Comme annoncé le week-end sera marqué par la finale de la 61e édition de Coupe du Mali. Mais, autre temps autre réalité, cette rencontre n’aura pas l’engouement, l’enjeu de celle qui a opposé les deux clubs en 1978, à la faveur de la 18e édition. Le doyen feu Demba Coulibaly l’a étiquetée de “finale de la vérité” parce que le Djoliba AC devrait dissocier sa suprématie de la puissance de Tiékoro Bagayoko (directeur des services de sécurité) et fervent adepte des Rouges qu’il a soutenus jusqu’à son dernier souffle dans le bagne de Taoudéni.
Ce jour-là, le Djoliba a relevé le défi en s’imposant par 2 buts à 1 l’issue de deux éditions. C’est la génération des Bréhima Traoré, Fagnery Diarra, Sory Kourouma, Ousmane Diallo, Idrissa Traoré dit Poker, Fanta Mady Diarra dit Gaubert et autres qui a écrit cette belle page historique.
Les Scorpions prendront leur revanche deux ans plus tard, avec un certain Modibo Ndiaye comme arbitre central. Lequel au prix d’un deal à la Fédération envisageait deux éditions. Mais les Réalistes étaient plus forts. Les Beydi Sidibé dit Baraka, Mamadou Coulibaly dit Benny, Seydou Traoré dit Guatigui, Drissa Tangara dit GMC, Soumaïla Diakité dit Pelé, Ousmane Doumbia dit Man ont créé la sensation ce 29 juin 1980.
Pour parler de cette finale du samedi, il est évident qu’elle a un double enjeu. Quel que soit l’état des formes, le Djoliba et le Réal sont des rivaux traditionnels. C’est un match à grand enjeu, spécialement pour les Scorpions, qui ont des atouts : un bon entraîneur qui a sauvé l’équipe de la relégation. Le Réal n’a rien à perdre.
Au contraire, il a tout à gagner. En face, le Djoliba vise un doublé, et depuis des années les Rouges n’ont pas remporté de titres. Donc ils ne se priveront de l’occasion de faire un doublé. C’est-à-dire que le club de Hérémakono trouve ainsi l’occasion de se refaire le moral. Surtout qu’en championnat national, il tient le bon bout et est parvenu à semer son rival éternel, le Stade malien de Bamako.
Une victoire en Coupe du Mali constituera à coup sûr une motivation supplémentaire pour maintenir le cap du leadership en championnat et s’adjuger du trophée pour terminer la saison en beauté après dix ans de disette. La grande forme du buteur maison, Amidou Sinayoko, le soutien indéfectible des supporters pèseront lourds dans la balance, pour déstabiliser les Scorpions. Ceux-ci vont-ils se laisser faire ? Visiblement non !
En effet, l’AS Réal de Bamako à un moment donné pataugeait dans la zone de relégation. Il a fallu l’engagement des anciens joueurs et du bureau exécutif pour redresser la barre. L’équipe s’est transcendée en alignant des victoires pour sortir la tête de l’eau. Dans la même lancée, elle a renversé le Stade malien en demi-finale de la Coupe du Mali.
Les Scorpions ont ainsi l’ultime occasion pour sauver leur saison. Comment ? Le Real se bat plutôt pour le maintien que le titre de champion. S’il est assuré d’éviter la relégation, force est de reconnaître que la Coupe du Mali sera un bonus pour non seulement sauver sa saison mais aussi prétendre à une compétition internationale l’année prochaine.
Les vieux briscards comme Ibrahim Sidibé dit Ibroi, le défenseur Emile Koné ou même Abdramane Traoré dit Airba seront au rendez-vous pour requinquer le moral des jeunes, afin de venir à bout du Djoliba. Techniquement, il est difficile de pronostiquer dans une finale de coupe. Celle du dimanche demeure un duel ouvert et se jouera de bout en bout. La raison ? L’opposition entre les deux équipes éveille forcément la forme du jour parce que la rencontre se jouera sur des détails. Ce samedi l’équipe la plus audacieuse, à coup sûr, prendra le dessus.
