Depuis le début des éliminatoires de la CAN 2012, les sélections africaines paraissent amoindries. Raison : certaines stars, non des moindres, ont choisi de bouder la sélection pour de différentes raisons.
Déjà lors de la première journée des éliminatoires de la CAN 2012, l’annonce des listes de joueurs a laissé apparaître de sérieuses défections : Seydou Keita, Momo Sissoko, Michael Essien, Didier Drogba, etc.
Des forfaits en pagaille qui s’ajoutent à ceux d’Emmanuel Adebayor ou encore de Frédéric Kanouté, qui avaient mis leur carrière internationale entre parenthèses au début de l’année.
Ces absences suscitent interrogations et déceptions dans les pays concernés. Médias et opinion publique peinent à saisir les motivations de ces icônes nationales qui refusent de porter les couleurs de leur nation.
Après un premier semestre plombé par des blessures au genou à répétition, qui l’ont d’ailleurs privé du Mondial sud-africain, le milieu des Black Stars, Michael Essien, a préféré ne pas rejoindre l’équipe nationale. Objectif : privilégier sa carrière en club pour retrouver la forme.
« Je pense que je vais faire une pause. Il ne s’agit pas de prendre ma retraite, mais simplement de ne plus jouer tous les matches. Je dois prendre la bonne décision pour moi-même », a expliqué l’ancien Lyonnais.
Quelques semaines plus tard, alors qu’il faisait son retour sur les terrains avec Chelsea, le milieu s’était mis d’accord avec Milovan Rajevac, alors sélectionneur du Ghana, pour faire une pause avec la sélection et ne pas être du déplacement au Swaziland (éliminatoires CAN Orange 2012), en septembre. Depuis, Milovan Rajevac a quitté la sélection et quant à Michael Essien, il pourrait bientôt effectuer son grand retour. « C’est dommage qu’il soit parti et on va voir qui va le remplacer, mais je reviendrai », a-t-il confié sur le site officiel des Blues.
La progression du foot africain a permis à ses meilleurs représentants de figurer dans les plus grandes écuries d’Europe. Ils sont ainsi nombreux ces footballeurs africains à constituer des piliers de grandes équipes en Europe. Les Samuel Eto’o, Didier Drogba, Obi Mikel, Michael Essien et dans une moindre mesure Seydou Kéïta, Emmanuel Adebayor font partie de la fierté africaine faisant le bonheur du football européen. Revers de la médaille : ils sont toujours plus sollicités et peinent désormais à conjuguer leurs calendriers.
La périodicité de la CAN est d’ailleurs toujours en question. Organisée tous les deux ans, l’épreuve est exigeante et ne permet pas aux sélectionneurs de programmer des matches avec l’intégralité de leur effectif. Ajoutés à ces facteurs, la mauvaise intendance de certaines délégations nationales, et vous obtiendrez un climat qui encourage de moins en moins la participation à ces joutes internationales.
Voilà un ensemble de situations qui impose une instabilité chronique à laquelle le football africain devra faire face s’il ne souhaite pas être régulièrement orphelin de ses plus grands ambassadeurs.
Le sélectionneur des Aigles du Mali, Alain Giresse, a choisi de ne faire qu’avec ceux qui répondent favorablement à son appel. Malgré les incessantes sollicitations de certains observateurs, il a choisi de respecter la décision de Seydou Kéïta de prendre un temps de recul et ne s’est pas plié face à l’indifférence de Momo Sissoko à ses coups de fil répétés. Selon toute vraisemblance, le joueur de la Juventus de Turin est revenu en de meilleur sentiment et, si l’on en croit certains confrères, il serait dans les dispositions de répondre à d’éventuelles sollicitations de son sélectionneur. Celui-ci souhaiterait, selon certaines sources, une manifestation évidente d’intérêt du joueur avant de lui lancer une invitation.
Dès lors, il semble que le front du refus de l’équipe du Mali semble maintenant animé par Frédéric Kanouté et Seydou Kéita. Si pour le premier, l’âge et la condition physique sont des arguments assez défendables, le second aura encore du mal à convaincre par son choix. De nombreux observateurs sportifs maliens se demandent comment l’ancien du Centre Salif Kéita a pu tourner le dos à l’équipe nationale.
O Roger Sissoko