L’Afrique est tellement sans espoir que ses enfants ne voient le salut qu’à l’étranger. Avant, on apprenait sur les médias que les sportifs de tel ou tel pays africain, avaient déserté d’une compétition en Occident ou avaient disparu lors du retour au pays. Au début, les sportifs agissaient seuls, mais les responsables ont fini par comprendre qu’ils pouvaient organiser la fuite et gagner de l’argent : un non-sportif est intégré dans le groupe, voire les sportifs eux-mêmes, moyennant finance. Et une fois en Occident, on ferme les yeux afin qu’ils puissent disparaître et tout le monde y gagne, sauf le pays bien sûr.
Mais depuis novembre 2012, «les autres», c’est aussi nous. En effet, nous aussi, avons appris la leçon et organisé deux fuites. L’histoire retiendra que c’est la Fédération malienne de pétanque (jeu de boule) qui se fond et qui se confond avec la Ligue de Bamako qui a eu à créer la révolution. Il y avait un championnat du monde à disputer dans le Sud de France. Les Maliens ont du mal à tenir leurs langues. Bien avant le départ pour la France de l’équipe malienne de pétanque, tout était su. L’on savait que c’est MD, la trentaine et NS, la soixantaine bien frappée, qui allaient rester sur place une fois là-bas.
Et une fois arrivés là-bas, à Marseille, les deux fugitifs ont eu leurs tickets de sortie pour disparaître et remonter sur Paris. Tout était déjà réglé avec le concours des Maliens qui résident sur place. La Fédération de pétanque, à sa tête, de vieux crocodiles aux dents longues, a été la première à créer l’évènement sur ce plan. Et étant donné que tout s’est bien passé, il n’y a pas de raison qu’une autre Fédération lui emboîte le pas. A qui le tour ? L’impunité est garantie au Mali !
Bamadou TALL
As Real de Bamako
Les joueurs promettent la Coupe du championnat national au Club
Le jeudi, 18 avril 2013, les joueurs de l’équipe A ont quitté les entraînements (Djicoroni) pour rallier le siège de leurs supporters. Là, ils étaient attendus de pieds fermes par le président Mory Lamine Kéïta et son bureau. Au menu des échanges, un dîner aux poulets rôtis. Le président Kéita et les membres éminents de son bureau ont tous demandé aux joueurs de mouiller les maillots, de rester ambitieux et surtout de ne jamais manquer de respect aux arbitres. 2ème encadreur des jeunes, Nouhoum Diané qui a fait du bon boulot, s’est adressé, par le biais du doyen Camara, « Géant Hypo» aux joueurs qui l’ont affectueusement chahuté durant son speech, avant de l’applaudir à coup de tapes sur la table. «Géant Hypo» a déploré l’état de terrain : «Nous avons toujours peur que nos gosses se blessent à l’entraînement. Au vu du manque de crampons (20 paires sur 40) et de l’attitude des arbitres qui menacent nos joueurs lors des matchs. Il est de notoriété publique que le Réal ne dispose pas de supporters fortunés qui donne de l’argent aux arbitres»
Quand le tour de parole est arrivé aux joueurs, ils n’ont pas fait de long discours : «On ne veut pas être 2ème, on vise la première place. C’est tout».C’était ça leur ambition pour la saison, mais bien sûr la Dame Coupe du Mali.
Le capitaine Sogoba a conclu le chapitre en ces termes: «Tout a été dit. On veut être champion et venir déposer la Coupe sur cette table». Sur ce, la fille du président (15 -16 ans), grande fan des Scorpions, se lève et promet : «Si vous apportez la Coupe, ici, moi je ferai quelque chose qui n’a jamais été fait par personne auparavant».
Les dés donc sont jetés et l’on est passé à table pour une soirée qui aura été utile et agréable.
Bamadou TALL