L’information émane de nos confrères de l’hebdo ‘’Aujourd’hui-Mali’’ : « Baba Diarra a décidé de ne pas briguer un second mandat à la tête de la FMF ». Cette décision sage du premier responsable du football malien, si elle se concrétise lui permettra à coup sûr de sortir par la grande porte.
“Être soi est ce qu’il y a de plus difficile au monde et se prendre pour soi-même est la caractéristique des grands hommes. Les petits hommes se prennent invariablement pour un autre” disait Jean Dutourd dans son ouvrage ‘’Le spectre de la rose’’. Une citation qui illustre bien la forte personnalité de l’actuel président du comité exécutif de la Féderation malienne de Football, Boubacar Baba Diarra. Le passage de cet homme à la tête du sport roi au Mali peut être illustré à celui d’un joueur de foot : jouer, encaisser, marquer, tomber, se relever, joueur la prolongation, perdre ou gagner. S’il en est ainsi, on peut dire Baba Diarra fut un joueur qui a trop encaissé avant de soulever le trophée de la victoire. La victoire de toujours rester soi même et le trophée de la dignité. S’il décide de tourner le dos à la grande famille du football malien bientôt, il peut sans doute se glorifier d’une chose, sa loyauté vis à vis de la chose publique que du pouvoir public. Cela se justifie par son intégrité sans faille (de nos jours dérangeante) et de son respect de l’autorité publique. Pour preuve, sa gestion en quatre ans fut auditée à maintes reprises avec succès, son comité exécutif lésé, vilipendé et coupé de l’argent public…Avec tout cela, cet atypique dirigeant sportif, doublé de son statut d’officier supérieur de police n’a jamais voulue mener un bras de fer avec le département de tutelle. Devant les nombreuses accusations dont il fut victime, il a toujours fait sien du respect à l’égard d’un ministre de la République. « Mon statut d’officier et mon parcours au sein de l’Administration ne me permettent pas de contester une décision ministérielle » a-t-il toujours dit. Même avec toutes les cartes en main, il n’a pas daigné s’opposer à la démarche des plus hautes autorités à trouver un protocole d’accord. Après la signature de ce protocole, 27 avril 2017 des voix se sont élevées pour affirmer qu’il ne les mettra pas en œuvre. A la grande surprise, Boubacar Baba Diarra a tenu le 24 juillet dernier l’Assemblée générale extraordinaire de la Fédération malienne de football afin de mettre en œuvre un point culminant de l’accord concerné, à savoir la levée de toutes les sanctions infligées à certains dirigeants. Et l’occasion fut opportune pour lui de rappeler que ses quatre années à la tête de Malifoot, il a toujours privilégié une démarche de dialogue et de paix pour résorber les différends. Et de poursuivre : « Je persiste à croire que notre différence d’approche ne saurait être irréductible au point d’annihiler notre volonté commune et notre souci de développement de notre football. Car au fond, l’enjeu de la question reste le football, donc le développement et l’épanouissement de la jeunesse malienne. Ceci est notre devoir, ceci doit être notre viatique ! ». Dans notre pays, un tel discours est facilement interprété comme un appel de pied d’un dirigeant sportif en quête de plébiscite. Cependant, tel est loin d’être le cas de Boubacar Baba Diarra, qui a décidé humblement de passer le témoin à son successeur dès la prochaine assemblée générale du comité exécutif de la Fédération malienne de football. Un fait historique à immortaliser pour les générations futures.
M.D