Après ses deux titres mondiaux (2007 en Chine et 2009 au Danemark), Daba Modibo Kéita était légitimement considéré comme l’hirondelle devant offrir au sport malien le nouveau printemps dont il a tant besoin. Malheureusement, malgré un immense talent, il a du mal à combler les nombreuses attentes, notamment aux Jeux Olympiques. C’est surtout à ce niveau qu’il peine à confirmer sa suprématie. Au point qu’ils sont nombreux aujourd’hui à s’interroger sur ce qui reste du «champion» après son double échec olympique ?
«Je pense que Daba Modibo Kéita a eu peur d’être ridiculisé davantage. C’est pourquoi il n’est pas remonté sur le tatami pour la finale des bronzes. Avec un peu plus de courage et surtout de détermination, il serait sans doute entré dans l’histoire comme le sportif ayant offert au Mali sa première médaille olympique» ! Telle est la conviction d’un membre de la délégation malienne aux Jeux Olympiques «Londres 2012».
Une conviction qui répond certainement à beaucoup de questions que les Maliens se posent concernant la demi-finale perdue par l’ex-double champion du monde et surtout son absence sur le tatami pour convoiter la médaille de la consolation, le bronze. Tout comme à «Beijing» (Chine), il y a quatre ans, Daba Modibo Kéita suscitait un immense espoir de médaille dans la délégation malienne…
Et cela malgré quelques doutes liés à la blessure que leur champion traîne depuis quelques années. Visiblement, depuis son second titre de champion du monde, Daba Modibo a du mal à recouvrer la plénitude de sa forme. Ce qui fait dire à ce technicien africain, qu’il aurait été «sage de sa part de renoncer aux J.O de 2012». Et quand on analyse le cheminement de ses combats et qu’on analyse ses deux victoires, on ne peut que lui donner raison.
A Londres, il a gagné ses deux premiers combats par expérience, en exploitant surtout sa suprématie au niveau de la taille. Mais, on sentait que physiquement, il était très diminué. Il ne se servait que d’un seul pied pour se défendre et attaquer. C’est pourquoi l’Italien Carlo Molfetta (devenu champion olympique des + 80 Kg par la suite), l’a dominé parce qu’il était plus vivace, plus mobile et très engagé. Par contre, on n’a senti aucun engagement et aucune conviction dans les coups portés par Daba Modibo à cet adversaire. Et finalement, il était contraint de faire la faute qui lui a coûté les trois points réclamés par son coach.
Ce qui nous amène à dire qu’il devait cacher quelque chose, un handicap, une blessure plus grave qu’il ne voulait laisser apparaître. A Londres, c’est comme s’il trichait avec lui-même. S’il se savait aussi handicapé, il aurait dû s’assumer et désister au profit d’un jeune combattant. En effet pour de nombreux observateurs de cette discipline au niveau africain, si Oumar Cissé, Ismaël Coulibaly… étaient arrivés en une demi-finale olympique comme leur aîné, le Mali aurait été assuré d’au moins une médaille de bronze, car ils auraient alors tout sacrifié pour ne pas échouer au pied du podium.
N’empêche qu’il serait aussi prématuré «d’enterrer» Daba Modibo, A 31 ans (né le 5 avril 1981 à Abidjan, en Côte d’Ivoire), après ce double échec olympique. Il a sans doute déçu et ils sont sans doute maintenant nombreux ceux qui n’attendent plus grand-chose de lui. Mais, avec un mental fort, il peut rebondir. Et surtout s’il le veut bien. En effet, il doit être le principal artisan de ce rebondissement. Pour revenir au haut niveau, il lui faut non seulement se soigner sérieusement, mais avoir aussi et surtout la volonté de se prouver à lui-même qu’il vaut encore quelque chose, qu’il peut encore apporter quelque chose d’exceptionnelle à lui-même et à sa patrie.
Pour ce faire, il faut que ce géant (2,05m), aujourd’hui au genou d’argile, accepte de faire des sacrifices. Des efforts pour revenir au haut niveau. D’ailleurs, la vie d’un sportif est faite de sacrifices et de renoncements. Elle répond à une certaine discipline, à une certaine organisation aussi bien au niveau professionnel que de sa vie privée.
Pour se hisser au sommet et s’y maintenir, un sportif d’élite doit se fixer des limites, des priorités, et surtout momentanément faire le deuil de certaines passions, de certains plaisirs et désirs dont l’assouvissement ne peut que le tirer vers le bas.
D’où l’importance d’avoir un bon entourage, d’avoir un staff responsable pour être bien conseillé, y compris critiqué dans le bon sens. Mais, à notre avis, ils sont rares autour de ce double champion à pouvoir lui dire certaines vérités de crainte de le heurter.
Depuis son premier titre du monde en 2007, il est devenu une sorte de «lumière bénie» pour éclairer le chemin du développement du taekwondo au Mali. Mais, on ne lui rend pas non plus service en le flattant tout en sachant qu’il est aujourd’hui à la croisée des chemins et sur une pente raide. Ce qui peut lui rendre service aujourd’hui, c’est l’amener à se remettre en question au lieu de chercher des boucs émissaires pour justifier ses contreperformances.
Se remettre en question est aujourd’hui le meilleur moyen de rebondir pour Daba Modibo Kéita. Ce qui nous fait dire qu’il sera le principal artisan de son retour en «grâce» au sommet du taekwondo mondial. Ce que nous lui souhaitons vivement. A près tout, chacun n’est-il pas le boulanger de sa vie ? Donc de la réalisation de ses rêves et ambitions ?
Alphaly
Ok courage D’abattre
J’aime cet article. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être l’ambassadeur de son pays, Daba doit revoir son entourage et ses fréquentations. C’est un homme certes qui a des besoins à assouvir mais son sport et l’estime que les maliens ont pour lui doivent le pousser à s’imposer une certaine discipline surtout à l’approche des compétitions. Il doit juste se dire qu’il n’est pas n’importe qui, qu’il est l’idole et la source d’inspiration de beaucoup de jeunes donc qu’il se doit d’avoir un comportement exemplaire par respect pour lui même, et pour son pays. Daba, tu es une fierté nationale et on va toujours t’encourager pour que tu puisses aller plus haut dans ton sport. Merci pour ce que tu as fait pour ton pays, mais de grâce évite de te rabaisser au niveau de te pavaner n’importe comment avec n’importe qui sur internet à l’approche des compétitions comme tu l’as fait au JO 2012, ne donne pas raison à tes détracteurs s’il te plait. C’est parce qu’on veut ton bien et on veut que tu nous reviens en forme qu’on te dit ça.
À 31ans que le Mali cherche un nouveau champion, DABa est devenu champion ailleurs tout le monde le sais, le sport c’est pas après cet âge c’est avant soyons réaliste cet homme c’est du passé
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