Coupe du Mali : Onze créateurs, pour entrer dans l’histoire

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Les Créateurs existent depuis 1963, mais jusque-là, l’équipe n’avait jamais réussi à atteindre une finale de Dame coupe.


Terrain des Onze Créateurs, mardi 21 août 16h : la séance d’entraînement des Créateurs vient de commencer. Tous les joueurs sont là et pas un seul élément ne manque à l’appel. Au centre du terrain, le coach Nouhoum Diané et son staff assistent à la séance. Au bord du terrain quelques dizaines de supporters discutent entre eux. Quelques minutes plus tard, les responsables du club commencent à faire leur apparition dans l’enceinte dont le secrétaire général, Sambou Sidibé.

Au fil des minutes, la foule grandit. A chaque action, les supporters applaudissent. L’atmosphère est bon enfant, le coach Nouhoum Diané affiche un sourire large mais a du mal à cacher son émotion. Samedi, il disputera la première finale de la coupe du Mali de sa carrière. L’attente aura duré près de deux décennies quand on sait que le technicien a traîné sa bosse sur le banc du CSK pendant 13 ans (6 ans en tant qu’entraîneur principal) avant de diriger l’AS Bakaridjan et la J. A. en passant par la sélection nationale cadette, les Aiglonnets.

Mais jamais Nouhoum Diané n’avait réussi à atteindre une finale de coupe du Mali. Et quand on demande au technicien s’il est surpris d’avoir hissé les Onze Créateurs en finale en écartant au passage le Djoliba, champion du Mali en titre, sa réponse est on ne peut plus claire : « je ne m’attendais pas du tout à atteindre la finale. Non, honnêtement je ne m’y attendais pas ».
« On a eu un début de championnat difficile, se rappelle Nouhoum Diané. On se battait plutôt pour le maintien en D1 et on ne se faisait guère d’illusions pour la coupe du Mali. Mais quand on a gagné nos deux premiers matches en coupe du Mali, on s’est dit pourquoi ne pas essayer. Plus intéressant encore, la coupe du Mali a permis à l’équipe d’amorcer son redressement en championnat ». Bien sûr, le rêve de Nouhoum Diané est de conduire les Onze Créateurs sur la plus haute marche du podium, samedi face à l’US Bougouni et d’inscrire son nom au palmarès de Dame coupe.

Mais d’ores et déjà, le technicien salue le parcours réalisé par ses joueurs et se dit « fier et heureux de son travail ». « On joue une finale pour la gagner. Cette finale est une première pour l’équipe ; nous avons une bonne occasion d’entrer dans l’histoire. Il ne faut pas la rater », souligne le technicien tout en mettant en garde ses joueurs contre tout complexe de supériorité. « Il faut respecter tous les adversaires. L’US Bougouni n’est pas là par hasard. L’équipe a prouvé qu’elle a le niveau en éliminant le détenteur du trophée, le COB », rappellera l’entraîneur des Jaunes et noirs.

L’emblématique capitaine des Onze Créateurs, Aimé Koffi abonde dans le même sens et insiste sur le respect de l’adversaire et la solidarité du groupe. « Le travail paye toujours, dit-il. Pour arriver là, nous avons travaillé. Eux aussi (l’US Bougouni, ndlr) ont travaillé pour arriver en finale. C’est vrai qu’ils jouent en deuxième Division mais cela n’enlève rien au mérite de l’équipe ». Pour le petit milieu offensif des Créateurs, la clé de la finale sera la même que pour les matches précédents.

« C’est la solidarité sur le terrain et l’engagement qui nous ont permis d’atteindre la finale ; il faut continuer sur cette lancée pour espérer réaliser notre rêve qui est de remporter la coupe », préconise Aimé Koffi. « Cette finale est une grande fierté pour le club et un moment particulier pour nous. Nous sommes aux portes de l’histoire et nous en sommes conscients », conclura le capitaine des Créateurs.

Du côté des responsables et des supporters du club, c’est également la grande mobilisation. Depuis plusieurs jours, le comité directeur et le comité des supporters multiplient les initiatives et mènent une intense campagne de sensibilisation auprès des populations et des opérateurs économiques. « Nous avons déjà rencontré les populations du quartier et les familles fondatrices de Bamako, indique le secrétaire général du club, Sambou Sidibé. Tout le monde doit se sentir concerné par cette finale, ce n’est pas une affaire de Niaréla, Bozola, Quinzambougou ou la Commune II. C’est tout Bamako qui doit être derrière les Onze Créateurs et nous travaillons dans ce sens ».

Un opérateur économique s’est déjà manifesté en mettant mille tee-shirts à la disposition du comité directeur. D’autres gestes sont attendus aujourd’hui et demain dont celui du sponsor principal, Sylla-Transit, annonce le secrétaire général. « Les ressources humaines ne manquent pas aux Onze Créateurs, assure Sambou Sidibé en rappelant que contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, les Créateurs existent depuis près d’un demi-siècle ». « Notre équipe a été portée sur les fonts baptismaux en 1963, mais a dû attendre jusqu’en 1994 avant d’être affiliée à la ligue du District, indique le secrétaire général du club. L’équipe est née de la fusion de plusieurs petits clubs du quartier dont l’AJB et le Club olympique de Niaréla et ce sont les joueurs eux-mêmes qui ont proposé le nom Onze Créateurs. Le nom complet c’est les Onze Créateurs de ballon, mais lors de notre affiliation à la ligue du District, on a décidé d’enlever ballon parce que c’était trop long », précisera Sambou Sidibé. Voilà pour la petite histoire. La grande, ce sera la finale de samedi contre l’US Bougouni.

Souleymane Bobo Tounkara

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