Le Moses Mabhida Stadium de Durban vibrera aujourd’hui au rythme de deux chocs inédits et sans précédent.
Ce 6 février 2013, des millions de téléspectateurs et ceux présents dans les gradins du Moses Mabhida Stadium assisteront à un duel des «rois de l’air». Les Aigles du Mali, version Patrice Carteron, qui ont sans doute fait honneur à leur rang de médaillés de bronze à la proportion de la précédente CAN, tenteront pour la énième fois de rééditer l’exploit de la CAN Yaoundé 1972. A titre de rappel, pour leur première participation à une phase finale de CAN en 1972 à Yaoundé (Cameroun), les Aigles du Mali ont joué et perdu la finale face aux Diables rouges de Congo Brazzaville sur la marque de 2-3. De cette date à nos jours, la meilleure performance des Aigles a élu domicile au stade des demi-finales et la plupart du temps, à la 4è place, excepté la 28è édition coorganisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale et pendant laquelle les Aigles ont été 3è. Ce faisant, l’adversaire des Aigles du Mali dans ce cadre n’est autre que les Greens Eagles du Nigéria, tombeurs des Eléphants. A ce stade des compétitions, cette rencontre rentre dans le cadre du mental. Tout comme le choc contre la Côte d’Ivoire, l’avantage nigérian est souple et varié. Les Super Eagles ont Stéphane Keshi comme pasteur : cet entraîneur a dirigé les Aigles du Mali pendant deux ans. Même si les mêmes hommes n’y composent pas à 100% l’équipe malienne, il en reste quelques «rescapés». Un autre talon d’Achille pour les Maliens, c’est que Késhi connait bien le mental des Maliens en général. Or cette concurrence se déroulera à priori dans le mental. En outre, les Greens Eagles sont en confiance à l’issue de leur spontanéité face aux Ivoiriens et ils semblent plus qu’en jambe.
Cependant, doit-on une fois de plus rappeler que le football n’est pas une science exacte ? Autrement dit, les matchs se suivent et se rassemblent, mais ils ne confondent jamais. C’est dire que ce choc Mali-Nigéria revêt une autre réalité car c’est un football physique, technique et rapide du Nigéria qui se heurtera à celui du Mali aussi technique que physique, mais lent. Cette caractéristique du football malien qui assoupit le style de son adversaire apparaît comme l’atout des Maliens. En plus d’imposer leur jeu à l’adversaire, les Aigles sont aussi des briseurs de rythme. Et toute équipe qui tomberait dans ce piège en paiera les frais. Cette rencontre s’annonce donc très complexe, même si les Greens Eagles détiennent le record des victoires aux termes des confrontations en phase finale de CAN. Ainsi, en match de classement (3è place), les Aigles Verts du Nigéria ont remporté les duels de 2002 et 2004 identiquement par 2-1. Mais cette rencontre cadre pour la finale. Or les Maliens qui, depuis la CAN 1972, n’ont pas percé ce psychodrame des demi-finales, veulent rendre seulement honneur à tout un peuple qui traverse les moments les plus durs de son histoire.
Soumana Touré Miguel
Ghana-Burkina faso : un duel au bout des crampons
La 2è demi-finale de cette 29è édition de la CAN mettra, juste après le duel des Aigles, les Black Stars du Ghana et les Etalons du Burkina Faso. Cette rencontre non moins importante se déroulera, elle, au même Stade Moses Mabhida de Durban.
Jusqu’au bout des crampons, Ghanéens et Burkinabè croiseront durement le fer pour une première du genre à ce stade de la compétition. Les Ghanéens ont eux aussi fait honneur à leur place de demi-finale relativement à la CAN 2012 et ne comptent point s’arrêter en si bon chemin. Les mêmes intentions animent les joueurs du Faso qui veulent eux aussi s’inscrire dans le registre d’or de la CAN pour discuter cette finale énigmatique de la CA2N Afrique du Sud 2013.
