Ceux qui avaient commencé à jubiler suite à une mauvaise lecture du verdict du Tribunal arbitral du sport (TAS) devront se ressaisir et garder le profil bas, en attendant le dénouement de cette crise transformée en un feuilleton judiciaire international encore loin de livrer le dernier épisode. En effet, à son tour, la Fédération malienne de football vient d’user d’une voie de recours légale pour attaquer le verdict du TAS.
Comme nous l’avions annoncé dans notre précédente édition du vendredi dernier, c’est parti pour un long processus judiciaire international concernant la crise au sein du football malien. Ainsi, la Fédération malienne de football vient d’attaquer la sentence du Tribunal arbitral du sport (TAS) rendue le 4 octobre dernier devant le Tribunal fédéral de la Suisse.
Selon des sources généralement bien informées, le dossier a été introduit par un célèbre avocat suisse. C’est dire que la procédure suit son cours normal. “Pour nous, il n’y a aucun problème concernant ce dossier. C’est juste le verdict d’un tribunal. Et il y a plusieurs possibilités pour nous. Soit nous organisons une Assemblée générale avec un ordre du jour bien précis, soit nous attaquons la sentence devant le Tribunal fédéral de la Suisse. Il s’agira seulement de convoquer les dirigeants qui sont suspendus afin de les écouter. Et si nous voulons, nous allons augmenter la suspension de certaines personnes puisque c’est l’Assemblée générale qui décide. Malheureusement, depuis le verdict du TAS, certains acteurs crient déjà à la victoire comme si le Bureau fédéral n’existait plus. Ce qui est archifaux. Le verdict du TAS ne met jamais en cause le Comité exécutif en place. Malheureusement aussi, ils interprètent la sentence en leur faveur, notamment en ce qui concerne les membres qui doivent être convoqués à l’Assemblée générale. Pour éviter tout cela, nous avons décidé de faire recours au Tribunal fédéral de la Suisse. C’est pourquoi, nous avons déposé notre requête à travers un avocat suisse. C’est pour vous dire que ce dossier suit son cours normal” nous a confié une source proche de la Femafoot.
Il est donc temps que les deux parties mettent de l’eau dans leur vin en mettant en avant l’intérêt du Mali. Pour la petite histoire, le Mali est l’un des pays africains qualifié dans toutes les phases finales de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) toutes catégories confondues : Can féminine au Cameroun, CAN des seniors au Gabon, CAN U17 et CAN U20. Sans oublier une probable qualification historique pour la Coupe du monde Russie 2018. Avec toutes ces compétitions, tous les Maliens doivent se mobiliser pour soutenir nos équipes nationales.
Les vérités d’IBK au ministre Poulo
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, suit le dossier du football malien de très près. Le chef de l’Etat vient de remettre le ministre des Sports Housseini Amion Guindo à sa place concernant l’exécution de la sentence du Tribunal arbitral du sport (TAS). Puisque le chef du Département qui est mal conseillé, était dans la logique de retrait de la délégation de pouvoir au Comité exécutif de la Fédération malienne de football dirigé par Boubacar Baba Diarra. Ce qui serait synonyme de la suspension du Mali de toutes les activités du football (Fifa et Caf). “Le Président IBK est aujourd’hui très fier des performances enregistrées par Boubacar Baba Diarra et son équipe. Il ne peut pas se permettre que tous ces résultats puissent aller en fumée. Il est aussi très fier de voir que le football malien sera sur tous les fronts, notamment la qualification des quatre équipes nationales aux différentes phases finales de la CAN. Je pense que s’il y a quelque chose qui marche aujourd’hui, c’est bien le football. Les Maliens en sont très fiers” nous a confié l’un des proches du président de la République. C’est pour toutes ces raisons que le Président IBK a demandé au ministre des Sports de se retirer du dossier concernant le verdict du TAS, puisque la Fédération internationale de football association (Fifa) dans une correspondance en date du 20 octobre dernier, met en garde les autorités maliennes. Selon cette correspondance, le Comité exécutif de la Femafoot a le plein pouvoir de gérer de façon indépendante ses affaires. Et sans ingérence d’aucun tiers.
A.B. HAÏDARA