Au lendemain de l’assemblée générale de la Fédération Malienne de Football, qui devrait dénouer la crise née de la mise en place des ligues de Bamako et de Kayes, et de la montée en première division du Nianan de Koulikoro, la rupture s’est installée entre le président de la Femafoot et le collectif des clubs contestataires. Ceux-ci après avoir saisi la FIFA ont décidé de ne pas reconnaitre les ligues de Bamako et Kayes. La question est de savoir aujourd’hui pourquoi Hamadoun Kola Cissé ne s’est pas plié aux décisions de la Commission Recours et Qualifications ? Pourquoi a t –il largué ses compagnons du consensus ? Analyse et commentaires.
Suite aux décisions de la Commission Recours et Qualifications, relative aux ligues de Bamako et Kayes d’une part, et l’as Nianan de Koulikoro et l’ASOM d’autre part, le blocage s’est installé. Parce que le président de la fédération malienne de football n’a pas publié les décisions, pour des raisons qui lui sont personnelles. Il n’a fait aucune déclaration pour clarifier les choses. On finira par comprendre qu’il avait une stratégie pour contre carrer les décisions de la Commission Recours et Qualification. C’est-à-dire attendre l’assemblée générale de la Femafoot pour entériner les différentes élections, et augmenter le nombre de clubs en première division. Une façon de gagner la sympathie de ceux qui ont voté contre lui hier à Tombouctou, mais surtout se décharger d’une obligation ou d’une dette morale vis-à-vis de son ami Banou Makadji, président du Nianan de Koulikoro. Quand même ce silence a crée une situation d’impasse, et une sorte de crise dont la clef semblait être logiquement perdue par la seule faute de Hamadoun Kola Cissé. Et à juste titre, convaincu d’une part de sa partialité et de son soutien d’autre part, les deux camps ont posé chacun des conditions, et aucun d’eux n’était prêt à céder pour sauver le football malien. La commission de médiation a été incapable de colmater les dernières brèches. Toujours est –il qu’elle n’est pas parvenue à faire une compilation des différentes propositions des deux camps et avoir un bureau consensuel de la ligue.
Et à l’analyse d’une telle situation l’on pouvait conclure logiquement à une impasse, dont la seule solution résidait à la prise de conscience des protagonistes. Mais hélas l’intérêt personnel a pris le dessus sur l’intérêt collectif. N’était –il pas nécessaire que les acteurs soient guidés par le sens du patriotisme, au regard de la situation dont les conséquences sont incalculables. Mais cela a manqué, et la crise continue. Parce que l’assemblée générale extraordinaire de la fédération malienne tenue les 11 et 12 novembre dernier a tranché les litiges relative aux ligues de Bamako et Kayes et l’affaire opposant l’AS Nianan de Koulikoro à l’ASOM pour le compte de la poule A de la montée en ligue 1. Bref cette assemblée générale a accouché d’une souris.
Au lendemain de cette assemblée générale tant attendue (parce qu’elle était censée résoudre les problèmes posés et jeter un regard sur l’avenir du football malien toujours en disgrâce du point de vue performance), un certain nombre de questions se posent. Pas sur l’opportunité de sa tenue, mais plutôt sur les décisions qui l’ont sanctionnées. Parce qu’elles sont teintées de haine et tâchées de vengeance. Si les textes autorisent le remembrement du bureau en cours de mandat, la manière a manqué, dès l’instant qu’il n’y pas eu de débat. Et en agissant ainsi le président Hamadoun Kola Cissé a donné la preuve d’avoir reculé de deux ans : le consensus brandi en 2009 a volé en éclats. Tous les acteurs du consensus ont été largués.
Par rapport à l’augmentation des clubs de première division (passés de 14 à 16), Kola a plutôt fait plaisir à son ami et complice Banou Makadji dont le club, le Nianan de Koulikoro était partie au litige l’apposant à l’Asom.
En plus Kola accusé du détournement des centaines de millions par un rapport du vérificateur général, en expliquant la révocation de certains membres de son bureau parle, comme si l’échec du football malien était lié à leur présence dans le bureau. Or depuis qu’il est venu aux commandes de la Femafoot, notre sport roi n’a pas fait d’évolutions notables par rapport au passé. On ne saurait se réjouir de la qualification des différentes sélections nationales, dès l’instant qu’elles sont éliminées de façon lamentable au premier tour, sans qu’aucune explication ne soit donnée au peuple malien. Surtout que les autorités maliennes investissent des centaines de millions pour l’entretien des sélections nationales.
Il fallait quand même prôner la réconciliation, que de prendre des décisions retentissantes qui ne font que rajouter à la crise. L’assemblée générale organisée par le collectif des clubs contestataires en est une preuve illustrative. De façon unanime les supporters des différents clubs se sont dits prêts à aller au charbon. Le dit collectif après avoir saisi la FIFA , refuse toujours de connaitre les ligues de Bamako et de Kayes. De tels comportements ne feront que compliquer la situation et créer une atmosphère délétère, avec des tensions permanentes dans les stades. Certes le président Hamadoun Kola Cissé, convaincu du bien fondé de ses décisions, peut se targuer de son insensibilité aux critiques. Mais il doit savoir qu’il a emprunté une mauvaise voie en écoutant son cœur que de se plier à la logique. La démission du président de la commission Centrale de Discipline, d’Ethique et du Fair Play est un signal fort pour Hamadoun Kola Cissé.
Mamadou DIALLO "Mas"