A trois jours du Clasico, le sélectionneur espagnol a répondu aux internautes d’Eurosport, à Madrid. Le sage Vicente Del Bosque s’est tenu à bonne distance de tout favoritisme et émis le souhait d’une grande fête du sport, apaisée par rapport au printemps dernier. Voici la traduction de ce chat.
Pensez-vous qu’entre Barcelone et le Real Madrid, l’une des deux équipes a l’avantage ?
V.D.B. : Ce sont les deux meilleures équipes d’Espagne. Je ne désigne aucun favori. N’attendez pas de moi un pronostic. Je fuis toujours quand on m’en demande un.
Irez-vous assister à la rencontre ?
V.D.B. : Je serai en tribune officielle à Bernabeu. Je dois bien sûr voir évoluer les joueurs de la sélection espagnole et c’est une fête du football espagnol.
Craignez-vous, dans votre rôle de sélectionneur, de prendre telle ou telle décision qui affecterait négativement le Barça et votre réputation ? Le genre de décision qui pourrait être interprétée comme radicale, et issue de votre passé au Real Madrid.
V.D.B. : J’ai la plus grande considération pour les deux clubs. Je ne fais aucune distinction.
A votre avis, une équipe espagnole gagnera-t-elle la Ligue des Champions ?
V.D.B. : Je pense que oui. C’est mon souhait : voir Madrid ou le Barça gagner la Champions League.
Qu’attendez-vous de ce Clasico ?
V.D.B. : Qu’il donne une bonne image de notre football, que tout se joue sur le rectangle vert. Je souhaite que nous donnions la meilleure image possible du football espagnol.
Quel avantage trouve-t-on à jouer avec une défense à trois ? L’aviez-vous déjà fait à Bernabeu ?
V.D.B. : Oui, en demi-finale de Ligue des champions, en 1999-2000, l’année de l’octava (NDLR, la huitième Ligue des Champions). Manchester jouait avec deux ailiers et nous voulions nous protéger de leurs retours dans l’axe. Ça a marché puisqu’on a ensuite continué comme ça et gagné la Coupe. Barcelone a cette option. Guardiola a plusieurs possibilités. Il choisira la meilleure à ses yeux.
Avez-vous envisagé de rappeler Raul en sélection ?
V.D.B. : Tous les joueurs sont sélectionnables, et Raul est un des meilleurs joueurs espagnols, avec plus de 100 sélections à son actif. C’est une possibilité. Il a démontré pleinement son attachement à la sélection espagnole.
Soldado a marqué 19 buts cette saison et Torres 5. Est-ce que vous ne vivez pas sur le passé ? Vous qui êtes un homme juste, ne devriez-vous pas évoluer sur ce sujet ?
V.D.B. : J’essaie d’être juste, en permanence, malgré les apparences. Mon staff et moi n’avons aucune préférence, aucune relation privilégiée avec aucun joueur.
Si Torres continue de si peu jouer à Chelsea, le prendrez-vous à l’Euro 2012 ?
V.D.B. : Il reste plusieurs mois avant l’Euro, beaucoup de temps, et nous prendrons tout en ligne de compte. Celui qui jouera peu en club aura la tâche plus difficile, mais je ne tiens pas à être très affirmatif sur ce sujet.
Dans quelle mesure un sélectionneur est-il influencé par la presse pour ses compositions d’équipe?
V.D.B. : Toutes les opinions sont valables, même celle des journalistes, et un sélectionneur doit savoir écouter. Ce n’est pas un défaut. C’est une vertu.
Quelle sera la clef qui permettra à l’Espagne de conserver son titre à l’Euro ?
V.D.B. : J’espère que les joueurs seront dans les meilleures conditions possibles, que nous serons en mesure de les préparer la nouveau après la fin de saison en club, et qu’ils seront stimulés par ce nouveau défi. Nous ne nous prendrons pas pour d’autres. L’humilité est l’essence même du sport.
J’ai l’impression que parfois, les gens oublient que vous avez gagné deux Ligue des Champions et une Coupe du monde. D’autres, qui ont gagné moins, comme Mourinho, parlent comme s’ils avaient inventé le football. Vous sentez-vous sous-estimé ?
