Jeudi 29 août 2019, a eu lieu l’élection du Comité Exécutif de la Fédération malienne de football. Ce qui marque du coup la fin de la prise en otage du football malien par une bande d’affairistes ayant imposé une crise sans précédent dans le sport au Mali. A la fin du scrutin, tenu dès 8 heures au Centre international des conférences de Bamako (Cicb) sous haute surveillance, la vérité des urnes est tombée : la liste conduite par Mamoutou Touré dit Bavieux est passée, au détriment des deux autres, notamment celles de Salaha Baby et de notre confrère, Alassane Souleymane. Du coup, Bavieux devient le nouveau président de la Fémafoot. C’est aussi la fin du règne de la très décriée présidente du Conor, Mme Daou Fatoumata Guindo dite Mimi.
C’est une élection très propre qui s’est déroulée hier au Cicb pour l’élection d’une nouvelle équipe dirigeante de la Fémafoot, en présence de Mahamadou Sidibé, représentant le ministre de la Jeunesse et des Sports, sous l’œil vigilant des représentants de la Fifa et de la Caf, respectivement Véron et Jacques Anouma. Les délégués et les membres du Comité de normalisation (Conor) avec à sa tête Mme Daou Fatoumata Guindo, étaient aussi sur place pour superviser le scrutin.
A la fin du vote, le verdict est tombé net sur la tête de Sahala Baby, raide comme un couperet : les électeurs, notamment les délégués représentant les acteurs du football malien lui ont encore manifesté leur désaveu, comme lors de la première élection qu’il avait par la suite contestée, avant que cela ne soit annulé avec l’appui de complicités hautement placées dans le monde du football.
Mamoutou Touré dit Bavieux a obtenu la Majorité avec 32 voix, Salaha en a récolté 30 et notre confrère Alassane Souleymane, qui a voulu jouer au troisième larron, comme dans la célèbre fable de La fontaine, n’a pas réussi son coup. Il a été troisième.
Et de deux (après octobre 2017) donc pour Mamoutou Touré dit Bavieux qui, par cette victoire, va ramener le football malien sur le droit chemin car se trouvant dans un milieu qu’il connaît très bien et y jouissant d’une forte notoriété. Toute chose qui justifie son élection sans bavure comme président de la Fémafoot. C’est donc la fin de la récréation pour la présente du Comité de normalisation qui n’a donc plus rien à normaliser. Finis donc les honneurs, les voyages richement payés dans le cadre des missions sucrées au nom du football malien. Finis aussi les avantages et autres prébendes dus à son rang de présidente du Conor.
Mme Daou Fatoumata Guindo, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, devra quitter la Fémafoot avec bagages et regrets d’avoir abandonner un poste si juteux, le 31 août.
Mais c’est parce que le Comité Exécutif désormais dirigé par Bavieux Touré, élu pour un mandat de quatre ans, devra s’installer dans les normes, chassant ainsi et définitivement l’anormal qui profitait à des gens extérieurs au monde du football, comme Mimi.
Avec Mamoutou Touré dit Bavieux et son équipe aux commandes de la Fémafoot, c’est un nouveau jour qui s’annonce pour le football malien, à en juger par le programme très ambitieux qu’ils proposent aux Maliens pour redonner au foot national ses lettres de noblesse. C’est aussi justice rendue à la dernière équipe de la Fémafoot, notamment celle dirigée par l’Inspecteur Général Boubacar Baba Diarra, puisque les acteurs du football viennent de démontrer que les agissements du clan dirigé par Sahala Baby contre le président sortant n’ont pas emporté leur adhésion. En d’autres termes, ils n’ont pas confiance en eux pour leur confier les destinées du football national.
C’est donc sportivement que les vaincus devront accepter le verdict. “Recevoir victoire et défaite du même front” comme l’enseigne Kipling et rejoindre la nouvelle équipe pour la reconstruction du football national dans une dynamique unitaire. C’est le meilleur conseil qui puisse être donné à Salaha Baby et consorts car la Fifa, la Caf, les autorités nationales et le peuple malien n’accepteront jamais plus, nous disons jamais plus, que leur football soit pris en otage de cette manière-là.
ABN et El Hadj ABH
Qui est Mamoutou Touré dit Bavieux ?
Né en 1957 à Bamako, Mamoutou Touré dit Bavieux est un inspecteur des finances. Il détenteur d’un diplôme de master en audit et contrôle de gestion, d’une licence en sociologie, décroché à l’Université de Berlin, en Allemagne.
