Quand ABH m’a demandé, ce vendredi de tes obsèques, de lui écrire un mot d’hommage sur toi, en vue de sa prochaine édition, j’ai aussitôt acquiescé : c’était la moindre des choses que je pouvais, que je me devais de faire pour toi, un hommage.
Le vendredi, désormais de si triste mémoire, je ne m’étais alors pas rendu compte combien cette tâche allait se révéler difficile ! Combien, j’éprouverai le syndrome de… l’écran blanc, face à mon ordi, tant j’éprouverai de la peine à savoir par où commencer, quel mot employer ? Bref : que dire de toi, Mon Général ? Que retenir, pour éviter de me répéter, de répéter les autres nombreux hommages qui n’ont cessé de t’être rendus ?
De quoi t’étonner, toi qui me charriais si souvent sur ma prolixité en écriture…
Peut-être, ces quelques lignes ne sont-elles donc qu’une façon pour moi aussi, pour tes nombreux amis, une sorte d’exorcisme, pour mieux ressortir toute cette douleur indicible qui nous a tous assaillis, à l’annonce de l’incroyable nouvelle, l’inacceptable ! Car, naïvement, nous n’avions pas, nous ne pouvions pas imaginer que Baba allait mourir. Au risque d’enfreindre un principe canon de notre commune religion musulmane, auquel tu étais toi-même si fortement attaché, selon lequel “A Dieu, tout procède ; à Lui tout revient !”
Quand j’ai appris la nouvelle, ce jeudi 11 novembre, vers les coups de 13 heures, je me suis d’abord enquis auprès du ministre N’Diaye Bah qui, deux jours plus tôt, venait pourtant de me rassurer sur ta santé; puis comme sonné, groggy, je me suis alors tourné vers ton neveu Papa (Moussa Sylvain Diakité), que j’appelle affectueusement le Paysan, de me jurer que… ce n’était pas vrai.
Hélas ! Que pouvait-il faire d’autre ? On ne nie pas l’évidence : tu étais bel et bien parti.
Oui, c’est vrai, Mon Général, tu venais de nous quitter. Sur le coup, un maelström de questions, de souvenirs, de situations, d’actes, une seule réalité : l’obligation, désormais, de penser à toi au… passé ! C’est une terrible épreuve que d’en arriver là : le devoir de survivre à un être cher, aimé, adulé, dont la seule présence était un confortable cocon de sécurité, d’affection, un refuge dans la désespérance, un recours des multiples impasses, un secours dès l’aube de nos inquiétudes !
Une semaine déjà ! Le vide absolu, sidéral qui étreint nos cœurs, brouille nos repères, assombrit d’un voile épais nos horizons !
Baba, tu nous laisses aujourd’hui orphelins de ta bonhomie, de ta truculente joie de vivre si communicative, de ta gouaille presqu’enfantine, de ton sens éprouvé de la répartie, de tes bons mots soigneusement choisis et gentiment moqueurs, de ton sens profond de l’accueil, ta grande capacité à regrouper durant tant d’années toutes ces différences.
Car tu étais une institution, Mon Général : celle de l’amitié, de la tolérance, de la responsabilité, de la solidarité. Tu as su fédérer nos différences, de conditions, d’âges, d’opinions parfois vivement tranchées, dans nos débats houleux “au Grin”, devant la porte de ton domicile, tous les week-ends, durant plus de vingt ans. Tu savais abolir les frontières et les barrières, dans le respect de tout un chacun, dans la préservation de la dignité des uns et des autres. Car l’amitié n’avait pas de prix pour toi : on pouvait t’être infidèle et beaucoup l’auront été toutes ces années ; tu étais fidèle en amitié qui, pour toi, confinait à la fraternité.
Tu étais une source intarissable d’inspiration. Combien d’entre cette jeune génération de journalistes et de chroniqueurs mondains utilisent tes mots, tes références, dans leurs productions ? Ils sont légion.
Docteur en sciences économiques, Inspecteur Général émérite de police, grand commis de l’Etat, Chef de cabinet une décennie durant, Conseiller Spécial du Président de la République, l’ancien Responsable du SMB, l’ancien Directeur à Sélingué, le créateur et premier Directeur Administratif et financier du Ministère de la défense, entre autres, il appartiendra à d’autres de te dresser le meilleur portrait comme cadre ayant accompli jusqu’au bout ses missions au service de l’Etat, de tes semblables, de la collectivité.