- Roger
Palmarès Coupe du Mali
1961 : Stade malien de Bamako 3-3 / 2-1 Djoliba AC
1962 : AS Réal 7-1 Sonni AC (Gao)
1963 : Stade malien de Bamako 6-3 Avenir (Ségou)
1964 : AS Réal 4-3 ap Djoliba AC
1965 : Djoliba AC 5-1 Kayésienne
1966 : AS Réal 0-0 / 2-0 Avenir (Ségou)
1967 : AS Réal 4-1 US Sévaré
1968 : AS Réal 1-0 Stade malien
1969 : AS Réal 8-2 Africa Sports (Gao)
1970 : Stade malien de Bamako 10-0 Kayésienne
1971 : Djoliba AC 4-0 Jeunesse Sportive (Ségou)
1972 : Stade malien de Bamako 5-1 Avenir (Ségou)
1973 : Djoliba AC 1-1 1-0 AS Réal
1974 : Djoliba AC 2-0 Cercle Olympique
1975 : Djoliba AC 1-1 1-0 Stade malien de Bamako
1976 : Djoliba AC 0-0 3-0 Avenir (Ségou)
1977 : Djoliba AC 6-1 Débo Club (Mopti)
1978 : Djoliba AC 1-1 / 2-1 AS Réal
1979 : Djoliba AC 3-1 ap Stade malien de Bamako
1980 : AS Réal 1-0 Djoliba AC
1981 : Djoliba AC 1-0 AS Réal
1982 : Stade malien de Bamako 4-2 ap AS Biton (Ségou)
1983 : Djoliba AC 1-0 Stade malien de Bamako
1984 : Stade malien de Bamako 3-1 Djoliba AC
1985 : Stade malien de Bamako 4-2 Djoliba AC
1986 : Stade malien de Bamako 1-1 / 2-1 Djoliba AC
1987 : AS Sigui Kayes 2-1 AS Réal Bamako
1988 : Stade malien de Bamako 3-1 Djoliba AC
1989 : AS Réal Bamako 2-0 Djoliba AC
1990 : Stade malien de Bamako 1-0 Djoliba AC
1991 : AS Réal Bamako 2-1 AS Mandé Bamako
1992 : Stade malien de Bamako 1-1 / 1-0 AS Réal Bamako
1993 : Djoliba AC 4-0 USFAS Bamako
1994 : Stade malien de Bamako 2-0 ap AS Nianan
1995 : USFAS Bamako 2-0 Stade malien de Bamako
1996 : Djoliba AC 2-1 AS Réal Bamako
1997 : Stade malien de Bamako 2-1 AS Réal Bamako
1998 : Djoliba AC 1-0 ap Stade malien de Bamako
1999 : Stade malien de Bamako 1-0 AS Nianan
2000 : Club Olympique de Bamako 1-0 Stade malien de Bamako
2001 : Stade malien de Bamako 5-0 Mamahira AC (Kati)
2002 : Club Olympique 2-1 Stade malien de Bamako
2003 : Djoliba AC 2-1 ap AS Tata National (Sikasso)
2004 : Djoliba AC 2-0 AS Nianan (Koulikoro)
2005 : ASB 1-1 (tab 5-4) Djoliba AC
2006 : Stade malien de Bamako 2-1 ASB
2007 : Djoliba AC 2-0 AS Bakaridjan
2008 : Djoliba AC 2-0 Club Olympique de Bamako
2009 : Djoliba AC 1-0 Stade malien de Bamako
2010 : AS Réal 1-0 Centre Salif-Kéïta
2011 : Club Olympique de Bamako 2-1 ap Stade malien de Bamako
2012 : US Bougouni 2-1 AS Onze Créateurs de Niaréla
2013 : Stade malien de Bamako 1-0 Djoliba AC
2014 : AS Onze Créateurs de Niaréla 1-0 Djoliba AC
2015 : Stade malien de Bamako 2-1 AS Onze Créateurs de Niaréla
2016 : AS Onze Créateurs de Niaréla 0-0 (tab 7-6) USFAS Bamako
2017 : Non disputée
2018 : Stade malien de Bamako 2-1 Djoliba AC
2019 : Non tenue
2020 : Coupe abandonnée
2021 : Stade malien de Bamako 3-2 Binga FC
2022 : AS Réal de Bamako – Djoliba AC
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Colonel Assimi Goïta, chef de l’état :
Un penchant assumé pour le sport !
Le président de la Transition, chef de l’Etat, qui présidera ce samedi la finale de l’édition 2022 de la Coupe du Mali de football, n’a de cesse démontré son goût pour le sport. Les initiatives présidentielles en direction du monde sportif malien ces derniers mois semblent convaincre les plus sceptiques que le colonel Assimi Goïta est réellement engagé à redorer le blason du sport malien, en particulier le football.
Qui ne se souvient de la talonnade du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, en guise de coup d’envoi de la finale de la Coupe du Mali 2021 ! Ce geste technique exécuté dans une maestria rare sous nos tropiques a été très ovationné ce jour-là par le public sportif présent au stade Omnisports de Bamako. Il avait fini de convaincre les uns et les autres sur les bonnes dispositions de celui qui venait de reprendre la main à la tête de l’Etat au nom de la ” rectification de la Transition ” envers le sport national.
