L’Assemblée générale élective de la Fédération malienne de football, qui devrait consacrer l’élection d’un nouveau président s’est tenue hier. Le candidat Mamoutou Touré dit Bavieux a gagné par 32 voix, contre 30 pour Salaha Baby. Le super favori est finalement tombé. C’est cela aussi le revers de la médaille, une élection comporte toujours des impondérables que nul ne maîtrise. Tout avait été planifié pour barrer la route à Bavieux. Mais comme le dit Guédiouma Samaké dans son livre “Le chemin de l’honneur”, au-delà de la détresse humaine, il y a des anges qui surveillent.
Une chose est sûre, dans la gestion de cette crise qui a secoué notre football, un homme aura déçu par son attitude. Peut-être l’histoire se chargera de recadrer les choses, sinon il est regrettable de faire le constat amer que le cordon ombilical semble être coupé entre ce grand intellectuel et tous ceux-là qui avaient le maximum de considération et d’estime pour lui. Mais hélas !
Le monde du football peut enfin pousser un ouf de soulagement. Pas parce qu’il soutient le nouveau président de la Femafoot Mamoutou Touré dit Bavieux, seulement parce que l’élection d’un nouveau Comité Exécutif est censée mettre fin à plusieurs années de crise. Laquelle crise a plongé notre sport-roi dans le désarroi total. Ce 29 août 2019 est un grand jour pour le président Touré. Bref, c’est la vérité qui a triomphé. Qu’est ce qui n’a pas été mis en œuvre pour le déstabiliser ? Il a été persécuté jusque dans sa dignité. Même ceux qui logiquement devraient jouer la carte de la neutralité ont posé des jalons, sous d’autres formes, pour l’affaiblir. Mamoutou Touré dit Bavieux a gardé son calme et en aucun moment il ne s’est engagé dans un débat incendiaire qui pouvait entacher sa stratégie.
A la veille de cette élection, Salaha Baby a promis de reconnaitre sa défaite, en sa qualité de dirigeant de club, où les victoires et les défaites s’alternent. Maintenant qu’il n’a pas gagné, ne doit-il pas faire preuve de bon sens, en apportant son soutien indéfectible au nouveau Comité Exécutif, pour le développement du football malien ? Ne doit-il pas savoir que chaque chose a son temps ? L’adversité est finie, aujourd’hui seul l’intérêt national doit prévaloir, à travers les actes, les paroles.
Quant au nouveau président Mamoutou Touré dit Bavieux, il a la lourde responsabilité d’avoir le dos large, pour pardonner tout le monde et avoir à l’idée qu’il est désormais le président de la Fédération malienne de football. Il doit se rappeler qu’en briguant la présidence de la Femafoot, il a dit que certes la quête de meilleurs résultats sportifs constitue le plus grand défi, mais l’immense tâche de la recomposition du tissu relationnel est la plus importante. Parce qu’il est convaincu que les quatre dernières années ont été extrêmement difficiles au niveau relationnel. Entre dirigeants eux-mêmes, entre dirigeants et autorités publiques, la complicité coutumière a disparu, laissant place à l’invective et à la surenchère verbale. C’est face à ce constat amer que Mamoutou Touré dit Bavieux, au nom de ses compagnons, a pris l’engagement de s’atteler avec force et détermination à recoudre les morceaux. Bref, selon lui aucune action ne sera de trop pour relever le défi.
O.Roger SISSOKO