Gaoussou Kané, l’arbitre international est originaire de la ville de Koulikoro. Il nous a accordé, samedi 29 décembre 2018, une interview chez lui à Bamako sur les débuts de sa carrière, sa motivation et son attachement à sa région.
Gaoussou KKoulikoro Info : Qu’est ce qui vous a motivé à devenir arbitre ?
Gaoussou Kané: c’est d’abord de servir ma ville et de servir tout le pays. J’ai appris à jouer comme tous les jeunes mais malheureusement à causes des études je n’ai pas pu devenir un bon joueur. Vu mon attachement au foot et la volonté de servir ma ville sportivement j’ai opté pour l’arbitrage.
Sinon ma première motivation est de servir Koulikoro, ma ville natale, une ville que j’aime beaucoup et qui m’a vu naitre et grandir. En faisant honneur à Koulikoro en tant qu’arbitre dans les inter-quartiers, Dieu Merci, je suis devenu arbitre international il y a deux ans maintenant à compter de janvier 2017 après 23 à 25 ans de carrière.
Koulikoro info : Avez-vous eu un début difficile ?
J’ai fait mes débuts à Koulikoro Ba, en août 1994. Paix à son âme, feu Boubacar FOFANA, alias PUSHKAS qui m’a permis de faire mes premiers pas dans l’arbitrage. C’est avec lui que j’ai fait les B-A-B-A. Après deux ans, je suis devenu officiellement arbitre, au niveau de la ligue de Bamako. J’avoue que le début était très difficile. Comme vous savez, le début de toute chose n’est pas facile. Dans le football de masse, vous n’êtes pas sans savoir que les enjeux y sont énormes. C’est un secteur informel, souvent il n’y a pas de sécurité dans les stades non clôturés. Toute chose qui expose l’arbitre aux insultes, aux agressions. Ça nous arrive souvent de prendre les jambes au cou pour se mettre à l’abri. Mais il faut savoir surmonter ces difficultés et surtout qu’un homme doit toujours faire face aux difficultés. Savez-vous que Koulikoro étant une spécificité par rapport aux autres régions, mais grâce à Dieu, j’ai pu surmonter ces difficultés.
Avez-vous été soutenu par les parents ?
J’ai été soutenu par les parents mais malheureusement mon père s’en est allé tôt quand j’étais à mes débuts, en 1998. Que la terre lui soit légère. Il restait que la maman et les autres parents. J’ai été soutenu par les uns et les autres, et je profite de l’occasion pour les remercier tous en particulier la maman qui m’a toujours soutenu, aussi bien dans la joie que dans la douleur. Il y a eu des moments difficiles mais elle est restée un grand soutien.
Aujourd’hui, vous êtes arbitre FIFA, pouvez-vous nous parler des grands matchs que vous avez sifflé en tant que malien ?
Sur le plan international, j’ai participé, à peu près, une dizaine de matchs mais seulement trois(3) matchs comme arbitre principal et les autres comme arbitre réserve communément appelé 4ème arbitre. Le match Burkina Faso et Guinée Conakry, en junior lors du 8ème jeu de la francophonie à Abidjan. C’était un match à enjeux énormes, il a fallu que je déploie les grands moyens pour que le match ne se dégénère pas. La Guinée avait 6 points et elle avait juste besoin d’un match nul pour se qualifier tandis que le Burkina était déjà éliminé mais qui ne voulait pas rentrer bredouille. Pour sauver l’honneur, le Burkina voulait à tout prix gagner ce match et chose qui élimine la Guinée Conakry. Finalement le match s’est soldé à 1 but à 0, en faveur du Burkina, ce qui a renvoyé les deux équipes à la maison. Avant ce match, j’ai aussi sifflé le match Canada et RDC qui avait le même enjeu parce que le Canada cherchait aussi la qualification. Et sur le plan national, j’ai sifflé beaucoup de matchs.
Sur le plan national, avez-vous eu la chance de siffler un derby malien :
Djoliba VS Stade ?
