Crise du football malien/kolado chez Kolon La débandade fédérale

A quelques jours de la fin du mandat du Comité Exécutif (C.E) de la Femafoot (11 juillet 2013), le président Hammadoun Kolado Cissé, très fragilisé par les différentes crises, tente désespérément de rallier ses amis et colistiers d’hier. En se rendant en clandestinité chez son ancien premier vice-président Boukary Sidibé «Kolon» pour l’aider à trouver une sortie de crise, le président Cissé dévoile le bien fondé du combat du Collectif du 11 juillet. Heureusement que la FIFA vient de mettre de mettre la balle à terre.

Les jours se suivent et se ressemblent pour le président de la Femafoot Hammadoun Kolado Cissé et sa bande. L’après Can 2013 n’a pas du tout a été paisible pour la Femafoot. Celle-ci a alterné mauvaise gouvernance et gestion approximative de crises.

Elu le 12 juillet 2009 pour un mandat de 4 ans renouvelable par l’Assemblée Générale, le C.E présidé par Hammadoun Kolado Cissé veut aller au-delà du 11 juillet 2013 (terme de son mandat.)

Déjà en novembre 2011, le président Cissé profite d’une A.G ordinaire pour se débarrasser de 6 membres du C.E (tous piliers de sa venue au pouvoir) dont le président du Stade malien de Bamako, Boukary Sidibé «Kolon» (1^er vice-président chargé des sélections nationales et vice-président du football professionnel). En leurs lieux et places, il nomme des «ennemis d’hier» dont le président du C.O.B Moussa Konaté, candidat à la présidence de la Femafoot en 2009. Moussa Konaté se voit confier la première vice-présidence chargé des sélections nationales et la présidence du football professionnel.

Le président Cissé va plus loin le 4 juillet 2012 en se séparant de son 2^e vice-président, Général Mady Boubou Kamissoko, son directeur de campagne en 2009. Il le remplace par un autre «ennemi d’hier», Boubacar Monzon Traoré (président de la Ligue de Bamako, allié du candidat Boubacar Diarra en 2009).

Après la Can 2013, les ennuis s’annoncent pour la Femafoot avec l’élection de Boubacar Baba Diarra à la tête du Djoliba AC, fin mars 2013. Un probable candidat à la présidence de la Femafoot s’invite dans les débats. Le président Cissé se retrouve avec les deux grands clubs du pays (le Stade et le Djoliba) dans son dos.

Au mois d’avril dernier, la crise pointe son nez avec la violation de l’article 49.1 par la Femafoot : «Quatre-vingt-dix (90) jours avant la fin du mandat, le Secrétariat Général lance par écrit un appel à candidature pour le renouvellement du Comité Exécutif ».

Le 16 avril, un Collectif de 11 clubs pétitionnaires de Ligue 1 (dont le Djoliba et le Stade malien de Bamako) adresse une lettre à la Femafoot pour attirer son attention sur la violation des textes et la naissance d’une crise au sein du football malien. Contre toute attente, le président de la Femafoot répond par une lettre circulaire en date du 23 avril convoquant l’A.G ordinaire élective pour les 6 et 7 décembre 2013. Soit un bonus de près de 5 mois. Pire, une autre lettre de la Femafoot en date du 24 avril, en réponse aux clubs pétitionnaires, fait prévaloir les articles 30.1  et 104.1 : «L’Assemblée Générale se réunit tous les ans au plus tard quatre-vingt-dix (90) jours après l’arrêt des comptes»; «L’exercice social et budgétaire de la Fédération malienne de football a une durée d’une année. Il commence le 1er octobre et se termine le 30 septembre.»

Le 29 avril 2013, le Collectif des clubs pétitionnaires change de nom et devient le Collectif du 11 juillet regroupant 10 clubs de Ligue 1 ; 8 clubs champions de D2 ; 3 Ligues Régionales et 2 Groupements sportifs. Fort de plus de la majorité +1 du Collège électoral, le Collectif du 11 juillet adresse une demande de convocation d’Assemblée Générale extraordinaire à la Femafoot pour le 11 juillet (fin du mandat du C.E).

Depuis, les positions se radicalisent. Mais le 21 mai, la Fifa s’invite dans les débats à travers une lettre obligeant la Femafoot à organiser les élections au terme du mandat de ses dirigeants. Dans la foulée, le 23 mai, la Femafoot adresse une demande sous forme de fin de non recevoir aux clubs du Collectif. En expliquant que le Collectif ne dispose pas de la majorité requise pour demander la convocation d’une A.G extraordinaire. Coup de tonnerre ! Le 12 juin dernier, deux lettres contradictoires sont adressées au Collège électoral. La Femafoot convoque l’A.G ordinaire pour les 12 et 13 octobre 2013 et  le Collectif du 11 juillet convoque le Collège électoral pour le 12 juillet 2013 en A.G extraordinaire élective. Le pont est désormais coupé ! Le 28 juin dernier, le Collectif lance officiellement la lettre de tenue de l’A.G extraordinaire élective à tout le Collège électoral pour le 12 juillet. Mais avant, il a pris soin de suspendre la médiation du Comité National Olympique et Sportif du Mali. Depuis, c’est la panique dans le camp fédéral. On dort avec un œil pour ne pas dire le contraire. Le Samedi 29 juin dernier, le président Cissé s’invite chez Boukary Sidibé «Kolon», président du Stade malien de Bamako et membre influent du Collectif du 11 juillet. Ce dernier le reçoit dans son bureau d’Azur Voyage, sis à l’ACI 2000.

