Après avoir tapé dans le ballon, dans les quartiers de sa ville natale de Kayes, Demba Coulibaly débute sa carrière au service des sports de Radio-Mali en 1976.
Professeur de français et d’histoire et géographie, il est passionné de sports et a pour idole feu Boubacar Kanté dont il imite les intonations et les expressions. Au fil du temps, Demba crée son style et les auditeurs de Radio Mali s’y adaptent.
Du supporter lambda à l’observateur averti, tout le monde comprend et apprécie les commentaires de Demba. On se souvient encore de cette voix qui, d’une seule phrase (les absents auront tort), remplissait le stade Omnisports à quelques heures des derbys ou des rencontres internationales.
En plus des expressions “vol plané ramassage aérien” ou encore “nous étions conviés à un festin, mais nous n’avions vu que des os“, Demba était doté d’un franc-parler sans pareil. Ce franc-parler ne faisait pas de lui un irréductible. Il savait reconnaître à haute et intelligible voix les bienfaits des dirigeants dévoués pour le sport.
D’Alger à Kitwé (Zambie) et de Dakar à Nairobi, Demba connaissait la nomenclature de toutes les équipes de football. Les délégations sportives que Demba accompagnaient gardent de lui le souvenir d’un homme jovial, affable qui n’hésitait pas à dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas.
Le 23 avril 1999, il réalise son dernier direct à la télé, à l’occasion du match Mali-Libye (comptant pour les éliminatoires du Mondial-2000). Une année plus tard, soit le 1er avril 2000, malgré son état de santé, il commente à la radio son dernier match (Stade malien de Bamako-AS Dragons de Kinshasa).
Le 22 octobre 2000, à l’issue de l’ultime match de sa vie, “il s’en est allé avec le dos de la cuillère”. Une expression qu’il affectionnait. Le lendemain, une foule de parents, d’amis et de sportifs le conduisaient à sa dernière demeure au cimetière de Lafiabougou où il repose désormais. Une délégation du Hafia de Conakry a effectué le déplacement de Bamako pour assister aux obsèques de celui qui vouait une grande admiration au club triple champion d’Afrique. Depuis, plusieurs hommages lui ont été rendus.
Le Stade de Kayes N’di (sur la rive droite du fleuve Sénégal à Kayes) porte son nom. Une coupe est organisée en son nom chaque année à Koulikoro. Certaines radios de la place débutent leurs émissions sportives par les hommages rendus par Demba à Pelé ou à Mohammed Ali.
Tout cela afin que nul n’oublie celui que notre confrère du quotidien “L’Essor” surnomma après son décès “Le Passionné raisonnable”. Dors en paix Demba. “A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons”.
Mohamed Soumaré
Éclairez-moi svp, y a-t-il un mémorial au nom de ce monument du passé qu’était Demba Coulibaly sous forme de compétition entre journalistes sportifs du Mali ou même entre sportifs tout court ? Il mérite bien plus que ça !
Il faut le rester humble.
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