Finale chan Rwanda 2016 : L’expérience l’emporte sur la jeunesse

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L'équipe victorieuse de la Chan Rwanda 2016

La République Démocratique du Congo a battu le Mali en finale de la quatrième édition du Championnat d’Afrique des Nations ce dimanche à Kigali par le score sans appel de 3-0. Un score qui ne reflète pas la physionomie de la rencontre au vu de la prestation des deux équipes en première mi-temps.

La première mi-temps a été âprement disputée. Le score est flatteur et ne reflète pas la physionomie d’une rencontre au cours de laquelle les deux équipes ont fait quasiment jeu égal. Il fallait compter sur les exploits individuels. Si le mali dispose des individualités comme Sékou KOITA, c’est le milieu de terrain de Don Bosco, un club de Lubumbashi, dirigé par le fils du Président du TP Mazembe, Moïse Katumbi qui a fait la différence, tout juste avant la demi-heure de jeu.

Après avoir éliminé son vis-vis, Issaka SAMAKE, il adresse une frappe limpide à Djigui DIARRA, 1-0. Le public du stade Amahoro clame sa joie. Quelques instants après le premier but, Aliou Dieng donnait des frissons aux supporters congolais mais son tir puissant était repoussé des deux mains par Ley Matampi, le héros de la demi-finale.

Les Maliens de Djibril Dramé ne renonçaient pas. Ils constituent une énorme machine encore trop inexpérimentée surtout devant les buts mais si une prime de la combativité devait être décernée, les Aigles l’auraient emportée sans contestation possible.

Au retour des vestiaires, pendant qu’on attend une réaction d’orgueil des poulains de Djibril DRAME, c’est à l’heure de jeu que son issue se dessinait définitivement lorsqu’Elia Meschack s’échappait sur le côté gauche du terrain, dans le dos de la défense malienne, effaçait le gardien Diarra, avant de déposer le ballon dans une cage désertée par son locataire. A 2-0, c’était fini.

Pourtant les Maliens persistaient, y croyaient encore, montaient par vagues à l’assaut des buts de Matampi. En vain. Et Jonathan Bolingi corsa l’addition sur un service de Lomalisa Mutambala. L’expérience a eu raison de la vaillance. Joël Kimwaki a remporté son deuxième CHAN, mais cette année il était le capitaine de l’équipe et c’est à ce titre qu’il a reçu le Trophée du vainqueur des mains du Président du Rwanda Paul Kagamé et du Président de la CAF, Issa Hayatou.

Le Mali a posé des jalons pour l’avenir de son football qui continue d’aligner des médailles continentales et mondiales sur sa poitrine.

Enfin les deux entraîneurs, Florent Ibenge et Djibril Dramé ont apporté la preuve que si les joueurs et l’arbitrage ne cessent de progresser, il existe désormais nombre d’entraîneurs de haut niveau en Afrique. Félicitation à Djigui DIARRA et ses coéquipiers. Avant le début du tournoi, bon nombre de personne voyait cette équipe s’arrêter au niveau des phases de groupe dû à la crise qui secoue notre football depuis le 10 janvier 2015 qui a occasionné l’arrêt du championnat.

Malgré un début de tournoi difficile, les aigles locaux ont imposé leur rythme en éliminant la Tunisie et la Cote d’ivoire pour se hisser en finale.

Par Mohamed DIAKITE

 

 

LES AIGLES AU CHAN RWANDA 2016

Parcours honorable

Six matchs joués, une défaite, deux nuls et trois victoires. Tel est le bilan des Aigles locaux au 4è championnat d’Afrique des nations Rwanda 2016. Le Mali se fait encore compter sur le podium du football ouest africain et africain.

Djibril Dramé et ses poulains n’étaient pas attendus à ce niveau de la compétition. Ils avaient été enterrés par certains observateurs de la place avant même le début de la compétition. Si pour bon nombre d’observateurs pessimistes la bonne raison était qu’il n’y a pas de championnat au Mali depuis la fin de l’année 2015, quelques esprits malveillants ne souhaitaient l’élimination du Mali qu’à la cause de la crise que connaît notre football. Même si c’est à l’honneur de leur mandat, le bureau fédéral et le ministre des sports, le parcours honorable des Aigles est celui, avant tout, du Mali, de nous les Maliens. Ce n’est pas une question de personne, encore moins de club. C’est une sélection nationale qui avait été engagée et qui avait besoin du soutien de tous.

A y’u diya a m’u diya, le Mali est dans le dernier carré du football africain et même mondial depuis le déclenchement de cette crise que nous avons qualifiée de folie, de bêtise et maintenant de défense des intérêts personnels et sordides, il y a un an.

An ko Mali ! Fort heureusement que les joueurs ont compris, de part leur solidarité sur le terrain, que cette crise, ce déchirement des dirigeants, n’est pas le leur ; que ce qui vaille pour eux c’est de jouer, de se faire valoir. Tant que la crise ne touche pas la cohésion et la solidarité d’un groupe, un groupe doué à la pratique, il faudra s’attendre à un bon résultat.

La victoire en finale serait un hold-up, un exploit ou un miracle. Si cela n’a pas eu lieu, on ne peut leur en tenir rigueur. Bravo les Aigles.

 

LOURDE DEFAITE DES AIGLES EN FINALE

Une réflexion sérieuse pour une solution adéquate s’impose aux acteurs du football maintenant et tout de suite

La lourde défaite mérite une réflexion sérieuse de la part de tous les acteurs du football. Même si les voix entendues dans les micros trottoirs montraient que les Maliens étaient fiers de leur équipe nationale, cela s’entend, ce n’est pas la défaite qui a retenu leur attention mais le parcours de la sélection. Pour notre part c’est le score, 3-0 qui nous met mal à l’aise, qui nous pousse à l’interrogation.

Encore une fois, pour la cinquième fois en deux décennies, les Aigles du Mali chutent lourdement en encaissant un carton plein dans les phases ultimes des compétitions majeures, demi finales, finales.  Qu’est ce qui est la cause de ces lourdes défaites, de cette noyade collective des sélections maliennes ? Est ce psychologique (faiblesse mental), physique ou technico tactique ou encore un peu de tout ça ?

En 1994 contre le Nigéria en Tunisie, 2002 contre le Cameroun, ici au Mali, contre le Maroc en 2004 en Tunisie, en 2012 encore contre le Nigéria en Afrique du Sud et cette année au Rwanda contre la République Démocratique du Congo. Les scores ont varié entre 3 et 4 buts à 0. C’est trop. Nous devons réagir afin de corriger cette déconvenue qui arrive régulièrement, on peut le dire, aux Aigles seniors du Mali.

Les acteurs du football en général, les techniciens et les joueurs en particuliers sont interpelés. Cela ne doit plus arriver. Ces lourdes défaites donnent de la matière aux commentateurs et analystes de mauvaise foi, l’occasion de pourfendre notre football. Ca suffit.

D. SANGARE

 

 

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