Finale de la coupe du Mali : Onze créateurs-djoliba, pour marquer l’histoire

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Finale de la coupe du Mali : Onze créateurs-djoliba, pour marquer l’histoire
Une confrontation Djoliba-AC et Onze créateurs

Les Créateurs visent leur premier trophée, alors que les Rouges ambitionnent d’être la première formation à atteindre le chiffre symbolique de 20 trophées. Laquelle des deux équipes recevra aujourd’hui le prestigieux trophée des mains du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta ?

Il y a plusieurs symboles dans cette finale de la 54è édition de la coupe du Mali mais le plus important est sans doute le fait que c’est la première finale de l’actuel président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Un simple détail, diront certains. Mais pour les joueurs et les supporters maliens, être le premier à recevoir le trophée des mains du président de la République est toujours un moment privilégié qui reste à jamais gravé dans l’histoire. Au delà donc de l’enjeu sportif (la qualification à la coupe d’Afrique et le palmarès du joueur), tous les joueurs rêvent de serrer un jour la main du président de la République, surtout quand c’est la première finale de ce dernier. Le premier trophée du troisième président de la troisième République, voilà donc le premier symbole fort de cette 54è édition de la coupe du Mali. Le deuxième symbole, c’est le trio arbitral qui dirigera la finale : des Croates. Certes, ce n’est pas la première fois qu’une finale de coupe du Mali est officiée par des arbitres étrangers (la finale de 2011 a été dirigée par des arbitres espagnols, victoire 2-1 du COB face au Stade malien après prolongation, ndlr), mais il ne fait guère de doute que la présence des arbitres croates et du président de la Fédération croate de football, l’ancien international, Davor Süker, donnera une autre dimension à cette finale. Le troisième symbole, c’est le fait que dans leur histoire, les Onze Créateurs et le Djoliba ne se sont jamais affrontés à ce stade de la compétition. Pourtant, les Rouges participent cette année à leur 31è finale, mais jusque-là le chemin de l’équipe de Hérémakono n’avait jamais croisé celui des pensionnaires de Niaréla dont c’est le 2è bouquet final après celui de 2012 perdu face à l’US Bougouni (1-2). Pour se hisser en finale en 2012, les joueurs de Niaréla avaient, on s’en souvient, écarté le Djoliba en demi-finale, s’imposant 1-0 grâce à une réalisation de celui qui fait figure aujourd’hui d’homme providentiel des Rouges, Hamidou Sinayoko. Un an plus tard (2013), les Djolibistes prendront leur revanche en éliminant les Créateurs en quarts de finale (2-0). Mais en finale, les joueurs de Hérémakono baisseront pavillon devant le Stade malien qui l’emporte 1-0. Depuis trois ans, on retrouve les Onze Créateurs et le Djoliba dans le «Top 8» de la coupe du Mali mais les deux équipes restent chacune sur des finales perdues face, respectivement à l’US Bougouni et au Stade malien. Aujourd’hui, l’une des deux formations brandira le trophée et succédera au palmarès aux Blancs. En cas de succès, les Rouges porteront à 20 le nombre de trophées qu’ils ont remportés depuis le lancement de la compétition en 1960. Le chiffre 20 peut-être considéré comme le quatrième symbole de la finale d’aujourd’hui. Si les Rouges s’imposent, ils deviendront la première équipe du pays à totaliser 20 trophées et il faudra attendre au moins deux ans pour voir une autre formation égaler ce record (pour le moment le Stade malien est deuxième avec 18 couronnes). Les Créateurs eux, visent leur premier trophée et on peut penser qu’ils seront autant sinon plus motivés que les Djolibistes au moment d’aborder cette finale. En tout cas, les sources de motivation ne manquent pas pour le défenseur Lassana Yiriba Samaké et ses coéquipiers. Primo, ils savent ce que représente une victoire en coupe du Mali, secundo ils n’ont pas de pression sur les épaules et tertio ils restent sur une victoire-sur tapis vert-et un match nul contre le Djoliba cette année. Et quant on sait également que les Créateurs ont éliminé le Stade malien en demi-finale, on peut dire que tous les espoirs sont permis pour les protégés du coach Mamoutou Kané «Mourlé». C’est vrai que qualitativement et quantitativement l’équipe de Niaréla ne dispose pas d’un effectif aussi étoffé que le Djoliba. Mais comme Diégo Simeone avec l’Atlético Madrid, l’ancien gardien de but international arrive à tirer le maximum de l’effectif qu’il a sous la main et ce ne sont pas les Stadistes et les Djolibistes qui diront le contraire après s’être cassés les dents cette saison sur la muraille des Créateurs. Mamoutou Kané sait que le Djoliba version Abderrazack Chlil a beaucoup de lacunes dans son jeu et manque cruellement de régularité dans ses performances. Jusque-là, le technicien marocain n’a pas réussi à construire une équipe digne de ce nom et personne ne peut deviner le onze de départ des Rouges. Depuis plusieurs mois, l’équipe est sans âme et repose essentiellement sur les épaules du seul Hamidou Sinayoko. Si l’attaquant-vedette de Hérémakono est neutralisé, c’est toute la machine qui se grippe et qui devient une proie facile pour l’adversaire. Mais si l’ancien sociétaire du Stade malien est bien approvisionné sur le front de l’attaque, il peut faire basculer la rencontre à tout moment. Pour les Onze Créateurs, il sera donc primordial d’isoler Hamidou Sinayoko sur le front de l’attaque djolibiste et les joueurs de Niaréla peuvent compter sur leur coach pour monter cette stratégie. En tout cas, les Créateurs connaissent l’attaquant du Djoliba mieux que quiconque et savent que s’il y a un homme qui doit être surveillé comme le lait sur le feu, c’est bien leur ancien coéquipier. Certes, Hamidou Sinayoko n’est pas le seul joueur dont il faut se méfier, mais si les Créateurs réussissent à neutraliser le canonnier, cela pèsera sans doute dans la balance.

S. B. TOUNKARA

Aujourd’hui au stade Modibo Keïta

17h : Onze Créateurs-Djoliba

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