La Supercoupe d’Espagne sera, jeudi, le théâtre du premier Clásico de la saison. Un premier rendez-vous décisif puisque, curieusement, il est synonyme de bon présage pour le perdant. Une opposition significative aussi puisqu’elle confronte deux prétendants au Ballon d’or, comprenez : Cristiano Ronaldo et Lionel Messi.
Si la Liga a déjà repris ses droits sur la péninsule ibérique, elle n’en reste pas moins précaire devant la suprématie de la Supercoupe d’Espagne, en ce début de saison. Non pas que la traditionnelle opposition estivale entre le champion d’Espagne et le vainqueur de la Coupe du Roi soit un plus grand rendez-vous en soi, mais cette double confrontation tire sa souveraineté – comme l’année précédente par ailleurs – de l’affiche qu’elle propose. Car vous êtes savoir que la Supercopa sera le théâtre, jeudi, du premier Clásico de l’exercice 2012/2013.
Qui perd gagne !
Souverain, ce trophée l’est d’abord parce qu’il offre les prémices d’une Liga assurément promise au Real Madrid ou au FC Barcelone. Il serait toutefois fortuit d’en dresser une tendance analogue pour les échéances à venir. D’ailleurs historiquement, l’issue d’un Clásico en Supercoupe d’Espagne tend à prophétiser un tout autre scénario pour la Liga. Un scénario statistiquement favorable au perdant, alias le futur champion d’Espagne. Plus précisément, sur les cinq oppositions madrilèno-barcelonaises qu’aura offert la Supercopa, la Maison Blanche sera sortie victorieuse quatre fois (1988, 1990, 1993, 1997), contre une défaite (2011).
Et sur ses quatre fois, les Galactiques auront vu les Catalans triompher par trois fois (1990, 1993, 1997) en Liga, neuf mois plus tard. La saison 1988/1989, la première qui a donné lieu un Clásico en Supercoupe espagnole, et la seule qui a vu l’une des deux équipes – en l’occurrence le Real Madrid – s’adjuger les deux trophées, sera finalement l’exception qui confirme la règle. Alors certes, cette donnée comptable accorde un certain avantage aux Blancos avec quatre victoires contre une seule pour les Blaugrana, mais elle énonce aussi une tendance plus ou moins avérée : Bonheur aux vaincus !
Ultime évaluation avant le Ballon d’or
Décisive, cette Supercoupe l’est aussi parce qu’elle oppose deux joueurs – en l’occurrence Cristiano Ronaldo et Lionel Messi – encore en lice pour le ronflant titre de Ballon d’Or. Cette double opposition prend ainsi un air de finale puisqu’elle constitue un dernier défi avant l’ultime verdict pour deux alter egos jusqu’à présent indifférenciables, n’en déplaise aux aficionados de l’un ou de l’autre. Une parité qui se manifeste d’abord dans le brio de deux génies intraitables sur le rectangle vert. Une équivalence qui se traduit également par le palmarès des deux cracks sur la saison 2011/2012 : une Supercoupe d’Espagne, une Coupe du monde des clubs et une Coupe du Roi pour Messi contre un championnat d’Espagne pour Ronaldo.
Léger avantage pour Messi, vous le conviendrez, mais cela va sans dire que l’Albiceleste a manqué son duel – sans doute le plus significatif – avec le Portugais en Liga. Une bataille que La Pulga semble même avoir perdue sur le terrain puisqu’à la différence du Merengue, auteur de trois buts lors des trois derniers Clásico, “Leo” n’a plus trouvé le chemin des filets madrilènes depuis le 17 août 2011, soit plus de 360 minutes d’inefficacité. Un défaut de réalisme certes, mais qui n’ampute en rien la stratosphérique saison du lutin argentin qui plafonne à 73 buts, Soulier d’or européen en prime. Cela dit, si une nouvelle ligne sur les CV – déjà bien étoffés – des deux joueurs ne serait pas un mal à l’heure de se soumettre à l’expertise de la planète football, difficile toutefois de voir en cette Supercoupe un gage définitif pour récompenser l’un ou l’autre. D’autant qu’un certain Iker Casillas mériterait cet honneur, au moins autant que Messi ou Ronaldo…
chronofoot.com/ publiée le 23 août 2012