Il n’y a jamais deux sans trois. Après les guéguerres et les guerres du Football, du Hippisme et même de la Boxe et autres, le monde sportif malien vient une fois encore de plus recenser des circonstances désagréables, désobéissantes et même déshonorantes atteignant l’esprit du sport malien. C’est la Natation qui pose actuellement le cas. Ces fibres découlent évidemment au sortir de la 5ème édition du championnat national de natation tenue le weekend dernier dans la cité des Rails. Pour l’occasion, 17 nageurs mécontents des pratiques odieuses du président, boudent désormais les compétitions de la Fédération jusqu’à nouvel ordre, pour cause, des traitements dégradants, inhumains, bref, de l’animosité qu’ils ont vécu.
L’environnement du sport malien est plus que jamais pollué. Il apparaît d’ores et déjà trop complexe et même très complexe. En effet, la natation, un sport aussi non importé reste et demeure toujours à la traîne des autres. Souvent, ce sport s’arrange même dans l’inexistence totale. Pourtant, il vit et vaque à ses activités de façon clandestine. Cela, au rythme grandissant du clientélisme, de l’affairisme et du favoritisme et aussi avec les mains mises sur l’ensemble des composants de la Natation. Dans ce temple, Il n’y a qu’un seul maître de la maison. Et, elle est cependant puissante et même très puissante. Car, nul n’ose piper mot quant elle rugit. Il s’agit bien de Mamadou Bouaré président de la Fédération Malienne de Natation.
Mais, là où le bât blessera c’est au lendemain de la 5ème édition du championnat national de natation qui s’est déroulée à Kayes le samedi dernier. L’homme est sans scrupules. Très remonté ou imbu de sa personne ou même croyant aux génies protecteurs, M. Bouaré fera d’abord voyager les athlètes dans des conditions désastreuses, malsaines et même dépassant le cadre humain. Car, pour qui maîtrise le sport, un athlète doit toujours être dans des conditions, les meilleures, pour qu’il puisse exploser lors des compétitions. Niet, c’est le contraire qui se produira. Les nageurs mettront plus d’une douzaine d’heures entre Bamako et Kayes. Pire encore, ces derniers seront traités d’animosité flagrante, lorsqu’ils seront pris comme de simples moutons dans un enclos, quand ils partageront ensemble plus d’une vingtaine, la même chambre. Et, ces derniers n’ont perçu qu’une somme maudite de 2.000FCFA par personne comme argent de poche.
Toute chose qui prouve à suffisance et fait croire, qu’aujourd’hui les dirigeants sportifs de notre pays n’ont nullement l’amour du sport mais de leurs poches. Ce comportement scabreux de la Fédération Malienne de Natation à l’égard des nageurs de Bamako en est une illustration concrète. En dépit des tares qui ont fait couler trop d’encre, M. Mamadou Bouaré décide à la mêlée d’embarquer les sportifs pour Bamako. Seulement, une heure après les compétitions. Opposant alors un refus, compte tenu de leur situation physique, le président aux actes méli-mélo quittera la cité des rails sans les 17 nageurs. Et ce n’est que la face visible de l’iceberg. Ces derniers lui pointent également un doigt accusateur pour non paiement des primes de victoire et aussi d’avoir la main mise sur les équipements destinés aux nageurs, notamment les pyjamas, les sacs…
Enfin, ces mécontents n’ont pas manqué l’occasion pour interpeler le ministère et le CNOS pour leur implication dans cette affaire. Car, selon les athlètes, leur recours semble opportun dans un élan de faire la lumière sur les choses. Et, aussi de faire sortir la natation malienne du carcan de cet homme qui n’a aucune considération envers les sportifs. Toutefois, ils réclament le départ inconditionnel du président Bouaré.
Miguel Touré.