Coupe du monde junior, Mali-Mexique : Victoire impérative !

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Pour leur dernier match de poules, les Aiglons n’ont pas droit au faux pas. Ils doivent obligatoirement gagner pour se qualifier et prolonger leur séjour en Turquie.

Le sélectionneur national, Moussa Keïta Dougoutigui tient le même discours depuis le coup d’envoi de ce Mondial, Turquie 2013. A chaque sortie des Aiglons, le technicien répète qu’il jouera pour la victoire et qu’il fera tout pour atteindre son objectif. Mais après deux journées de compétition, on est loin du compte car les Aiglons n’ont toujours pas gagné et l’équipe semble plus proche aujourd’hui de l’élimination que de la qualification au deuxième tour. C’est le moins que l’on puisse dire quand on sait que le Mali n’a totalisé que 2 petites unités en autant de matches et que le capitaine Boubacar Diarra et ses camarades sont condamnés à gagner ce dernier match de poules contre le Mexique pour prolonger leur séjour en Turquie.

L’heure de vérité a donc sonné pour le coach Dougoutigui et ses joueurs : cette fois, c’est la victoire ou rien. Car après les deux nuls concédés face, respectivement au Paraguay et à la Grèce, seule une victoire peut permettre aux Aiglons de poursuivre l’aventure. Pour se qualifier, les Aiglons doivent donc marquer des buts, au moins un de plus que le Mexique. Or, lors des deux premières rencontres ce sont les buts qui ont manqué à la sélection nationale et ce manque de percussion en attaque qui suscite quelques interrogations dans le camp malien. Plusieurs questions se posent aujourd’hui.

Le coach Dougoutigui va t-il renforcer sa ligne d’attaque en intégrant un deuxième attaquant au côté d’Adama Niane ? Va-t-il reconduire son onze de départ contre la Grèce et se contenter de modifier son dispositif tactique ? Jusqu’à hier, l’ancien défenseur des Aigles n’avait donné aucune indication sur ses intentions, se contentant une fois de plus de dire qu’il jouera pour la victoire et qu’il est optimiste pour la suite des événements. Toutefois, pour la première fois, le technicien est apparu prudent et n’exclut pas une éventuelle élimination des Aiglons au premier tour.

Interrogé par une chaine de télévision locale sur les chances du Mali face au Mexique, le sélectionneur national, après avoir affirmé qu’il n’a jamais considéré les Mexicains comme les favoris du Groupe D, dira que «tout est encore possible, surtout quand on sait que le Mali n’a eu que 8 jours de préparation avant le Mondial». Dougoutigui a-t-il déjà abandonné le combat ou cherche-t-il une excuse après les deux nuls concédés par les Aiglons, interrogera un officiel malien. Les propos du sélectionneur national ont semé le doute dans le camp, mais le président de la commission chargée des sélections de catégorie d’âge, Vieux Makan Keïta a tenu à relativiser la déclaration de Dougoutigui, expliquant qu’il s’agit simplement d’un problème de communication.

Toutefois, il faut dire depuis la deuxième sortie des Aiglons et le nouveau nul concédé par le capitaine Boubacar Diarra et ses coéquipiers, l’atmosphère n’est plus la même au sein de la sélection nationale. D’un côté, le coach Moussa Keïta Dougoutigui se plaint de certains joueurs qu’il accuse de ne pas respecter ses consignes et de ne pas se donner à 100% et de l’autre, des joueurs manifestent une certaine lassitude face aux méthodes de travail du technicien. Mais jusque-là, aucune des deux parties n’a exprimé ouvertement son mécontentement et chaque fois que l’équipe se retrouve sur la pelouse, elle oublie tout pour se concentrer uniquement sur le sujet.

Là réside justement la force de ces Aiglons, version Moussa Keïta Dougoutigui. Depuis leur arrivée à Gaziantep, les joueurs sont inséparables et leur envie de réaliser quelque chose ensemble ne souffre d’aucune contestation. A chaque regroupement dans le hall de l’hôtel, le capitaine Boubacar Diarra et ses coéquipiers chantent ensemble une chanson du terroir-en général des chants de guerre-histoire de se remonter le moral et de montrer à leurs adversaires et aux hôtes turcs qu’ils portent le pays dans le cœur. S’ils sont dans l’ensemble déçus du résultat des deux premières journées, les joueurs restent confiants pour la suite des événements et sont décidés à se racheter face au Mexique.

Des Mexicains bon dernier du groupe avec 0 point et qui n’ont pratiquement plus rien à espérer du tournoi si ce n’est une hypothétique meilleure troisième place en cas de succès contre les Aiglons. Mais si les champions en titre de la CONCACAF n’ont plus rien à espérer du Mondial, ils n’ont également rien à perdre dans ce match contre les Aiglons. C’est dire que la pression sera surtout sur les épaules des joueurs de Dougoutigui, qui sont condamnés à gagner et par conséquent, à prendre des risques pour atteindre leur objectif.

Jusque-là, le Mexique n’a rien montré et les champions en titre de la CONCACAF ne se sont illustrés que par leur maladresse criarde devant les buts. Mais malgré tout, on ne peut écarter totalement un réveil de la sélection mexicaine qui aura à cœur de quitter le Mondial sur une note positive. Pas besoin en tout cas de rappeler aux Aiglons que les Mexicains sont blessés dans leur orgueil après l’échec face à la Grèce et surtout contre le grand rival paraguayen. En deux matches, les juniors mexicains ont subi autant de revers et l’équipe n’a marqué qu’un petit but, alors qu’elle en a encaissé trois. Les Aiglons aussi n’ont fait trembler les filets qu’une fois, mais contrairement au Mexique, le Mali n’a pris qu’un but.

C’est dire que le score du match sera également important pour la sélection nationale qui doit gagner et marquer des buts pour soigner son goal-average et espérer terminer en tête du groupe. Si c’est le cas, le coach Moussa Keïta Dougoutigui et ses joueurs resteront à Gaziantep pour les huitièmes de finale, sinon la sélection nationale se rendra soit à Antalya, soit à Trabzon pour le deuxième tour. Mais pour le moment le plus important pour le capitaine Boubacar Diarra et ses coéquipiers, c’est la victoire contre le Mexique, demain au stade Kamil Ocak où les nôtres sont déjà assurés du soutien du public local. Dès la deuxième journée des matches de poule les supporters turcs ont annoncé la couleur en sifflant copieusement les Mexicains après leur défaite contre le Paraguay.

Envoyé spécial S. B. TOUNKARA

Aujourd’hui au stade Kamil Ocak 15h : Mali-Mexique A Trabzon 15h : Grèce-Paraguay

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