Du football malien en Russie : Le club bamakois AS Kurukanfuga est à Saint-Pétersbourg pour participer au tournoi Victor Nabutov.

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AS Kurukanfuga

L’équipe de l’AS Kurukanfuga est arrivée à Saint-Pétersbourg depuis le 27 mars. Son staff – treize joueurs avec à sa tête l’entraîneur Oumar Traoré dit Zami, non moins vice-président du club bamakois. Le quatorzième élément de l’équipe, un attaquant, est attendu dans les prochains jours. En attendant son arrivée, ses coéquipiers ont déjà réussi à s’imposer sur le terrain de la deuxième capitale russe en arrachant la médaille de bronze à l’issue d’un tournoi qui les a opposés à trois clubs saint-pétersbourgeois. Sur les quatre matchs, l’AS Kurukanfuga n’a perdu qu’un seul. C’est celui disputé contre FK-Peterburg, une jeune équipe prometteuse qui vient de signer son entrée en deuxième division russe. Mais c’est finalement Zenith 84 (championne d’URSS en 1984) qui a remporté la coupe de ce tournoi baptisé au nom du défunt Victor Nabutov.

 

L’homme à la mémoire duquel le tournoi est dédié est un ancien gardien de but du Dynamo Leningrad au temps de l’Union Soviétique. Sous les couleurs du club, Victor Nabutov, après avoir déposé les armes à la fin de la deuxième guerre mondiale, a connu des moments de gloire entre 1940 et 1948, avant de se reconvertir en commentateur sportif radio-télé à la suite d’une blessure. Après sa disparition en juin 1978, ses amis et sympathisants ont eu l’idée d’initier un tournoi à son honneur. Le premier match du tournoi a été joué il y a 18 ans de cela. Depuis, l’initiative s’est lentement estompée jusqu’à tout récemment quand le consortium NASHE DELA s’est engagé à sponsoriser ses activités. Cette action a non seulement revivifié la mémoire de Victor Nabutov, mais elle a suscité surtout un véritable regain d’intérêt des personnalités influentes de la région pour le foot de deuxième division.

 

 

La cérémonie de remise des trophées a eu lieu au restaurant Palkin au centre de Saint-Pétersbourg en présence du fils et du petit-fils de Victor Nabutov. Kiril et son enfant Victor ont tous deux hérité du métier journalistique de leur père et grand-père. Et comme Victor Nabutov, ils sont tous actuellement célèbres dans le monde médiatique de la Russie. Tout récemment Kiril Nabutov avait même commenté l’ouverture des jeux olympiques de Sotchi sur la première chaîne russe (Pervy Canal). Les deux journalistes se sont joints aux autres organisateurs du tournoi pour féliciter la délégation malienne conduite par Aliou Tounkara, grâce à l’entremise duquel ce voyage d’échange d’expériences a été possible. C’est d’ailleurs ce malien résident de Saint-Pétersbourg qui a fait découvrir le Mali au président du consortium Anatoli Yemets en 2011. C’est lors de ce voyage qu’Anatoli Yemets, fort séduit par le football malien, s’était engagé à fonder d’abord une équipe de foot à Bamako, ensuite travailler à son épanouissement à travers le monde via les clubs de son pays. Aujourd’hui son projet est presque devenu réel. L’AS Kurukanfuga dont il est le président d’honneur est parmi les meilleurs clubs de la deuxième division malienne. Anatoli Yemets et ses amis de NASHE DELA ont promis de perpétuer désormais l’initiative chaque année avec la participation des joueurs maliens.

 

 

Le retour de l’AS Kurukanfuga au bercail est prévu pour le 8 avril. D’ici là, les hommes de Oumar Traoré dit Zami ont été sollicités à prendre part à des rencontres amicales avec d’autres clubs de deuxième division de la région de Leningrad. Il s’agit notamment des formations telles que Gorod, Neva, Peterburg et Arsenal de la commune de Romanovka. Cette dernière est une habituée du jeu de nos compatriotes. Ce serait la cinquième fois consécutive qu’elle va affronter l’AS Kurukanfuga. Les responsables de l’Arsenal de la commune de Romanovka ont d’ailleurs invité le club malien à un autre tournoi qui se tiendra au mois de juin. Selon l’entraineur Oumar Traoré dit Zami, cet échange sportif représente une immense opportunité pour nos joueurs locaux qui souffrent d’un véritable manque de promotion sur le plan international. Zami pense que des sorties similaires à l’international permettent non seulement de vendre le talent malien, guetter des contrats, mais aussi de puiser de nouveaux enseignements rarement accessibles à Bamako, voire en Afrique.

Aboubacar Maiga, correspondance particulière

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