Homme de devoir et d’uniforme et donc de discipline, peu savent que tu étais supérieurement intelligent, d’une grande culture des humanités grecques et latines, quelque peu anachronique, comme j’aimais à te le reprocher en me moquant de ton recours aux formules d’un langage digne de la scolastique, par lequel tu me rappelais mes années ENSup.
“Bazars”, “petits-fils”, “affreux”, autant de termes du langage des uniformes que tu adorais employer, auxquels nous ne comprenions souvent rien et certainement que peu d’officiers sont à même d’apprécier aujourd’hui à la lumière du sens élevé de la fraternité d’armes dont tu les recouvrais.
De tes missions fédérales, au service du Sport malien et de la jeunesse malienne comme président de la Fédération malienne de football, je me rallie à ta philosophie : il est inutile de revenir sur les blessures, que tu nous conviais à refermer. En plus d’être ton ami depuis de longues années, près de trente ans, j’ai eu l’honneur d’assumer à tes côtés le poste de président de la commission communication et membre du bureau exécutif de la Femafoot. Comme aurait dit l’autre : l’histoire t’absoudra ! Tes victoires et les couronnes dont tu as ceint la tête de la Nation, en la hissant par deux fois sur le toit de l’Afrique, témoigneront pour toi. Je m’en tiens à la grande ténacité qui t’a toujours caractérisé devant l’adversité. Trahison, méchanceté, rien ne t’aura été épargné. Pourtant, tu nous administrais la leçon magistrale de laisser le Tout-Puissant trancher les différends, mais surtout de pardonner. Car tu étais un homme de pardon, pour avancer, pour reconstruire sur des fondements plus solides, pour des repères plus visibles : tu savais tirer le meilleur de nous ! Car tu savais accorder ta confiance, malgré nos réactions erratiques, nos relations parfois à la bouderie : tu tendais toujours la main !
Tu n’as jamais pris de retraite, la tête toujours bouillonnante d’idées, une tête de couronne de fin duvet blanc, éclairée par un éternel sourire révélant une dentition parfaite et étincelante de blancheur immaculée. Moins d’un mois avant ce jour tragique, tu m’appelais : “M’Bourankè, il faut que tu reviennes au grin ! J’ai surtout besoin de te voir car nous devons discuter d’un projet qui pourrait t’intéresser… “. À laquelle sollicitation, je répondis : “D’abord, tu es mon ex M’Bourankè ; ensuite, tu as raison, il faut que je revienne. Cela fait en effet très longtemps… “ Je te l’avais promis, il y a à peine un mois, quand nous avions assisté, côte à côte, aux obsèques de ton beau-père, à Sotuba !
Ex-M’Bourankè ! Comme je regrette ces jours où je te refusais systématiquement cette qualité que tu persistais à revendiquer.
Le Général perd la dernière bataille. Avec honneur et dignité, comme seuls savent le faire les grands hommes. Repos, Mon Général ! Tu as mérité de la Nation et de tes proches, de tes amis. La nouvelle génération, à travers tes fils aujourd’hui entrés dans le monde adulte, prend la relève : c’est elle qui saura jusqu’où ton “Grin” aura été une véritable institution.
A Dieu, tout procède, à Dieu tout revient. A la Grandeur et à l’Infini de l’Eternel, nous mesurons l’insignifiance de notre modeste condition, notre obligation à la soumission dans une pieuse ferveur. Puisses-tu reposer dans la paix éternelle du Tout-Puissant.
Tu vas nous manquer, Mon Général !
Ton M’Bourankè qui t’a toujours dénié cette qualité,
Yaya TRAORE
xx
Moro Théra, ancien fonctionnaire au protocole :
“Le décès de Baba Diarra est une énorme perte pour le Mali”
Boubacar Baba Diarra était un de mes meilleurs amis. Nous étions ensemble de jour comme de nuit. Notre amitié ne souffrait d’aucune ambiguïté. Son décès est une perte énorme pour nous ses amis et pour le Mali tout entier car Baba fut un des grands cadres de l’administration. Ce que beaucoup de gens ignorent, il fait partie de ceux qui ont initié le Ravec car il était à l’époque le chef de cabinet du ministère de l’Administration territoriale, il était là aussi au démarrage du projet de Sélingué, il a été également président de la Fédération malienne de football en nous offrant deux trophées.
