Le bureau fédéral de la Fédération malienne de football et le collectif des clubs, ne sont plus sur la même longueur d’onde. Et pour cause: la prolongation de 5 mois du mandat du comité exécutif de la Femafoot, qui expire le 12 juillet prochain. Ainsi, le collectif exhibe déjà le carton jaune à l’instance dirigeante du football malien. Un bras de fer en perspective ? Tout porte à le croire. Pourquoi ?
En effet, le collectif, comprenant entre autres clubs, le Djoliba AC, l’As Bakaridjan, les Onze Créateurs, le Stade malien, l’Office du Niger Sport, le Csk, l’Asb, Atar Club, l’Asom, la Jeanne d’Arc et l’Asko, reproche au comité exécutif un abus des dispositions de l’article 49 des statuts et règlements de la Femafoot qui stipulent que : « Quatre-vingt-dix (90) jours avant la fin du mandat, le Secrétariat général lance par écrit un appel à candidature pour le renouvellement du Comité Exécutif ».
Elu le 12 juillet 2009 à la faveur de l’assemblée générale élective de Tombouctou pour un mandat de 4 ans renouvelable, le bureau présidé par Hammadoun Kolado Cissé boucle normalement son exercice légitime et légal le 12 juillet 2013.
Pour le président du collectif des clubs, Boubacar M’Baba Diarra, l’appel à candidature pour le renouvellement du bureau devrait avoir lieu depuis le 12 avril dernier. Ce qui n’a pas été fait. Du coup, dit-il, le bureau exécutif de la Femafoot a perdu toute sa légitimité.
Fort de ce constat, les11 clubs pétitionnaires du championnat national de ligue 1 attirent l’attention du président de la Femafoot dans une correspondance datée du 16 avril, sur la « violation des dispositions » de l’article 49 des Statuts et Règlements de la Femafoot.
Face à cette mise en demeure du collectif, la Femafoot multiplie des rencontres avant de tenir une réunion extraordinaire le lundi 22 avril.
Dans cette atmosphère qui tend vers la détérioration entre la Fédération malienne de foot ball et les pétitionnaires, l’on apprend la convocation de l’assemblée générale élective de la Femafoot pour les 6 et 7 décembre 2013 à Mopti. Cette information a été donnée par un journal de la place, paru le mardi 23 avril dernier. Le confrère écrit ceci : « En application des articles 30 et 104 des statuts et règlements de Malifoot, le comité exécutif a fixé les dates de la tenue de ces assises pour le renouvellement du bureau. Après Tombouctou en 2009, les assises de l’Assemblée générale se dérouleront du 6 au 7 décembre 2013 à Mopti… ».
Pour M’Baba, l’on comprend aisément cette décision du comité exécutif de la Femafoot « qui se focalise essentiellement sur les articles 30 alinéa 1 et 104 en vue de justifier la prorogation de son mandat ».
Or, il ressort que l’article 30 qui fixe les conditions de l’assemblée générale ordinaire déclare dans son alinéa 1 que : « L’Assemblée générale se réunit tous les ans au plus tard quatre-vingt-dix (90) jours après l’arrêt des comptes.»
Quant à l’article 104 relatif à l’exercice, il dispose : «L’exercice social et budgétaire de la Fédération Malienne de Football a une durée d’une année. Il commence le 1er octobre et se termine le 30 septembre.»
Ainsi, à la lecture de ces deux articles, l’on comprend aisément que les dispositions de ces deux articles concernent surtout un comité exécutif qui est en activité sur la durée. « Par contre l’équipe de Cissé n’est sous l’emprise d’aucune contrainte qui motive sa décision», explique Diarra. Par conséquent, poursuit-il, l’article 48 des statuts et règlements de la Femafoot qui stipule que : « Le Comité exécutif est élu pour un mandat de quatre (04) ans renouvelable par l’Assemblée Générale» ne peut en aucun moment être dérogé.
Dans ce bras de fer annoncé, les pétitionnaires affichent déjà leur détermination. Ainsi, en plus des autorités sportives du pays, ils déclarent saisir les instances sportives internationales, notamment la Caf et la Fifa. Le foot ball malien a-t-il besoin d’une crise ouverte ? La réponse est non.
Youssouf Z Kéïta
Contre les pétitionnaires
La riposte de la femafoot
L’Assemblée générale ordinaire élective de la Fédération malienne de football aura lieu, début décembre 2013, à Mopti. Face à la presse nationale samedi dernier à Malifoot, le président de la commission chargée des questions juridiques, Djibril Kané, a démontré que cette date est tout à fait conforme aux textes en vigueur. Et que le débat en cours actuellement est un non événement.
« On ne peut pas prétendre à la légalité et vouloir être géré par des textes abrogés ». Tel est le cours magistral que Djibril Kane administre, sans les nommer, aux présidents des clubs pétitionnaires du moment par rapport à la tenue de l’Assemblée générale ordinaire de la Femafoot.
En effet, pour ces pétitionnaires, il faut tenir l’AG coûte que coûte en juillet 2013 « pour rester légaliste ». Malheureusement, ils fondent leurs arguments sur des articles qui tombent carrément en dessuétude si l’on se réfère à d’autres contenues dans les mêmes statuts. En l’occurrence, ils mettent en avant les articles 48 (sur la durée du mandat) et 49 (sur l’appel à candidature).
Ils omettent cependant certaines dispositions des statuts qu’ils ont eux-mêmes adoptés en fin d’année dernière. Notamment l’article 30 al. 1 qui dispose que : « L’Assemblée générale se réunit tous les ans au plus tard quatre-vingt-dix (90) jours après l’arrêt des comptes». A quand l’arrêt des comptes ? oublient-ils de s’interroger.
L’article 104 entre en jeu : « L’exercice social et budgétaire de la Femafoot a une durée d’une année. Il commence le 1er octobre et se termine le 30 septembre».
Par conséquent, l’AG est convoquée entre le 1er octobre et le 29 décembre. Tous les mois compris entre janvier et septembre sont donc purement et simplement out. Donc, à condition que les textes soient modifiés, l’AG élective de 2013 ne peut être convoquée pour juillet.
Le président de la commission chargée des questions juridiques de la Femafoot va plus loin en invoquant la situation transitoire dans laquelle nous sommes par rapport aux textes.
Selon Djibril Kane, ce sont les textes mêmes qui rendent impossible la tenue de l’AG.
« Les modifications proposées et acceptées ont valeur de loi pour nous », dit-il, en rappelant que les pétitionnaires ont pleinement participé à l’adoption des dispositions en cause. Mieux, certains d’entre eux ont même proposé des dispositions qui sont passées comme l’eau qui coule.
Djibril Kane met en garde les pétitionnaires, qui auraient l’intention de mettre en place un bureau. « Le bureau fédéral ne reconnaîtra pas un bureau issu d’une Assemblée générale illégale. Même les instances internationales de football ne le reconnaîtront pas », avertit-il.
Sékou Tamboura
Trois mois ne representent rien dans la vie d’une organisation comme la FEMAFOOT si les uns et les autres sont de bonne foi chacun devra attendre la fin de l’année qui n’est d’ailleurs pas loin pour le renouvellement du bureau.
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