Toutefois, même si les chances sont relatives entre les deux challengers, il faut souligner que la fleur de l’équipe des Black Stars qui, en dépit de sa jeunesse, engrange quand même des briscards à l’instinct de renards. Parmi eux, on distingue Gyan Asamoah, Badu…En tout cas, cette rencontre demeure un piège, à l’image de celle qui opposera le Mali au Nigéria. Autant pour le Ghana, aussi bien que pour le Burkina Faso, même avec le forfait d’un certain Alain Traoré pour cause de blessure, Les Etalons n’ont pas manqué de béquilles de Pitroïpa, auteur du but de la qualification pour les demi-finales. Une percée des Etalons qui s’accentuent jusqu’ici dans cette CAN. Pouvons-nous poser la question de savoir si les Black Stars sortiront du duel burkinabè après celui gagné contre le Cap Vert ? Cependant, le Burkina Faso n’est pas le Cap-Vert car c’est deux équipes et deux rythmes différents. Mais le Ghana est plus que jamais rationnel, mais aussi très prompt dans les duels techniques et physiques. Mais attendons pour voir…
Soumana Touré Miguel
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Mali-Nigéria : Ils ont dit :
Sadia Cissé, ancien joueur et Capitaine des Aigles et du Djoliba AC
Les Nigérians ont comme atout leur entraîneur, Stephan Késhi. Il connaît bien notre équipe pour l’avoir dirigée pendant deux ans. En plus, les joueurs nigérians montent en puissance. L’autre avantage nigérian, c’est encore le mental. Les Nigérians sont mentalement très forts. Aussi, leur coach focalisera en partie son travail sur cet aspect mental. Il ne cessait de rappeler ce fait quand il était à la tête des Aigles : « On bat les Maliens sur le plan mental». L’atout des Aigles demeure leur vivacité qu’ils utilisent sur le flanc. Ils doivent à tout prix maintenir cette prise tout en restant bien en place. L’équipe malienne doit éviter de prendre cette fois- ci en première position car cela l’exposerait et ils seront obligés de revenir au score alors qu’à ce stade de la compétition, il est difficile d’égaliser un but contre les Nigérians.
Abdel Kader Sangho, manager et dirigeant sportif :
C’est un match difficile et les deux équipes joueront à leur potentiel. Le Nigéria était certes l’inconnu parce qu’il n’était pas là la précédente CAN. L’objectif de Késhi, c’était les quarts de final. Mais quand son adversaire fut la Côte d’Ivoire, il la donnait comme favorite. Il a donc mobilisé ses hommes sur cette base et l’on a vu qu’il a gagné le match. Ce faisant, le Mali doit jouer selon ses potentialités car nous avons une équipe technique. Mai l’on doit être aussi percutant, surtout quand on sait que Seydou Kéita est très dangereux quand il joue le rôle de second attaquant. Encore, nous avons Tamboura qui est aussi très puissant sur son côté. En plus, nous avons un attaquant de pointe, Mamadou Samassa, qui est non seulement en jambe, mais il est aussi très puissant devant les buts adverses. Toute chose qui risque d’être la clé du match. Et mon intuition me fait croire que le Mali remportera la partie.
Ousmane Traoré dit «Man», journaliste sportif à Radio Klédu :
C’est un match difficile. Malgré que le Nigéria ne fût pas présent au Gabon et en Guinée Equatoriale, il part favori devant le Mali en cette Can 2013, cela, malgré sa troisième place à la CAN 2012. En ce sens, les Greens Eagles ont un jeu mieux élaboré. C’est aussi un grand pays du foot. Mais ce choc est une autre configuration. Même s’ils ont un coach qui a séjourné au Mali, les joueurs maliens doivent aller chercher cette qualification à fond. Pour ce faire, ils doivent se sacrifier pour honorer le pays qui traverse une page de son histoire. Sûrement, nous avons une place dans cette finale.
Bakari Cissé dit «Bacci», journaliste sportif Radio Klédu :
Cette rencontre est plus que jamais périlleuse. À ce stade, j’aurai même aimé affronter la Côte d’Ivoire que le Nigérian, surtout que c’est un pays anglophone. Or on sait que le mental des Anglophones demeure plus fort que celui des Francophones. L’équipe nigériane est composée de jeunes joueurs très physiques et techniques. Même si nous partons selon le papier favori, le gazon en est un autre. L’autre remarque, c’est au niveau de Stéphane Késhi, coach des Aigles verts. Il connait à cœur les Maliens. Mais nous devons prendre le taureau par les cornes sinon la partie risque de tourner au vinaigre pour nous. Ce sera un match très difficile de part et d’autre.
Rassemblés par Miguel
Nos joueurs malheureusement ne sont jamais libérés de la torpeur face aux grandes nations de foot ( Nigeria, Ghana, CI). Ce qui lie leurs pieds sur le terrain. Ils jouent plus contre le palmarès de ces équipes que contre les équipes du jour. Ce qui fait qu’ils partent toujours perdant dans leur tête. J’espère qu’il vont me faire mentir aujourd’hui. Il faut se libérer et se dire que vous n’avez rien a perdre comme le Nigeria l’a fait contre la CI. C’est ce qu’on attend de vous. Autrement, `a force de trop craindre la défaite, vous perdez malheureusement. Bonne chance!
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