De par son parcours historique, Baba vient de loin. Directeur et directeur administratif et financier (DAF) respectivement du Barrage de Sélingué et au Ministère de la Défense. Chef de Cabinet plus d’une décennie au Ministère de l’Administration Territoriale. Maître d’Ouvrage du Ravec dont il fut le président de la Commission d’organisation et président de plusieurs commissions de bons offices.
Premier directeur exécutif du Mouvement Benkan le Pacte Citoyen de Seydou Mamadou Coulibaly, il s’est distingué par son sérieux, son travail et son esprit managérial une grande impulsion au Mouvement. En cette douloureuse circonstance, le président Seydou Mamadou Coulibaly et tous les militants Benkan lui rendent un vibrant hommage et prient pour le repos de son âme.
La Tristesse, la consternation, sont immenses. Pérennisons la mémoire de mon très cher ami en cultivant l’union, la solidarité et le pardon. Merci infiniment à tous les proches, parents, amis, collaborateurs, Sportifs et plus précisément toi El Hadj A.B.Haïdara dont ton soutien et ton compagnonnage avec le Général ne souffraient d’aucune ambiguïté.
Merci à ses compagnons de la Police nationale et aux autorités nationales pour leur hommage. A ni tié a ni baradji. Qu’Allah vous protège et vous bénisse. Adieu mon cher Baba. Pardonne-nous et nous te pardonnons. Qu’Allah te réserve dans son paradis. Amine !
Amadou Diakité, ancien président de la Fémafoot
“Le succès de notre équipe à la Can-2002 est l’une de ses œuvres”
C’est un homme engagé qui aimait le football, il a beaucoup apporté au football malien. Son décès est une perte énorme pour le Mali. Je vous révèle que le succès de notre équipe à la Can-2002 est l’une de ses œuvres car il a travaillé dans l’ombre. Personne n’a su qu’il était à la base de ce résultat. C’est une des caractéristiques de l’homme car il était plein d’humilité. Je vous rappelle qu’il est venu à la Fédération lorsque j’étais président de cette structure. On ne peut que prier pour lui”.
Baye Bah, entraîneur de footbal :
“C’est avec lui que le Mali a gagné sa toute première coupe”
Je garde de lui le souvenir d’un grand commis de l’Etat malien. Il était tout pour moi : un père, un conseiller, un ami. C’est lorsqu’il était président de la Fédération malienne de football et moi entraîneur des cadets que le Mali a gagné sa toute première coupe dans cette catégorie. Notre vient de perdre un Grand Monsieur sur tous les plans : humaniste, professionnel, sportif”.
Soumana Makadji, ancien ministre de la Santé :
“Je garde de lui le souvenir d’un homme formidable”
Le général Boubacar Diarra, je l’ai connu en 1966 au lycée. Depuis, nous ne nous sommes jamais séparés. Boubacar Baba Diarra était un ami, un parent c’est vrai que nul n’est parfait sur cette terre mais je garde de lui le souvenir d’un homme formidable. Il est nanti de diplômes, d’expériences mais très humble”.
Dr. Soumaré Boubacar :
“Baba Diarra est décédé dans mes bras”
Boubacar Baba Diarra était un tonton, un ami. Je retiens de lui un homme simple, humaniste. Je suis son seul ami qui l’a vu partir. A son hospitalisation à l’hôpital du Point G, j’ai fait trois semaines à son chevet. Je dirais même qu’il décédé dans mes bras. Sa mort est une perte immense moi et pour tout le Mali entier”.
CHEICK DIALLO, PRéSIDENT DU STADE MALIEN DE BAMAKO :
“Général Baba Diarra a beaucoup fait pour le football malien”
Personnellement, j’ai connu le Général Boubacar Baba Diarra, il y a longtemps. Nous avons commencé à travailler ensemble lors de la Coupe d’Afrique des Nations CAN 20O2 au Mali. Il était le relais entre la Fédération malienne de football et l’encadrement technique de l’équipe nationale du Mali. En plus de cela, il était le président de la Commission des jeunes de la Fédération et moi j’étais l’entraîneur de l’équipe nationale U20. Durant des années, nous étions ensemble et nous avons beaucoup travaillé ensemble. Il était quelqu’un de formidable qui a beaucoup fait pour le football malien. Je profite de l’occasion pour souhaiter que son âme repose en paix.”
