Eliminatoires de la coupe du monde : Retour sur terre pour les aigles

Battue 1-0 par le bénin, la sélection nationale a été l’une des grandes déceptions de la journée inaugurale des éliminatoires du Mondial.

Les Aigles démarrent mal les éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Le capitaine Seydou Keïta et ses partenaires ont perdu 1-0 devant le Bénin, dimanche dernier au stade de l’Amitié de Kourounou à Cotonou. L’histoire footballistique entre le Mai et le Bénin est ainsi réécrite car avec cette victoire, les Ecureuils mettent fin à une longue série qui aura duré plusieurs décennies. Avant ce match, le bilan des confrontations entre nos deux pays était de 8 victoires pour les Aigles et 5 nuls en 13 matches. Les Béninois ont attendu la 14è rencontre pour signer leur première victoire au terme d’un match terne.

 
Mais sur l’ensemble de leur prestation, les Ecureuils méritent leur victoire. Ils n’ont pas été maîtres du jeu, mais ils sont apparus plus déterminés et se sont montrés plus réalistes devant les buts adverses. Par contre, Amadou Patté Diallo et ses hommes n’ont rien fait qui prouve qu’ils avaient envie de gagner. Leur jeu n’était pas vivant. Pour tout dire, les Aigles sont simplement passés à côté du sujet, dimanche au stade de l’Amitié de Cotonou. Après une participation honorable à la CAN, les Aigles étaient attendus pour ces éliminatoires. Malheu-reusement la sélection nationale a déçu ses nombreux supporters.
C’est une équipe malienne sans âme et sans leader qui s’est présentée face aux Ecureuils. Les joueurs étaient méconnaissables. Ousmane Berthé, Seydou Keïta, Abdou Traoré, Modibo Maïga et Cheick Tidiane Diabaté ont raté leur match. Ils ont fait une prestation très en dessous de la moyenne, tandis qu’Abdoulaye Aziz Maïga, Drissa Diakité, Adama Tamboura, Tongo Hamed Doumbia et Kalilou Traoré ont fait une prestation acceptable.

 
Seuls Soumbeyla Diakité et Mahamadou N’Diaye (entrée en cours de jeu à la place d’Abdoulaye Aziz Maïga, blessé) ont fait une bonne prestation. Sur le papier, il n y a pas photo entre les deux équipes. Les Aigles étaient considérés comme les favoris de la rencontre.
Mais la réalité du terrain a parlé. Les Béninois ont déjoué les pronostics. La partie avait pourtant bien commencé pour la sélection nationale avec cette tentative de l’attaquant Modibo Maïga qui passe à côté des buts (11è min). Le milieu droit du Bénin, Babatoundé Bello réplique mais son tir en force passe également à côté (14è min). Auparavant, Stéphane Sessegnon avait pris le premier carton jaune du match, (13è min). Le capitaine des Ecureuils jouait comme 2è milieu récupérateur.

 
En ce début de partie aucune équipe ne domine véritablement. Mais les hommes de Manuel Amauros parviendront à ouvrir le score peu après l’entame du 2è quart d’heure suite à une double erreur des Aigles. Seydou Keïta perd la balle au milieu de terrain, Ousmane Berthé pouvait réparer l’erreur mais il prendra du temps avant de s’engager.
L’attaquant béninois, Razack Otomoyossi vient en vitesse et prend le dessus sur le défenseur central malien avant de fusiller Soumbeyla Diakité (19è min, 1-0). A défaut d’agir, les Aigles tentent de réagir. Modibo Maïga et Abdou Traoré permutent mais sans succès. Les meilleures occasions sont béninoises. Dix minutes après l’ouverture du score, Soumbeyla Diakité sauve les nôtres du K.O. en déviant en corner le tir canon de l’arrière gauche béninois, Adjamonsit Anicet suite à une nouvelle perte de balle au milieu, (28è min). Les Aigles subissent la pression. L’arrière-garde malienne respire avec l’entrée en jeu de Mahamadou N’Diaye à la place d’Abdoulaye Aziz Maïga, blessé.

