La Fédération malienne de football (Femafoot) traverse, depuis le 10 janvier 2015, une crise de leadership dont l’issue ne se dessine toujours pas. Et cela malgré l’implication de nombreuses personnalités comme le président Intérimaire, Pr. Dioncounda Traoré. Et la mise en place unilatérale, le 30 août dernier, d’un Comité de Normalisation par les «contestateurs» n’est pas de nature à nous sortir de cette crise qui est en train de prendre en otage notre sport-roi. Comment ramener le calme après l’échec des médiations tous azimuts qui ont un moment tenté de ramener les protagonistes à la raison pour le bonheur du football malien ? La proposition du Comité national olympique et sportif (Cnosm) semble être une porte de sortie honorable pour tous !
Quelle peut être l’issue heureuse de la «guerre des chefs» engagée à la Fédération malienne de football (Femafoot) qui menace de conduire cette discipline dans l’impasse totale en hypothéquant les performances du futur ?
C’est que la question que beaucoup de fans du ballon rond nous posent après la tenue d’une «Assemblée générale extraordinaire» le 30 août 2015 ayant unilatéralement mis en place un «Comité de Normalisation».
Même si la Fifa, l’instance internationale, a reconnu le Comité exécutif présidé par le Général Boubacar Baba Diarra, nous nous retrouvons avec deux instances qui revendiquent la légitimité requise pour gérer la Fédération.
Et jusque-là, toutes les médiations entreprises ont échoué. Et ce n’est pas parce que leurs propositions n’étaient pas pertinentes, mais il est difficile voire impossible de réconcilier deux parties qui ne veulent pas se faire des concessions.
A moins de mettre les deux camps sur le banc de touche et repartir sur de nouvelles bases avec de nouveaux et jeunes managers, il faudra les contraindre à revenir à la table des négociations et se faire des concessions sans perdre la face.
Sinon, à ce rythme, l’Assemblée générale ordinaire annoncée pour le 31 octobre prochain risque d’être un fiasco qui ne pourra qu’agrandir le fossé entre les protagonistes. On sait que c’est celle du 10 janvier 2015 qui a provoqué la rupture entre les «alliés» de Sévaré (Mopti) où l’actuel président avait été élu en octobre 2013. On ne change pas la règle du jeu dans le dos de ses alliés.
A notre analyse, il faudra alors revenir à l’initiative du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm) qui, fidèle à sa tradition et à ses missions, avait tendu la perche aux alliés devenus des ennemis à cause de promesses non tenues. Nous pensons que sa proposition est une porte de sortie honorable puisqu’elle prend en compte beaucoup d’idées des autres propositions que nous avons reçues.
Sans compter qu’elle est axée sur le respect des mandats des bureaux élus au sein des instances sportives pour gérer cette crise conformément aux textes en vigueur et «non en fonction des personnes».
Le Comité olympique recommande essentiellement que le bureau actuel du comité exécutif de la fédération malienne de football conduise son mandat jusqu’à son terme ; que le Secrétaire général actuel reste à son poste dans le cadre du contrat qui le lie au comité exécutif de la Femafoot…
Il est aussi recommandé la validation du classement du championnat en cours suite à l’application des dispositions du règlement spécial 2014-2015 relatives au forfait ; l’application des règlements généraux relatives au forfait général et, enfin, les ligues régionales poursuivent à jouer les championnats régionaux pour déterminer les champions D2 (un acquis).
Le «Top 6» pour désigner le champion 2015-2016
Le Cnosm souhaite aussi le maintien des 16 équipes en ligue 1 pour la saison 2015-2016, une dérogation au règlement spécial, et enfin augmenter le nombre de clubs en Ligue 1 de 16 à 20 en faisant monter quatre équipes de la ligue 2 au lieu de trois. Ce point est aussi une dérogation aux règlements généraux et au règlement spécial.
L’augmentation du nombre des clubs disputant la Ligue 1 a une incidence financière. Et, précise, le document du Cnosm, «l’estimation exacte des frais du championnat pourra être faite en rapport avec le comité exécutif de la fédération malienne de football en fonction de la formule de championnat qui sera adoptée».
Une fois acceptée par les protagonistes, le coût de ces dérogations devrait être supporté par le gouvernement à travers le ministère des Sports. Cet effort financier doit prendre en compte la subvention Orange/Mali d’environ 16 millions de francs Cfa par club, soit un total de soixante-quatre millions de francs Cfa ; ainsi que le coût financier supplémentaire pour organiser un championnat avec vingt clubs au lieu de seize.
Nous pensons que ce n’est pas de la mer à boire pour un gouvernement qui est soucieux de ramener la paix et la quiétude dans un secteur où la moindre des crises peut être un facteur de déstabilisation et surtout d’insécurité pour les citoyens.
Sans compter que, tout le monde ayant intérêt à ce que cette crise ne perdure .Le Département des Sports peut prendre langue avec la Direction générale du Sponsor officiel du championnat afin de la convaincre de revoir à la hausse sa subvention pour la saison 2015-2016 afin d’absorber le gap.
