En match comptant pour la première journée de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN 2012) dont la phase finale sera co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale, les Aigles du Mali qui étaient en déplacement à Praia, le samedi 4 septembre 2010, ont courbé l’échine devant leurs homologues du Cap-Vert (0-1). Une défaite qui annonce mal la prise en main de notre équipe nationale par le sélectionneur français, Alain Giresse.
Et pourtant cette défaite n’est pas surprenante. Disons plutôt que dans une ambiance dubitative, pour ne pas dire dans une indifférence, que le public sportif malien a suivi à distance cette rencontre. En effet, les couleurs de cette défaite étaient annoncées depuis le vendredi, 27 août 2010, date à laquelle le sélectionneur national avait divulgué la liste des 22 Aigles devant défendre nos couleurs dans la capitale cap-verdienne.
«Le mécanisme de publication de cette liste pour mon premier match officiel a été compliqué et difficile. Il faut s’adapter», affirmait d’entrée de jeu Alain Giresse. Très agacé, il avançait des arguments qui expliquaient les raisons de ce difficile choix pour affronter le Cap-Vert. Il s’agit des blessures, des refus de jouer pour le Mali et les incertitudes par rapport à des joueurs qui ne se sont pas toujours prononcés. Dans le lot des blessés, il y a Samba Sow qui sera absent pendant une longue période. Certains joueurs sont également en phase de reprise après blessure. C’est le cas d’El Hadji Mahamane Traoré de Nice et Kalifa Cissé (Angleterre). Des joueurs, aux dires du sélectionneur, ont émis le vœu de ne plus porter le maillot des Aigles. Il s’agit notamment de Sigamary Diarra de Lorient. Ce cas est d’autant plus surprenant que le joueur se trouve dans une tranche d’âge sélectionnable. «J’ai pris acte des refus. Kanouté et Sigamary m’ont appelé en officialisant leur décision», avait déclaré Giresse. Pour le cas de Seydou Kéita, Giresse était resté dubitatif. «On a échangé et il m’a confirmé sa position de prendre du recul», soupirait le coach des Aigles.
Voilà donc qui servait de prémices à cette défaite des Aigles contre le Cap-Vert en cette journée inaugurale des éliminatoires de la CAN 2012. «Eliminatoires CAN 2012 : Alain Giresse déjà pleurnichard ?», s’interrogeait notre confrère «Les Echos», quelques jours après la conférence de presse d’Alain Giresse. Est-ce à dire qu’Alain Giresse savait qu’il ne pouvait pas tirer son épingle du jeu au terme de cette rencontre qui consacre ses débuts officiels avec les Aigles du Mali ? Ou cherchait-il à préparer mentalement le public sportif malien à cette défaite ? On ne saurait le dire très clairement.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce faux pas d’Alain Giresse risque de peser lourd dans la balance de notre équipe nationale, même si rien n’est encore perdu puisqu’il a encore le temps de redresser la barre.
Cette défaite contre l’équipe cap-verdienne rappelle tristement celle enregistrée en match amical international disputé le 11 août 2010 à Marignane (France), contre le Sily national de la Guinée Conakry (2-0). Et ces deux défaites avec Alain Giresse à la tête des Aigles ravivent encore dans les mémoires des Maliens le parcours médiocre des nôtres lors de la dernière CAN, Angola 2010.
Comme nous l’écrivions dans l’une nos précédentes publications, les faiblesses des Aigles constatées depuis la CAN Orange, Angola 2010, demeurent, même si Giresse a été appelé à la rescousse pour tirer notre football de son marasme. Avec ce premier faux pas du sélectionneur national, il est fort à craindre que cette campagne des éliminatoires ne soit désastreuse pour les Aigles qui ont toujours déçu le public sportif malien. Et si cela se produisait, Alain Giresse pourrait subir le même sort que son compatriote Jean-françois Jodar et le Nigérian Stephen Keshi. Le premier avait été limogé après la débâcle des Aigles à la CAN, Ghana 2008 et le second a subi le même sort après l’élimination précoce de notre équipe nationale à la CAN, Angola 2010.
Pour le moment, nous n’en sommes pas là et nous ne lui souhaitons pas un tel sort. Nous espérons plutôt qu’en deuxième journée qui se jouera le 10 octobre prochain, le Mali pourra empocher les trois points à domicile face au Zimbabwe pour se relancer dans cette échéance continentale.
Bruno Loma
