A Freetown le dimanche dernier, les Aigles du Mali ont concédé un nul face à la Leone Star de Sierra Leone. C’était à l’issue d’un match héroïque qui s’est déroulé dans un environnement particulièrement difficile, voire hostile. Reportage de notre envoyé spécial à Freetown.
Une chose est sûre : les Aigles du Mali sont décidés à se battre jusqu’au bout pour assurer au Mali une qualification à la coupe d’Afrique Ghana 2008. C’est ce qu’ils (les Aigles) ont démontré dimanche dernier dans un "National stadium" de Freetown qui a refusé du monde. Lors de ce premier match des éliminatoires de la Can 2008, l’équipe nationale était en effet déterminée à ouvrir le bal avec une victoire dans la capitale sierra léonaise. Les Aigles se sont montrés engagés et généreux dans l’effort face à une équipe léonaise qui avait placé les débats sur le plan physique avec un jeu dur sur l’homme. Ce qui devait aboutir logiquement à l’expulsion à la 50e minute de Saw Mustapha, l’ange gardien de Frédéric Oumar Kanouté. L’équipe malienne qui avait pris une option résolument offensive butait sur une bonne organisation défensive des Léonais.
Malgré tout, les poulains de Jean François Jodar (qui disputait son premier match de compétition avec le Mali) se sont créé de nombreuses occasions de but sans pouvoir joindre le fond des filets de l’équipe adverse. "La qualité de la pelouse nous a handicapé, sinon, nous aurions pu atteindre la mi-temps à 2-0", nous a confié le capitaine de l’équipe Bassala Touré. Bassala justifiait en partie ainsi l’occasion idéale de but qu’il avait lui-même manquée aux environs de la 40e minute et aussi les nombreuses occasions ratées par Frédéric Oumar Kanouté. Le joueur de FC Séville, dans un grand jour, était régulièrement malheureux dans le dernier geste, notamment sur ses tentatives des 7è et 25e minutes. La première fois, il fut surpris par un centre de Mamadou Diallo. Et Kanouté éprouva des difficultés à maîtriser la balle et à la pousser au fond. La deuxième fois, Kanouté, toujours lui, pivota et déclencha une frappe qui s’éleva de peu au dessus. Etincelant, Frédéric Oumar Kanouté a donné du fil à retordre à une défense léonaise qui était obligée d’utiliser des méthodes fortes pour le stopper.
Souvent même dans la surface de réparation comme à la 43e minute. La faute était évidente, l’arbitre central Mbéra Jean Olivier du Gabon, l’apprécia autrement. Ce fut la dernière action significative d’une première période largement dominée par les Maliens. Il est vrai que les Sierra Léonais sortaient quelque fois la "tête de l’eau" en se créant des actions dangereuses. Ce qui obligera l’arrière garde malienne à redoubler de vigilance et de concentration. Si en première période, le meneur de jeu Sierra Léonais, Mohamed Kallon, éprouvait quelques difficultés face à son ange gardien Alphousseyni Kéïta, au cours de la 2e période, le réveil du monégasque a contribué à donner un ascendant à son équipe. Les Maliens ont perdu progressivement la bataille du milieu de terrain mettant les locaux plus en confiance. Une confiance qui s’est bizarrement amplifiée à partir de l’expulsion de Saw Mustapha à la 50e minute. Dès lors, Mohamed Kallon et ses coéquipiers soutenus par leur public prenaient relativement le jeu à leur compte.
Et puisque, sa ligne d’attaque se montrait relativement émoussée, Jean François Jodar passa du 4-3-3 au 4-5-1 avec les entrés de Sigamary Diarra et Vincent Dounkantié en lieu et place de Dramane Traoré et Mamadou Diallo. Mais les entrants se sont montrés décevants et la pression léonaise se faisait de plus en plus vive avec Mohamed Kallon, Benjamin Cesay et Abu Bakari Bah. Heureusement pour le Mali que Cesay (81e minute) et Kallon (84e minute) ne sont pas arrivés à cadrer leurs frappes. Le score nul et vierge restait affiché au coup de sifflet final. Un résultat acceptable pour les deux équipes. C’est le Mali qui réalise ainsi une bonne affaire. Pour mémoire, les Aigles avaient perdu tous les matches à l’extérieur lors des éliminatoires de la Can 2006. En considérant la victoire étriquée du Togo sur le Bénin (2-1) à Lomé, on peut dire que Jean François Jodar et ses poulains ont entamé un bon départ. Seulement, il reste à confirmer cette dynamique le 8 octobre prochain à l’occasion de la venue du Togo chez nous.
Souleymane Diallo
Envoyé Spécial
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