Oui, j’ai sifflé des matchs Djoliba VS Stade dans toutes les catégories : espoir, junior et cadet, au niveau de la ligue de Bamako. En sénior, j’ai sifflé Djoliba et Stade, en championnat national, le 18 Juin 2017. C’était un moment très difficile pour qui connait la situation qui prévaut au sein de la fédération malienne de football. Les deux équipes étaient tellement motivées à ne pas perdre ce derby, Dieu merci, je me suis tiré d’affaire sans problème et c’était une des rares fois que je siffle Djoliba vs Stade sans incident. J’étais très motivé pour ce match car le moment était très délicat au niveau du football malien, et il fallait bien faire ce match pour sauver le bateau qui était entrain de chavirer.
Qu’est-ce qui vous a marqué fort dans le championnat
national ?
J’ai commencé le championnat national en décembre 2005. Plus d’une dizaine d’années, aucun de mes matchs n’a dégénéré mais il peut avoir peut être quelques injures. Je remercie, le bon Dieu, je n’ai pas eu de problème. En bon souvenir, c’est la finale de la coupe du Mali qui a opposé l’USFAS aux ONZES CREATUERS le 13 août 2016, au stade Omnisport Modibo Keita. C’était la deuxième fois dans l’histoire qu’un arbitre fédéral siffle la finale de la coupe du Mali qui est un domaine réservé aux arbitres internationaux. A cette date, j’étais encore arbitre fédéral. Ce match a été une référence et déterminant dans mon choix pour être arbitre international. En plus de vingt années de carrière, l’année 2016 a été la saison la plus complète pour moi. Cette finale m’a énormément fait plaisir parce que ça a été l’occasion pour moi d’être en contact direct avec le Président de République et les hautes personnalités du pays. C’était un match diffusé sur toute l’étendue du territoire national et à travers le monde entier. Donc, j’avais la chance d’être international, même la CAF et la FIFA et tout le monde pouvait voir ce match. Les Onze créateurs ont gagné 7 tirs contre 6 après 120 mn de jeux qui s’étaient soldé par un score nul et vierge.
Que représente Koulikoro pour vous ?
Koulikoro représente tout pour moi, tout ce que je fais aujourd’hui, je le dois à Koulikoro, une ville qui m’a vu naitre et grandir. Mon premier souhait est de voir Koulikoro comme une ville leader au Mali. Koulikoro est confronté à d’énormes difficultés mais quand même, c’est une ville que j’aime beaucoup. L’occasion pour moi de remercier les nouvelles autorités de changer positivement le visage de Koulikoro devenu plus enviable. C’est une ville dans sa traditionnelle hospitalité, d’humanité, de solidarité. Bref, les mots me manquent pour qualifier Koulikoro.
Quel conseil avez-vous à donner aux jeunes arbitres ?
Le conseil que j’ai à donner aux jeunes arbitres, c’est de travailler dur. Pour arriver au haut sommet. Koulikoro ne manque pas de talent. Pendant les vacances j’ai vu beaucoup de jeunes arbitres à Koulikoro qui ont la volonté avec les maigres moyens d’avancer. Mais ils manquent de formation alors qu’ils ont des potentialités aussi bien sur le plan physique que technique. Je leur donne toujours des conseils mais ce que je tiens à leur signaler, c’est que pour réussir dans la vie, il faut travailler dur. La petite expérience que j’ai dans ce domaine, seul le travail paye. Enfin, je tiens à dire que je suis disponible à rendre service à cette jeunesse. Tout ce que je peux faire pour le développement de Koulikoro aussi bien dans le domaine du sport que dans d’autres domaines, je suis prêt à le faire.
Interview réalisée par Ousmane
FOFANA
Koulikoro.info
Bon courage pétit frère,tú as tout dis seul le travail paye c’est ce qui manque au Mali l’idée de tout gagner sans efforts a runer la mentalité du pays Mr Kané en est un exemple de compter sur ses propres moyens au lieu d’esperer sur quelqu’un d’autre je le dis en tant que compagnon et ainé dans l’arbitrâge, merci
Bonsoir
Ces $€CTU$Atlantistes et leurs bour€$ sont du Blanditi$mAtlantiste !
Comments are closed.