Djoliba : Ali Yirango, A 18 ans, il est deja dans l’histoire

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Le jeune gardien des Rouges a établi un nouveau record en championnat en gardant sa cage inviolée pendant dix matches.

Ali Yirango est le gardien de but du Djoliba. Tout comme son équipe, leader invaincu du championnat avec 43 points, le jeune keeper réalise un parcours de rêve cette saison : seulement quatre buts encaissés en 17 journées de compétition. Né le 4 janvier 1994 à Bamako, Ali Yirango a débuté sa carrière au centre Samagnana Bassi de Sabalibougou avec Waly Diabaté aujourd’hui sociétaire du COB. Après le centre Samagnana, il intègre le centre de formation du Djoliba.
Le natif de Sabalibougou commence dans la catégorie minime avec les Samba Diallo, Malick Touré, Abdoulaye Traoré. Mais c’est avec la catégorie des cadets qu’Ali Yirango se révèle au grand public, participant 2 fois avec l’équipe du Djoliba au tournoi international de Naba Kongo au Burkina Faso. Lors de cette première sortie internationale, le jeune gardien de but et ses coéquipiers se classent 3è du tournoi. La deuxième participation sera la bonne pour Ali Yirango désigné Meilleur gardien de la compétition.

 
Ali Yirango s’en souvient encore : « C’était mon premier trophée en football. J’étais très content, j’ai même pleuré ce jour là », confie-t-il. Mais avant ce sacre au Burkina Faso, le jeune keeper avait participé au tournoi international de Montaigu (France) avec l’Equipe nationale minime. En 2009, Ali Yirango intègre l’équipe première de Hérémakono alors coachée par Aliou Badra Diallo dit Conti. « Avant qu’on ne me l’annonce, je pressentais que j’allais monter en équipe première. Ça n’a pas été une surprise pour moi parce que j’avais déjà commencé à m’entraîner avec les gardiens de l’équipe A. Cheick Oumar Bathily était le titulaire mais il y avait aussi Abdoulaye Diakité, Cheik Abdoul Cader Sy et Almany Sogoba », se souvient Ali Yirango. La concurrence est rude et le natif de Sabalibougou doit se contenter de quelques bouts de matches amicaux.

 
Mais le jeune gardien ne se décourage pas. Au contraire, il considère cette concurrence comme un défi ou tout simplement la suite logique de sa carrière. Curieusement, la famille d’Ali Yirango ne savait jusque-là rien de la carrière du jeune gardien. « Je n’ai rien dit à mes parents. Quand j’étais au centre Samagnana Bassi et même quand je suis passé au Djoliba, ils ne savaient rien. Quand je sortais pour aller m’entraîner, ils pensaient que j’étais avec mes camarades du quartier. C’est seulement la veille de notre départ au tournoi international de Montaigu en France qu’ils ont su que j’étais licencié au Djoliba. Quand je leur ai annoncé le voyage, ils m’ont fait beaucoup de bénédictions », confie Ali Yirango.

 
Le fils de Mamadou et Korotoumou Cissé attendra la saison 2009-2010, précisément le dimanche 20 décembre 2009 pour faire sa première apparition en championnat avec le Djoliba. C’était lors de la 2è journée contre la J. A. et Ali Yirango débutera la rencontre sur le blanc. Après 15 minutes de jeu, le titulaire Abdoulaye Diakité est touché et contraint d’abandonner ses coéquipiers.
L’entraîneur Michel Kigoma lance dans le bain le jeune gardien de 16 ans. « Dès l’instant qu’Abdoulaye Diakité a dit qu’il ne peut plus jouer, les gens ont pensé que nous allions perdre cette rencontre. Nombre de gens pensaient que j’étais trop jeune pour jouer en championnat surtout contre une équipe comme la J. A. Mais personnellement, j’étais confiant. Au finish nous avons gagné 1-0 contre la J. A », raconte Ali Yirango. Après ce grand baptême du feu, le jeune gardien fait quelques apparitions avec les Rouges notamment lors des éliminatoires de la coupe du Mali et des coupes BMD et INPS.
Au cours de cette même saison 2009-2010, il participe aux Jeux africains (catégorie des cadets) au Maroc, au tournoi international INAF où Ali Yirango sera élu Meilleur gardien de la compétition (0 but en 3 matches). Le championnat national 2010-2011 démarre alors qu’Ali Yirango et la sélection nationale cadette se trouvent hors du pays.

 
La fin de la coupe d’Afrique cadette, Rwanda 2011, conjuguée avec le départ de Cheick A. C. Sy à la CAN-junior en Afrique du Sud, propulse Ali Yirango au devant de la scène et le nouvel entraîneur des Rouges, l’Algérien Aït Ahcène Abdelmalek décide de donner ses chances au natif de Sabalibougou. « Il a beaucoup hésité avant de prendre sa décision. C’est normal parce que j’étais encore cadet et Abdelmalek ne savait pas que j’avais déjà joué en équipe première. Ce jour, il n’a dit de jouer à l’aise et sans pression. Après la rencontre, il m’a félicité et m’a encouragé. Il a avoué qu’il ne savait pas que je pouvais tenir », indique notre interlocuteur. Depuis le jeudi 14 avril 2011 et le match nul 1-1 contre l’ASKO (15è journée), Ali Yirango n’a plus quitté les buts du Djoliba.

 
Sur le plan continental, Ali Yirango a disputé son premier match de coupe de la Confédération en 2010 à Tripoli contre Al Ittihad (0-2 pour les Libyens). Ce jour, le jeune gardien est entré en cours de partie, suite à une blessure… d’Abdoulaye Diakité. L’histoire retiendra qu’Ali Yirango a été le premier gardien de but de notre pays à garder sa cage inviolée pendant 10 matches, soit 900 minutes d’invincibilité. « Ma force, c’est mon mental.

 
Pour moi quand on joue au football on doit faire ce qu’on peut. Je veux être un grand gardien, être professionnel. Mon ambition est de jouer un jour la Ligue des champions d’Europe comme d’autres le font aujourd’hui. Je vais travailler pour cela et après la chance viendra. Je remercie l’ensemble de mes coéquipiers pour leur soutien notamment mes défenseurs. Je remercie particulièrement Cheick Sy pour ses conseils », souligne Ali Yirango qui nous a fait l’honneur de rendre visite à notre rédaction hier.

 

Ladji Madihéry Diaby
jeudi 19 avril 2012

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3 COMMENTAIRES

  1. courage petit. mais attention à ne devenir comme ceux qu’on connait actuelement. soit ambutueux et discipliné le reste le Bon DIEU gerera(discipline sur et hors de la pelouse.

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