Ils n’avaient pas tort. Le présage s’avérera très vite un bon augure. Conscient que les succès sportifs se construisent avant tout sur des installations dignes du nom, le président Goïta, à travers le ministère de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, s’est attaché à la réhabilitation du Stade du 26-Mars qui venait d’être suspendu pour non-conformité aux standards internationaux et aussi du Centre pour sportifs d’élite de Kabala, etc.
Aujourd’hui, ces deux infrastructures font la fierté du peuple malien en général, des sportifs en particulier. Le Stade du 26-Mars relooké pourrait même valablement abriter une rencontre de phase finale de la Coupe du monde de football de la Fifa. Plus de 7 milliards de Fcfa ont été consacrés à sa rénovation parce que de sa réception en 2002 à sa suspension par les instances internationales du football, il n’avait pratiquement pas reçu un entretien digne de ce nom.
Aujourd’hui, dans le stade situé dans le quartier de Yirimadio, tout est réglé comme du papier à musique. Chacun sait où il va. Chacun sait ce qu’il doit faire. Ce même esprit de modernisation des infrastructures sportives a profité au Centre pour sportifs d’élite de Kabala, qui a repris des couleurs après avoir frôlé la décrépitude. Présentement, les mises au vert des équipes nationales s’y déroulent sans anicroche, à la satisfaction des joueurs sélectionnés et leur encadrement.
Au-delà de tout cela, le président de la Transition a instauré un dialogue direct avec les sportifs maliens. Ainsi, il a reçu l’équipe nationale senior de football le mardi 28 décembre 2021 dans la salle des banquets de Koulouba.
Les joueurs, alors en route pour la Can “Cameroun-2021”, étaient partis demander ses bénédictions et lui remettre deux maillots en son nom. En retour, le président Goïta a remis au capitaine de l’équipe le Drapeau national.
A travers ce geste, il envoyait un message clair aux jeunes joueurs. Ils les engageaient clairement à redonner espoir aux Maliens en remportant la 33e Coupe d’Afrique des nations. Même si l’attente n’a pas été comblée, le chef de l’Etat demeure convaincu que l’équipe nationale peut être l’un des précurseurs du “Mali Kura” auquel les Maliens aspirent. “C’est pendant les moments difficiles que nous reconnaissons les vrais citoyens. Vous êtes appelés à redonner espoir au peuple malien à travers le sport”, avait laissé entendre le président Goïta.
La proximité du président de la Transition avec les sportifs devrait être la clef de voûte des succès futurs.
El Hadj A.B. HAIDARA
Mossa Ag Attaher :
Au four et au moulin
La réputation de battant et de gros travailleur du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Mossa Ag Attaher, est loin d’être usurpée.
Bravant intempéries et obstacles, l’homme ne rêve plus que d’exploits sportifs pour son pays qu’il aime aujourd’hui d’un amour presque tyrannique.
Certes, le président Assimi Goïta a ordonné la réhabilitation des infrastructures sportives et la mise en condition des pratiquants maliens, mais la réussite de ces missions porte indubitablement la marque du ministre Mossa Ag Attaher, qui n’a ménagé aucun effort pour que la vision présidentielle se concrétise.
On se souvient encore des images du ministre sous une pluie diluvienne sur le chantier de la rénovation du Stade du 26-Mars. Des images qui ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Un contraste saisissant avec des ministres installés dans le confort douillet de leurs bureaux et appartements. “Le football est un formidable outil de communion et d’intégration des communautés parce qu’il porte naturellement en lui les valeurs d’effort, de respect, de tolérance et de promotion de l’autre et favorise l’accès à une vie sociale épanouie. Il faut l’aimer et le chérir pour les valeurs qu’il véhicule et les instants de bonheur qu’il procure à une nation”, déclarait-il à la faveur de la 60e édition de la Coupe du Mali de football.
Force est de reconnaître que sous son magistère le Mali a frôlé l’exploit d’une première participation historique à la phase finale de la Coupe du monde “Qatar-2022”. Seuls un moment d’inattention à l’aller et une erreur d’arbitrage au retour ont eu raison de la volonté du peuple de se transcender par le sport.
Mais ce n’est peut-être que partie remise car avec ce Mossa Ag Attaher, tout requinqué et tout dévoué à la cause nationale, nul doute que le sport malien ira encore de l’avant.
El Hadj A.B. HAIDARA