La Fédération internationale de football Association (FIFA) après avoir intimé l’ordre au Ministre des Sports Housseini Amion Guindo de revenir sur sa décision de dissolution de la Femafoot, a mis sa menace en exécution, en suspendant notre pays de toutes les compétitions internationales pour 3 ans 6 mois. La décision a pris effet le vendre 17 mars. L’annonce a été faite à travers un communiqué adressé au désormais ex-président de la FEMAFOOT. Cette suspension ne constitue point une surprise, pour qui connait les mécanismes de fonctionnement de la FIFA.
L’une des premières conséquences de cette décision est la disqualification de nos clubs engagés en coupe de la confédération africaine. Les arbitres maliens qui devraient officiers en compétition inter-club ont été également renvoyés et remplacés.
Nous comprenons et nous partageons l’amertume des supporters du Djoliba AC et des Onze Créateurs de Nairéla. Avec ces conséquences fâcheuses, l’Inspecteur Général Boubacar Baba Diarra et ses partisans jubilent.
Par ailleurs, la suspension du Mali par la FIFA ne constitue nullement une fin en soi. C’est juste la procédure normale. La FIFA, il faut le reconnaitre qu’elle n’est pas exempt de reproche dans cette crise. Au nom du principe sacro-saint de la non-ingérence de la politique dans les affaires du football, elle a laissé les mains libres à l’Inspecteur Général Diarra et son équipe de faire du tripatouillage. Pourtant cette FIFA est intervenue ailleurs dans les affaires de moindre importance que celle du Mali. Alors pourquoi deux poids deux mesures ? D’ailleurs, le Ministre des Sports, Housseini Amion Guindo a annoncé que l’Etat du Mali saisira le TAS pour faire prévaloir ces droits. C’est dire que l’Etat du Mali est prêt à engager un bras de fer avec l’instance dirigeante du football mondial. Il faut rappeler que la FIFA aussi est sujette de droit.
Revenons sur la dissolution. Depuis qu’elle a été prononcée, il nous est arrivé de lire ou d’écouter ça et là que cette dissolution était inopportune, car le football engrangeait des résultats. Selon les tenants de cette ligne, le football malien n’a jamais engrangé autant de résultat que sous le règne de l’inspecteur Général Diarra. Ce qui constitue une véritable surprise pour nous. Certes, le football de catégorie d’âge a engrangé quelques résultats en 2015 dont le point d’orgue a été le sacre de l’équipe nationale cadette au Niger. Cependant l’arbre ne doit pas cacher la forêt. En effet, lorsque l’ex équipe dirigeante de la FEMAFOOT prenait fonction en 2013, le Mali venait de terminer 3e pour la seconde fois d’affilée en Coupe d’Afrique des Nations. Le pays était dans le 10 premier africain du classement FIFA. Depuis, le Mali n’a jamais dépassé le premier tour dans une CAN. Les Juniors viennent d’être piteusement éliminés de la CAN de leur Catégorie. Quid des clubs ? Depuis que Boubacar Baba Diarra a pris fonction, les clubs maliens ne sont plus jamais allés loin dans la compétition africaine des clubs. Ils sont devenus l’ombre d’eux mêmes. Et pourtant avant lui, un club malien a eu à remporter la coupe de la confédération et un autre a été finaliste malheureux. Le Stade malien et l’AS Réal de Bamako engagés en ligue des champions n’ont pas pu franchir le premier tour. Alors de quel résultat parle-t-on ? Sachons raison gardée !
La dissolution du comité exécutif de la FEMAFOOT permettra à notre pays d’aller sur de nouvelles bases. Elle permettra non seulement de réunir la famille du football plus que disloquée aujourd’hui mais également de fédérer les énergies pour des victoires prochaines. Tels sont les avis du Ministre des Sports et ses alliés.
Abdrahamane Sissoko