Fatoumata Haïdara, présidente nationale du réseau des femmes africaines pour la promotion des arts martiaux : “Nous voulons avoir plus de femmes dans les instances de décisions sportives”

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Dans une interview qu’elle a bien voulu nous accorder, la présidente nationale du Réseau des femmes africaines pour la promotion des arts martiaux, Fatoumata Haïdara, ceinture noire 3ème dan, nous parle des objectifs de son organisation et des activités prévues.

Aujourd’hui Mali : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Fatoumata Haïdara : Je suis stagiaire dans une entreprise privée et sur le plan sportif, je suis Taekwondoïste, ceinture noire 3ème dan. Je pratique ce sport il y a de cela 25 ans, depuis que je faisais la classe de 1ère année. J’ai été trois fois championne du Mali. Sur le plan associatif, je suis la présidente nationale du Réseau des femmes africaines pour la promotion des arts martiaux et  membre de l’Association pour la Promotion de la jeunesse et des sports (APJS) qui œuvre pour le développement de toutes les disciplines sportives.

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer cette association ?

Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de femmes pratiquantes du taekwondo au Mali qui ont beaucoup de difficultés après leurs carrières sportives. Lorsqu’elles se marient et trouvent des enfants, la reconversion est très difficile, donc nous voulons mener des campagnes de sensibilisation auprès des époux afin que celles-ci puissent continuer avec leurs activités sportives. Les avantages de cette discipline sont méconnus par la population, donc on va  expliquer  cela aux gens. Nous voulons aussi réunir les femmes pratiquantes du karaté comme la présidente de l’Association en est une championne. Elle veut mettre en place des voies et moyens  pour éviter à ses jeunes sœurs et à ses filles de traverser les difficultés auxquelles elle a été confrontée.

C’est aussi pour mettre en lumière les femmes pratiquantes du karaté parce qu’il n’y a pas de différence entre elles et les autres femmes. Dans cette discipline, beaucoup de personnes ignorent que c’est le respect, la dignité et l’humilité. Les hommes ont peur des femmes pratiquantes de cette discipline parce qu’ils se disent qu’elles vont les frapper. C’est parce qu’ils ne savent pas que la base du karaté, c’est la discipline. On veut rassembler les femmes pratiquantes de ces disciplines pour montrer au monde entier nos valeurs. Il y a aussi le fait que très peu de femmes occupent des postes de responsabilité dans le domaine du sport. Nous voulons avoir plus de femmes dans les instances de décisions sportives, telles que présidente ou secrétaire générale de fédération. On veut faire savoir que notre travail ne se limite pas aux seuls coups de poing ou de pied.

Plus concrètement, qu’est-ce que vous avez prévu comme activités ?

Nous allons commencer la campagne de sensibilisation bientôt (mois de ramadan). Tout d’abord, on va organiser une journée où les championnes dans les différentes disciplines vont échanger sur leurs carrières. A la suite de cela, il y aura une coupure de jeûne collective.

Après le mois de ramadan, nous allons organiser une activité pour parler de la reconversion qui est, entre autres, l’arbitrage, l’entrepreneuriat et au cours de cette rencontre les championnes auront des distinctions.

Nous allons aussi organiser des formations, mais pour le moment, nous n’avons pas de partenaires. Nous comptons sur l’accompagnement des personnes de bonne volonté pour la réalisation de nos activités.

En tout cas, je reste convaincue que les arts martiaux n’ont rien de dangereux. Je suis mère de trois enfants et mes enfants pratiquent tous le taekwondo. Je profite de cette tribune pour demander à toutes les mamans d’inscrire leurs enfants dans les disciplines sportives pour faciliter leur encadrement et l’éducation et leur empêcher les promenades inutiles parce que c’est lorsqu’un enfant n’a pas d’occupation et d’orientation qu’il le fait, sinon s’il va à l’école dans la journée, le soir aux entrainements et la nuit il apprend ses leçons, il n’aura pas le temps de s’adonner à certaines choses.

    Réalisé par Kassoum THERA

 

 

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