Selon nos sources, le président Cissé a demandé à Kolon de peser de tout son poids pour éviter une A.G extraordinaire, avant de l’inviter à s’invertir pour une sortie de crise. Le président du Stade malien de Bamako s’est dit flatté de cette marque de considération pour sa modeste personne. Il s’est aussi engagé à informer le Collectif du 11 juillet de la nouvelle démarche entreprise par le président de la Femafoot. Pour le président Sidibé, Hammadoun Kolado Cissé aurait pu engager plutôt cette démarche.

La Fifa met la balle à terre

Dans une correspondance en date du mercredi 3 juillet 2013 et faxée au Secrétaire Général de la Femafoot Boubacar Thiam,  le Secrétaire Général de la Fifa, Jérôme Valcke donne le chronogramme de l’Assemblée Générale élective. La Fifa est d’avis que le processus électoral soit lancé en  convoquant l’Assemblée Générale ordinaire pour les 5 et 6 octobre afin de respecter les délais statutaires relatifs aux élections. (Lire l’intégralité de la lettre Fifa).

L’on sait par ailleurs que le mandat du Comité Exécutif actuel prend le 11 juillet prochain. La CE présidé par Hammadoun Kolado Cissé aura-t-il la légitimité requise pour convoquer le processus électoral ?

Il ne serait-il pas judicieux de convier cette tâche à un comité transitoire ou au Secrétariat Général de la Femafoot pour une plus grande transparence ? Quelle sera la composition du Collègue électoral ?

Baba Cissouma

LETTRE DE LA FIFA

Par Fax

Fédération malienne de football

M. Boubacar Thiam, Secrétaire Général

Zurich, le 3 juillet 2013

S/G/tre/pco

Objet : Prochaines élections de la Fédération malienne de football

Nous avons bien reçu votre courrier du 1er juillet 2013 au sujet du processus électoral de la Fédération malienne de football (FMF) et nous vous en remercions. Nous regrettons que la voie consensuelle qui semblait prévaloir parmi les acteurs du football malien ait échoué alors qu’elle paraissait la plus appropriée.

Nous prenons note du communiqué du président de la Ligue régionale de Tombouctou  appelant à une Assemblée Générale extraordinaire le 12 juillet en vue de procéder au renouvellement du Comité Exécutif de la FMF. Si les Statuts de la FMF prévoient  de convoquer une Assemblée Générale lorsque 50% +1 des membres en font la demande, il ne saurait cependant être question de  prendre des décisions contraires à d’autres dispositions statutaires. Le processus électoral de la FMF est décrit de façon  précise dans les statuts et il commence 90 jours avant la tenue de l’Assemblé élective. Plusieurs étapes doivent ensuite être respectées afin d’assurer un processus démocratique et transparent.

En ces circonstances, toute élection qui aurait lieu lors de l’éventuelle Assemblée Générale extraordinaire du 12 juillet 2013, dont la légitimité reste à prouver (remplir la condition 50% +1), serait invalide du fait  du non-respect des clauses sus mentionnées.

Nous sommes ainsi d’avis que vous lanciez le processus électoral comme vous l’annoncez dans votre courrier en convoquant l’Assemblée Générale ordinaire pour les 5 et 6 octobre afin de respecter les délais statutaires relatifs aux élections. Le caractère ordinaire de l’Assemblée Générale offrira  également la possibilité à tout membre de la FMF de faire part de ses éventuelles préoccupations. A cet égard, il est important que vous vous assuriez que les délégués qui prendront part à l’Assemblée Générale des 5 et 6 octobre 2013 auront toute la légitimité requise, à savoir qu’ils auront été dûment nommés ou élus par les membres qu’ils représentent, comme stipulé par la FMF.

Nous sommes convaincus que le football constitue un facteur d’unification, et plus particulièrement dans les pays ayant connu votre récent passé. Nous espérons dès lors que les acteurs du football malien sauront faire preuve de sagesse et se concentrer sur les élections que nous souhaitons sereines et transparentes. La FIFA suivra de près l’évolution de la situation et se fera représenter lors de l’Assemblée Générale des 5 et 6 octobre 2013.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Secrétaire Général, nos meilleures salutations.

Fédération Internationale de Football Association

Jérôme Valcke, Secrétaire Général

Copie : CAF, Collectif du 11 juillet

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