Cela ne doit pas poser de difficultés majeures à une «entreprise citoyenne» dont les bénéfices ne cessent de grimper dans un pays où la concurrence n’est pas encore à la hauteur de la rentabilité du marché.
Une bonne opportunité de sauver la face à saisir
D’ailleurs dans sa clairvoyance, le Cnosm a fait une proposition responsable pour réduire le coût de l’organisation du championnat. Elle est axée sur la possibilité de faire un championnat en deux phases avec une première étape à deux poules de 10 clubs.
La deuxième phase, qu’on pourra dénommer «Top 6», comprendra les trois premiers de chaque poule qui vont se rencontrer en matches aller et retour que le club qui aura le plus grand nombre de points à l’issue de cette phase sera déclaré champion du Mali pour la saison 2015-2016.
Par contre, les trois derniers de chaque poule descendront en division inférieure (Ligue 2). Et A l’issue du championnat de ligue 2 de la saison 2015-2016, deux équipes monteront en première division. Ce qui permettra de revenir à un championnat de Ligue 1 à 16 équipes lors de la saison 2016-2017.
«Un engagement ferme du ministre des Sports pour la prise en charge des coûts financiers supplémentaires est demandé pour envisager des dérogations», conclut la proposition du Cnosm.
Ce document a été déjà soumis aux protagonistes ainsi qu’au ministère des Sports en mai dernier. Et d’après ce que nous avons appris, il avait été bien accueilli par les deux camps et «les contestateurs» l’avaient même examiné lors d’une réunion convoquée pour la circonstance à Hèrèmakono.
Qu’est-ce qui a alors bloqué sa mise en œuvre ? Certaines sources reprochent au Département des Sports de n’avoir pas eu la réaction appropriée. Et pourtant, son engagement est essentiel ne serait-ce que pour gérer les contraintes financières. Et nous sommes convaincus que le jeune ministre aura le quitus des hautes autorités (Président de la République et Premier ministre) si cet engagement peut permettre de tourner la page de la crise.
Et nous avons approché indirectement et individuellement des acteurs dans les deux camps. Et de leur avis, ce document est réaliste, mais si chacune des parties souhaitent des garanties réelles pour ne pas «être encore roulés dans la farine» comme après l’élection du 8 octobre 2013 à Sévaré, à Mopti.
Un réalisme reconnu par tous les observateurs neutres avec qui nous avons échangé sur le document car il propose «une porte de sortie honorable à tout le monde». Et que peut-on souhaiter de plus dans la résolution d’une crise ? Aujourd’hui, personne n’a intérêt à ce que celle que notre football traverse perdure au risque de compromettre nos futures performances.
Il faut donc accepter de faire le deuil des égos et de toutes les autres considérations personnelles pour s’asseoir et se parler en responsables conscients de leur devoir à l’égard de ces millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes qui rêvent de faire carrière dans le football et aussi de tous ces Maliens qui vibrent au rythme des prestations de nos clubs et Equipes nationales.
Et la proposition du Comité national olympique et sportif offre déjà une base sereine pour voir le bout du tunnel si tous les acteurs sont réellement animés de bonne foi ! Alors que chacun s’assume !
Hamady Tamba
Cette crise a duré à cause de l’incapacité du ministre des Sports, qui manque d’autorité pour se faire entendre. Sinon comment qu’il reconnait l’actuel C.E de la Femafoot et continuer à recevoir ses déstabilisateurs. Lors de la finale de la coupe du Mali IBK lui a mis devant le fait accompli, en affirmant qu’il ne se mêlera pas de cette affaire. Une façon de dire le ministre des sports doit gérer ce dossier. La FIFA a tranché, il a le choix de s’aligner derrière l’instance suprême, ou de trouver une solution à la malienne. C’est à dire à Baba d’agir en bon chef de famille et pardonner à tout le monde. Les choses rentreront dans l’ordre. Mais une chose est sûre, si le ministre des sports ne prend pas ses responsabilités, c’est IBK qui les prendrait au prochain remaniement en enlevant du gouvernement pour incapacité. Le comité Olympique semble être partial, comment comprendre la publication d’un même article dans deux journaux?
Bonjour Monsieur Hamady Tamba
je trouve que C’est étrange de voir défiler des séries de propositions de la part de la Cnosm a l’approche d’une échéance. Ne trouvez vous pas?
Si elle le faisait autant dans les mois précédents, on en serait peut être pas là aujourd’hui.
Je trouve que ces séries propositions présentent un autre goût vu le timing choisit.
vous savez bien que Monsieur (Je JJJJe , JE, Je Je sui légaliste, Je suis général) ne comprend pas autre chose que des mesures contraignantes.
Alors gardons patience et faisons attention aux peaux de banane de dernière minute
Vive le Football Malien, Vive ses acteurs dans leurs leurs diversités plurielles, Abbas ceux qui fuient le débat dans le sport, Vive l’ensemble des clubs de Football du Mali et Vive le Mali.
Merci
cordialement
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