A l’Assemblée nationale, où il occupe présentement le poste de directeur des services administratifs et finances, il a gravi tous les échelons. Parcours qu’il a commencé en 1984, comme chef de service matériel et transport. Il deviendra par la suite chef de section, chef de division, directeur adjoint des services administratifs et financiers. Toutes ces promotions sont soutenues par des séminaires de formation à l’extérieur (Canada, France, Belgique, Dakar, Burkina Faso).
Son aventure en tant que dirigeant et administrateur du football débute en 1989 quand il hérita du secrétariat administratif de l’AS Réal de Bamako. Il en sera le secrétaire général en 1991, après avoir occupé le poste d’adjoint pendant un an. Cette ascension fulgurante le propulse à la Ligue de football de Bamako, où il devient vice-président de la commission finances entre 1992 et 1993. Année à laquelle on lui confie la présidence de la commission régionale des arbitres.
Mamoutou Touré dit Bavieux n’attendra pas longtemps pour intégrer la Fédération malienne de football en 1994, en qualité de président du football féminin. Il occupa dans la même mandature successivement le poste de président de la commission des programmes (1994-2000), celui de vice-président de la commission technique (1994-2002). Pour maintenir le cap de notre pays en matière de compétitions de jeunes, le président à l’époque de la Fédération, Tidiane Niambélé, lui confie en 2002, la charge.
En 2005, Mamoutou Touré dit Bavieux et ses compagnons prennent du recul, pour mieux préparer leur retour. Chose qu’ils réussiront logiquement en 2013, à la faveur de l’élection de Boubacar Baba Diarra, où il dirige la commission centrale du football professionnel, avant d’occuper le poste de 1er vice-président. L’année 2013 consacre également son entrée dans la commission marketing et TV de la Confédération africaine de football (Caf). Et déjà depuis 2012 il est commissaire de matches de la Caf. Dans le contexte post-crise du football malien, où le double défi demeure la réconciliation et la réunification de la grande famille du football, le parcours de Mamoutou Touré dit Bavieux s’impose comme un laisser-passer.
O. Roger Sissoko
Mamoutou Touré Dit Bavieux, nouveau président de la femafoot :
“Il n’y a qu’un seul gagnant, c’est Malifoot”
Dans sa première déclaration de président élu hier de la Fédération malienne de football (Fémafoot), Mamoutou Touré dit Bavieux a tenu des propos conciliants. Rendant hommage à ses concurrents, “qui n’ont pas démérité”, il a salué le fair-play qui a prévalu tout au long de ce processus de sortie de crise du football malien. Il a promis de travailler avec ses challengers Alassane Souleymane et Salaha Baby. “Cette main tendue sera très vite visible dans les tout-prochains jours avec des actions concrètes sur le terrain”. Le message de Bavieux.
Mes chers compatriotes,
En ce 29 août 2019, le Bon Dieu a fait grâce au Mali avec l’élection d’un nouveau comité exécutif à la Fédération malienne de football mettant ainsi fin à une trop longue crise. Le choix de la famille du football malien s’est porté sur ma modeste personne pour diriger ce comité exécutif pour les 4 prochaines années.
Moi, Mamoutou Touré dit Bavieux, l’enfant de Niaréla, j’en rends grâce au Tout Puissant Allah. Mes premières pensées vont à l’endroit de ma famille qui m’aura soutenu tout au long de ce long processus.
Ensuite, j’aimerais saluer mes challengers, mes jeunes frères Salaha Baby et Alassane Souleymane qui n’auront pas démérité.
Nous voulons les inviter à jouer pleinement leur rôle au sein de notre famille, car une sagesse de chez nous dit qu’un seul doigt ne peut porter un caillou,
Je veux qu’ils soient avec nous les doigts qui portent le caillou Fémafoot.
Cette main tendue sera très vite visible dans les tout-prochains jours avec des actions concrètes sur le terrain.
Nous voulons ici être clair et limpide : il n’y a qu’un seul gagnant aujourd’hui c’est le Malifoot. Qu’il nous soit permis d’exprimer notre profonde gratitude à tous les délégués ici présents, je veux vous dire Merci.
Je ne saurai clore mon propos sans dire un Grand Merci à l’Etat malien, à la Fifa et la Caf pour leur sollicitude dans cette crise, le football malien vous dit Merci.
Agir pour rebâtir dans l’unité est notre credo et nous en prenons l’engagement.
A compter de cet instant et pour les quatre années qui viennent nous allons avec humilité, avec dévouement, avec détermination servir le football malien en votre nom à tous.
Vive le football malien
Vive la famille du football qui se retrouve
Vive le Mali
Je vous remercie”.