Un mois après sa nomination à la tête de l’équipe nationale de football du Mali, Eric Sékou Chelle fera son grand baptême de feu le samedi 4 juin en tant que sélectionneur des Aigles du Mali. L’occasion de juger le maçon au pied du mur lors de la réception du Congo pour le compte de la première journée éliminatoire de la CAN Côte d’Ivoire 2023.
Dans l’ensemble, le choix porté sur Eric Sékou Chelle a été accueilli avec satisfaction par l’opinion nationale. L’ex-défenseur des Aigles a de la cote auprès de bon nombre de supporters de l’équipe nationale. Raison pour laquelle sa nomination n’a pas soulevé de tollé malgré son choix, peu convaincant, au détriment des expérimentés Allemands : Gernot Rohr et Winfried Schäfer avec lesquels il était sur la short liste après le tri de 57 candidatures. Loin des yeux mais près du cœur, le tout nouveau sélectionneur semble avoir eu échos de tout ce qui se passe à Bamako. Pour ne pas décevoir ses compatriotes dès son premier acte, il a jugé bon de s’exprimer aux médias maliens en premier. C’est ainsi qu’il a donné la primeur de sa première interview à la télévision nationale (ORTM). « J’ai décidé d’accorder ma première interview à la presse malienne et non à celle étrangère », a-t-il insisté.
Né à Abidjan de mère malienne et de père français, Eric Sékou Chelle garde un souvenir inoubliable du pays de sa mère et de son passage en équipe nationale entre 2004 et 2006. « …Mon grand-père est parti très tôt. Il aurait pu être fier de ce choix. Entraîner une sélection nationale du Mali est plus qu’un objectif pour moi. C’est vraiment beaucoup plus que ça. J’ai été en sélection nationale en tant que joueur. J’ai fait des éliminatoires mais pas de Can et je n’étais pas un titulaire car il y avait de très grands joueurs, mais m’asseoir en portant le maillot du Mali est une fierté pour moi. Je peux donc remercier aujourd’hui mon village, mon pays et tous ceux qui me soutiennent pour ce couronnement…”, se remémore l’ancien joueur de Lens.
Sans se prendre pour le messie du football malien, Eric Sékou Chelle est quand même conscient qu’un immense défi l’attend dans sa nouvelle fonction qui consiste, dans un premier temps, à qualifier les Aigles à la prochaine Can (sur sa terre de naissance) et atteindre au moins les demi-finales avant de se projeter sur 2026 pour une qualification historique au Mondial. « Nous allons engager les préparatifs pour les éliminatoires de la Can 2023. Il faudra bien démarrer le 4 juin 2022 à domicile contre le Congo Brazzaville… Je sais que la tâche s’annonce difficile et que je serai jugé au résultat. C’est dire qu’il aura du rythme sur le terrain », se met-il déjà à la tâche. Même s’il sait que la tâche sera hardie, le nouveau patron du nid des Aigles vient avec un nouvel état d’esprit et dit avoir hâte de se mettre au boulot. « Avec mon sang malien et mon envie malienne, je suis pressé de commencer cette nouvelle aventure’’ a-t-il conclu.
Alassane Cissouma