Fadense Traoré, président de la fédération malienne de close combat, karaté et disciplines assimilées : « Nous sommes civils avec un esprit militaire »

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A l’occasion de la commémoration des 60 ans du maitre créateur du close combat, William Ewart Fairbairn, l’Association malienne de close combat karaté et disciplines assimilées dénommées : (Close combat Urbain-Mali), a organisé une cérémonie pour célébrer le Maitre créateur de cet art et aussi apporter un soutien total aux Forces de défense et de sécurité du Mali. Le président de la Fédération malienne de close combat et discipline assimilée, Fadense Traoré nous a accordé une interview sur le sujet.  

Mali-Tribune : Comment se porte le close combat au Mali ?

Fadense Traoré : Dieu merci, le close combat au Mali se porte de mieux en mieux au Mali. L’avènement de cet art au Mali a commencé au début des années 60. Le Président feu Modibo Keita a envoyé des premiers militaires dont feu Moussa Traoré pour faire la formation, mais malheureusement, le close ne s’était pas développé à leur retour. Moussa Traoré à son tour a envoyé feu Yamadou Goïta, ils étaient au nombre de 80 militaires envoyés en France pour faire la formation dont 15 ont pu terminer. C’est seul Yamadou qui a développé cet art au Mali dans les années 78-80 et nous sommes ses disciples. Il a formé des gens qui à leur tour, nous ont formé. Nous nous reconnaissons à feu Yamadou Goïta à travers le close combat.

Nous sommes pratiquement sur toute l’étendue du territoire national de Kayes jusqu’à Ségou dans les différents cercles, différents arrondissements, on a fait une occupation territoriale. Maintenant nous comptons mettre des bureaux à Mopti dans les jours à venir.

Mali-tribune : Le close combat est-il seulement un art militaire ?

F T. : Le close n’est pas seulement un art militaire, il est beaucoup plus pratiqué par des militaires mais les civils aussi le pratiquent. Moi qui suis devant toi je suis civil et ceinture noir quatrième Damne, mais j’ai l’esprit militaire. Il faut reconnaitre que le close combat c’est l’esprit militaire parce que l’idéal c’est de venir en secours en tout lieu et en tout moment à une personne en danger que ça soit civil ou militaire. Le but est de chercher à sauver une personne dans une situation difficile quelle que soit la personne.

Mali-Tribune : Y a-t-il un âge requis pour pratiquer cet art ?f. F. T. : Il n’y a pas un âge requis pour pratiquer le close combat. On peut l’apprendre même à bas âge et c’est le moment propice parce que le corps est souple en ce moment et peut s’adapter à tout mouvement et flexion. Les personnes âgées peuvent le pratiquer aussi, c’est à chacun son niveau et à chacun sa façon de le faire.

Mali-Tribune : Avez-vous des difficultés ?

FT. : Il n’y a pas d’activité sans difficulté, aujourd’hui même la conception de l’art pose un problème au Mali. Notre problème est que pratiquement nous n’avons pas de dojo en notre nom. Nos entrainements se passent dans les cours d’autrui ou dans les cours d’école. Or la logique veut qu’on ait un dojo propre à nous qui peut nous faciliter l’exercice de cette activité. Je lance un cri de cœur, à cet effet, à nos autorités et à toute personne de bonne volonté qui peut nous venir en aide. Nous avons d’autres difficultés mais la difficulté majeure qui nous touche à cœur c’est ça.

Mali-Tribune : Existe-t-il une compétition pour cet art au Mali ?F T. : De façon internationale, il n’y a pas de compétition de close combat parce que c’est une discipline vivace et brutale donc en organisant des compétitions, il peut y avoir des blessures on ne le souhaite pas.

Mali-Tribune : Un appel ?

FT. : Nous lançons un appel à nos autorités du pays, qu’elles sachent que le close est là pour elles. Nous sommes les fils et filles de ce pays et nous le restons. Le minimum que nous pouvons faire pour que le pays retrouve sa stabilité, nous le ferons. Comme je l’ai dit, nous sommes des civils, mais nous avons l’esprit militaire.

Propos recueillis par :

Ibrahima Ndiaye  

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