MAMADOU KALOGA, JOURNALISTE :
“Général Boubacar Baba Diarra était un homme au bon cœur, sincère qui a fait beaucoup pour les autres”
Général Boubacar Baba Diarra était un homme intègre et altruiste qui préférait donner aux autres que de recevoir lui-même. Pendant des années que nous avons vécu ensemble, c’était lui qui me donnait toujours et n’attendait rien au retour. Cela veut dire qu’il préférait voir les gens heureux autour de lui. La maison du Général Boubacar Diarra était un grin et une famille pour plusieurs personnes. Durant son parcours, il avait occupé des postes élevés au niveau de l’administration publique, du sport, puisqu’il a été le président de la Fédération malienne de football, membre de la Confédération africaine de football. Baba était un homme au bon cœur, sincère, qui a fait beaucoup pour les autres. Il va beaucoup nous manquer. Que le Bon Dieu ai pitié de son âme !”
SEYDINA OUMAR SOW, PRéSIDENT FONDATEUR DE LA JEANNE D’ARC :
“Boubacar Baba Diarra était un homme compétent et intègre”
D’abord, je prie pour que l’âme du Général Boubacar Baba Diarra puisse reposer en paix. Ce que je retiens de lui, c’était un homme compétent et intègre. Il a fait ses preuves partout où il avait passé. Sa disparition est une grande perte pour le football, la Police et l’administration malienne. Dans le domaine du football, il était confronté à une grande difficulté à un moment donné, mais a tenu bon en remportant deux coupes d’Afrique de football dans la catégorie des jeunes. Il était très compétent, mais il avait été incompris par certains. Personnellement, je suis du Stade Malien de Bamako et il était président du Djoliba AC, mais je l’ai toujours compris dans ses décisions. D’ailleurs, je l’appelais ”Policier intellectuel” parce que, dans sa génération, c’était très rare de trouver un policier aussi cultivé ”
BABA OULD SAMBA BAH, OPéRATEUR éCONOMIQUE ET AMI DU DéFUNT :
“Boubacar Baba était un homme idéal, très agréable et sociable”
J’ai connu le Général Boubacar Baba Diarra, il y a environ 40 ans et étant jeune. Il passait devant notre porte pour aller au lycée Prosper Kamara. Le Général Boubacar Baba Diarra était un homme idéal, très agréable et sociable. J’ai fait plus de 25 ans à l’extérieur du Mali, mais pendant ces temps, il venait toujours chez moi pour saluer mes parents. Il était très ouvert et il aimait même ces ennemis. Baba était un homme extraordinaire qui a tout fait pour son pays sur le plan administratif et sportif. Aujourd’hui, nous avons perdu ce grand homme et c’est la volonté du Dieu. Que la terre lui soit légère ! ”
MODIBO TRAORé, UN AMI DU DéFUNT :
“Je dirais tout simplement que Baba Diarra était un homme complet”
Vous savez, en de pareilles circonstances, ce n’est pas facile de parler du Général Boubacar Baba Diarra. Je dirais tout simplement qu’il était un homme complet, un grand rassembleur qui a cerné beaucoup de domaines. Personnellement, je l’ai connu dans le domaine de l’organisation du pèlerinage. Il était Délégué général et superviseur général du Hadj. Il était un homme bien qui a tout fait pour ses proches. Nous prions pour le repos éternel de son âme.”
OUMAR BABA TRAORé, PRéSIDENT l’ajsm :
“Général Boubacar Baba Diarra était un dirigeant exemplaire, patriote, très engagé””
Je retiens du Général Boubacar Baba Diarra un dirigeant exemplaire, patriote, très engagé. Un dirigeant qui avait toujours soif de résultats et très méthodique. Il va beaucoup manquer au football malien. Avec sa très grosse expérience, il avait beaucoup de choses à donner au football malien. Nous ne pouvons que lui souhaiter que la terre lui soit légère “.