Festival des radios africaines : Reçu cinq sur cinq

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Cette 8é édition a pu recréer l’engouement qu’avait suscité le festival “ ondes de liberté ” à son lancement en 1997.

La 8è édition du Festival “ Ondes de liberté ” s’est achevée vendredi sous la présidence du ministre de la Communication, Sidiki N’Fa Konaté. C’était en présence de son homologue guinéen, Julius Doré, et de nombre de personnalités de marque. Cette grande fête panafricaine des radios est organisée par l’Union des radiodiffusions et télévision libres du Mali (URTEL) et le ministère de la Communication avec le concours de partenaires locaux et internationaux. Le thème du festival “ Radio et processus électoral en Afrique ” a mobilisé de nombreux participants par sa pertinence et son opportunité. En effet, en cette fin 2011 et tout au long de 2012, des élections présidentielles, législatives et municipales se dérouleront un peu partout sur le continent africain. Parce qu’elle est devenue la voix des sans voix, de la ville comme de la campagne, s’exprimant dans les langues que chacun peut comprendre, la radio joue un rôle irremplaçable dans la sensibilisation ainsi que la mobilisation des électeurs dans la vulgarisation des programmes et des projets des partis politiques et de leurs candidats. Forts de cette conviction, les participants de la 8è édition du festival “ ondes de liberté ” ont longuement débattu du rôle et des responsabilités des fédérations des radios dans la tenue d’élections libres, transparentes et apaisées et du rôle des radios et des nouvelles technologies dans la proclamation des résultats de ces joutes.

Les participants ont surtout eu le privilège d’écouter le témoignage du président de la République, Amadou Toumani Touré, sur l’ambivalence de la puissance de la radio. Elle peut être destructrice (cas de la tristement célèbre radio des Mille Collines, vecteur du déroulement du génocide au Rwanda en 1994) ou au contraire constructive dans la dynamique du développement socio-économique, dans les processus électoraux et de démocratisation, a expliqué Amadou Toumani Touré. Les participants se sont engagés à privilégier les normes et pratiques professionnelles reconnues, à combattre toute tentative d’incitation à la violence, aux règlements de compte, aux crimes et aux délits et la non-transparence dans le processus électoral. Ils ont aussi pris l’engagement d’inscrire durant toute la période du processus électoral, leurs actions dans la nécessaire préservation de la paix sociale et d’assumer leur rôle social d’informateurs au service du public, dans l’indispensable solidarité qui doit unir toutes les radios, qu’elles soient publiques ou privées. Les participants ont, dans cet ordre d’idée, exhorté les pouvoirs publics à accorder plus de considérations aux journalistes et associer les réseaux des radios au processus électoral (préparation des scrutins, campagne électorale, dépouillement des votes et proclamation des résultats). Les instances de régulation des médias ont été aussi invitées à prendre des dispositifs juridiques permettant aux radios communautaires de couvrir les élections dans les pays là où cela n’est pas actuellement possible. Il a été aussi recommandé d’outiller davantage les hommes et les femmes de radios en moyens financiers et matériels mais aussi et surtout par des formations appropriées pour leur permettre de mieux accomplir leur mission. Les participants ont aussi demandé l’élaboration d’un code ou d’un guide de bonne conduite du journaliste en période électorale, d’établir de saines relations entre les journalistes et les hommes politiques en vue de garantir la transparence du processus électoral. La mise en place d’un secrétariat permanent du festival “ ondes de liberté ” opérationnel dans les meilleurs délais, et la redéfinition de l’organisation du colloque du festival afin que les panels débouchent sur des ateliers thématiques incluant des travaux de groupe ont été sollicitées par les participants. L’occasion était bonne pour le ministre de la Communication de marquer sa satisfaction pour le bon accueil fait au festival par le public bamakois. C’était justement l’objectif recherché par cette 8é édition : recréer l’engouement qu’avait suscité la manifestation à son lancement en 1997. Sidiki N’Fa Konaté en a appelé à l’engagement et à l’implication de toutes les radios du Mali et aux partenaires pour donner à ce festival une dimension supérieure comme le Fespaco. La cérémonie de clôture a été marquée par la proclamation des résultats du concours radiophonique organisé à l’occasion du festival. Au total, 38 œuvres ont été soumises à l’appréciation du jury. Elles ont toutes traité du thème du festival, c’est-à-dire “ Radio et processus électoral en Afrique ”.

Les émissions devaient démontrer comment les radios peuvent être des acteurs clés des processus électoraux. Les 38 émissions dont 21 d’auteurs de la sous-région ont été examinées par un jury présidé par Baba Dagamaïssa, conseiller technique au ministère de la Communication. Le jury qui a retenu 14 productions (10 en Français et 4 en Bamanankan), observé la faible participation des radios au concours (38 contre 51 en 2009) et la quasi-absence des radios de Bamako. Au final, c’est Radio “ Zanzan ” de Côte d’Ivoire qui s’est adjugée la première place en ce qui concerne les œuvres en langue française. Elle est suivie de “ Radio Lomé ” de Togo et le Zénith FM de Côte d’Ivoire. C’est Radio “ Soleil” de Guinée qui boucle la boucle pour les œuvres primées en français de cette grande fête panafricaine. Pour la langue bambara, c’est la radio “ Wassoulou ” de Yanfolila dans notre pays qui s’empare de la plus haute marche du podium. La radio “ Ouaga Fm ” du Burkina Faso occupe la seconde place tandis que la troisième place est revenue à une autre radio burkinabè : “ Lotomou FM ”. Radio “ Jamana ” de Mopti au Mali s’est classée quatrième. Après la cérémonie de clôture, les participants, avec en tête le ministre de la Communication, ont remis au Premier ministre Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé un document dit “ Déclaration de Bamako ” dans lequel ils recensent les recommandations et suggestions faites au gouvernement dans la perspective d’une plus étroite collaboration. Rendez-vous a été pris en 2013.

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