 
En 2è période, les Aigles contrôlent le jeu et sonnent la première alerte. Suite à un long ballon du défenseur central, Ousmane Berthé, Cheick Diabaté pénètre dans la surface adverse et hésite entre le tir et le drible. Il crochète d’abord avant de tirer. Mais le bon retour d’Adenon Khaled permet aux Ecureuils d’écarter le danger (47è min).
Le début de la 2è période est favorable aux Aigles. Ils maîtrisent le ballon. Abdou Traoré essaie d’organiser le jeu. Le chrono tourne, la formation d’Amadou Pathé Diallo ne fait rien. Elle se contente de monopoliser le ballon. Les Aigles ne forcent pas pour revenir au score. Et pourtant, il y avait de la place dans la défense béninoise. Les Aigles ont manqué de détermination et de la hargne de vaincre. Modibo Maïga et Abdou Traoré ont rarement fait des incursions et Seydou et Cheick Tidiane Diabaté n’ont pas eu leur rendement habituel.
Après l’heure de jeu, les Béninois sortent pour inquiéter Soumbeyla Diakité mais la défense malienne réorganisée après l’entrée du jeune Mahamadou N’Diaye veille au grain. La meilleure occasion des Aigles intervint sur l’une des rares pénétrations de Modibo Maïga qui centre dans les six mètres béninois. La défense des Ecureuils et le portier, Fabien Farnolle sont battus, mais Cheick Tidiane Diabaté et Seydou Keïta se gênent au 2è poteau (69è min). Il y aura également cette frappe de Modibo Maïga repoussée des deux poings par le keeper béninois (74è min).

 
A la 79è min, le coach Amadou Pathé Diallo intègre Cheick Fanta Mady Diarra à la place de Kalilou M. Traoré. Le joueur du Stade Rennais prend le couloir d’Abdou Traoré qui vient dans l’axe. A la 80è minute, le tir de Modibo Maïga est capté en deux temps par Fabien Farnolle. Les actions offensives des Aigles s’arrêtent là.
Dans les dernières minutes, les Béninois jouent la montre, les ramasseurs de balle démissionnent et obligent les Maliens à aller chercher eux-mêmes le cuir à chaque sortie de touche. Le score n’évoluera pas jusqu’au coup de sifflet final du référé zambien, Sikazwe Janny.

Envoyés spéciaux

L. M. DIABY

A. SISSOKO

Dimanche 3 juin au stade de l’Amitié de Cotonou
Bénin-Mali : 1-0

But de Razack Otomoyossi (19è min).
Arbitrage du Zambien Sikazwe Janny assisté de ses compatriotes Ersnst Simwana et Chanza Kabwe.

Bénin : Fabien Farnolle, Adjamonsit Anicet, Arsene Monessou (Romuald Boco), Koukou Djiman, Stéphane Sessegnon (cap) (Abou Maïga), Pascal Angan (Ahoueya Jocelin), Babatoundé, Michaël Poté, Razack Otomoyossi. Entraîneur : Manuel AMOROS

Mali : Soumbeyla Diakité, Drissa Diakité, Adama Tamboura, Ousmane Berthé, Abdoulaye Aziz Maïga (Mahamadou N’Diaye), Kalilou M. Traoré (Cheick Fanta Mady Diarra), Tongo Hamed Doumbia, Modibo Maïga (Mahamadou Samassa), Abdou Traoré, Seydou Keïta (cap), Checik Tidiane Diabaté.
Entraîneur : Amadou Patté Diallo.

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ILS ONT DIT ….

Modibo Maïga, attaquant des Aigles : « On savait que ça allait être un match difficile. Même si nous n’avons pas eu la réussite, on a eu beaucoup d’occasions, mais on n’a pas su en profiter. Le but qu’on prend est litigieux. Il y avait faute et je ne sais pas pourquoi l’arbitre n’a pas sifflé ».

Drissa Diakité, défenseur des Aigles : « Nous avons bien préparé le match. Nous avons eu des occasions mais on les a raté. Après ce départ raté il faut relever la tête et préparer le match contre l’Algérie ».

Amadou Diallo, sélectionneur des Aigles : « Je dis bravo aux joueurs. Nous avons eu beaucoup d’occasions. Nous avons manqué d’efficacité. Les Béninois ont pu marquer et je les félicite. Nous avons bien joué ; il reste encore beaucoup de matches à jouer et nous aurons notre mot à dire. Nous allons récupérer et préparer le match contre l’Algérie ».

Stéphane Sesegnon, capitaine des Ecureuils : « Nous sommes sur l’objectif que nous étions fixés c’est-à-dire, prendre le maximum de points à domicile. L’équipe du Mali a des qualités, elle a pratiqué un bon football avec une bonne circulation de balle, mais nous, on était plus engagé, plus présent et plus généreux. Il fallait les trois points pour ce beau public et c’est fait ».

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LA VICTOIRE EST IMPERATIVE CONTRE L’ALGERIE

Dans l’autre match du groupe l’Algérie a largement dominé le Rwanda 4-0. Les Fennecs, présents à la dernière édition de la coupe du monde en Afrique du Sud, prennent la tête du groupe avec trois points. Ils ont le même nombre de points que le Bénin mais disposent d’une différence de but favorable (+4 pour l’Algérie contre +1 pour les Ecureuils). Les Aigles occupent la 3è place avec 0 point -1 et le Rwanda ferme la marche avec 0 point -4.
Après cette journée inaugurale, rien n’est perdu pour les joueurs d’Amadou Pathé Diallo. L’espoir est toujours permis pour l’Equipe nationale, mais à condition de corriger les lacunes étalées contre le Bénin. Relever la tête et rehausser le moral pour affronter les matches restants.
Il faut dire que les Aigles n’ont plus droit à l’erreur s’ils veulent continuer à rêver d’une première participation à la coupe du monde. Cela commence dès ce dimanche contre le leader du groupe, l’Algérie. Les choses ne se semblent pas faciles pour les nôtres. Car le match ne se joue pas au stade du 26 Mars mais au Burkina Faso. Les Aigles affronteront donc les Fennecs sur terrain neutre. Le soutien du public manquera.

 
Mais là n’est pas le problème. Les Aigles doivent impérativement préparer ce match et revoir absolument la copie rendue au stade de l’Amitié. Car si les Aigles ont perdu au Bénin, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas eu la maîtrise du ballon. La sélection nationale a perdu parce qu’elle a manqué de volonté et d’envie d’aller chercher les trois points.
Il reste encore beaucoup de matches à jouer et les nôtres auront l’occasion de se racheter. Mais disons-le sans ambages, la défaite face aux Ecureuils complique sérieusement la mission de Seydou Keïta et ses coéquipiers.
Ces derniers doivent corriger leurs lacunes avant d’affronter l’Algérie. Modibo Maïga et Abdou Traoré s’ils sont en forme, peuvent faire la différence contre n’importe quelle équipe. Il faut les mettre en confiance. Aussi, il faudra que les joueurs de couloirs soient complémentaires avec les latéraux. Le sélectionneur national doit impérativement faire des réajustements et prouver qu’il est à la hauteur, ce qui n’a pas été le cas au Bénin.

 
Dans son management, Amadou Pathé Diallo a complètement mélangé les pédales en intégrant Cheick Fanta Mady Diarra à la place de Kalilou M. Traoré et le technicien a attendu les cinq dernières minutes pour lancer dans le grand bain Mamadou Samassa. Contre l’Algérie dimanche au Burkina Faso, il faudra qu’il change de fusil d’épaule et se montre lucide dans le choix des hommes. Cela est d’autant plus important que la sélection nationale n’a plus droit à l’erreur après son faux pas initial contre les Ecureuils du Bénin.
Une chose est sûre, une nouvelle défaite contre les Fennecs compromettrait sérieusement les chances des Aigles pour la suite des événements.
Ladji Madihéry Diaby

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