Pour la première fois depuis le lancement de la compétition en 1961, la finale se jouera sans aucun des trois poids lourds du football national que sont le Djoliba, le Réal et le Stade malien.
La coupe du Mali existe depuis 1961 (la première édition a été remportée par le Stade malien face au Djoliba 3-3 puis 2-1) mais en 51 ans d’existence, soit plus d’un demi siècle, il n y a jamais eu de finale sans les trois poids lourds du football malien à savoir le Djoliba, le Stade malien et le Réal. Ce long règne des trois cadors du District appartient désormais au passé puisque cette année aucune des trois équipes ne participera au bouquet final.
La faute, aux Onze Créateurs de Niaréla et à l’US Bougouni qui ont créé la sensation en se qualifiant en finale face, respectivement au Djoliba et au COB. Le mérite des Créateurs et des Jaunes et verts est d’autant plus grand que le Djoliba est champion du Mali en titre et le COB, détenteur du trophée de Dame coupe. Qui aurait parié sur ces deux finalistes au coup d’envoi de cette 52è édition de la coupe du Mali ? Personne, surtout pour ce qui concerne l’US Bougouni pensionnaire de D2. En se hissant en finale, lundi face au COB (4-2 aux tirs au but, 1-1 à l’issue du temps réglementaire et des prolongations) l’US Bougouni est devenue la deuxième équipe issue d’un cercle à atteindre une finale de coupe du Mali après le Mamahira de Kati en 2001 (défaite 5-0 face au Stade malien).
La première équipe de l’intérieur à se qualifier à une finale de Dame coupe est le Sonni de Gao. C’était dès la deuxième édition de la compétition et les joueurs de la cité des Askias avaient été sèchement battus 7-1 par le Réal. L’année suivante, ce fut au tour de l’Avenir de Ségou de s’inviter au bouquet final, mais à l’instar du Sonni, les Ségoviens s’inclinent 3-6 devant le Stade malien. En 1965, la Kayesienne de Kayes n’aura pas plus de réussite contre le Djoliba large vainqueur 5-1. En 1966, l’Avenir de Ségou revient pour sa deuxième finale et chute à nouveau au pied du podium (défaite 2-0 contre le Réal). Un an plus tard, le même Réal l’emporte 4-1 devant l’US Sévaré (cette ville avait alors le statut de subdivision) avant d’enchaîner avec un troisième succès face à Africa sports de Gao étrillé 8-2 en 1969. Mais auparavant, les Scorpions avaient remporté leur cinquième trophée de Dame coupe en battant le Stade malien 1-0 en 1968.
Des Stadistes qui se rachèteront deux ans plus tard en battant la Kayesienne 1-0 (but de Doudou Diakité sur penalty) au terme d’une finale disputée de bout en bout. La série noire se poursuivra pour les équipes de l’intérieur en 1971 et 1972 avec les défaites de la JSS et de l’Avenir de Ségou face, respectivement au Djoliba (4-0) et au Stade malien (5-1).
Après ces déconvenues, il faudra attendre trois ans pour voir les « régionaux » refaire surface et participer à deux finales d’affilée : 1976 (défaite de l’Avenir de Ségou contre le Djoliba 0-3 après une première édition soldée par 0-0) et 1977 (défaite du Tibo club de Mopti devant les mêmes Rouges 6-1). En 1982, le Biton de Vital Ky plie devant le Stade malien (4-2) mais cinq ans plus tard le Sigui met fin à la série noire en remportant la 27è édition de Dame coupe face au Réal battu 2-1. L’attaquant Mady Diallo et ses coéquipiers devenaient ainsi les premiers joueurs de l’intérieur à inscrire leur nom au palmarès de la compétition.
La suite sera moins bonne pour les équipes de l’intérieur puisqu’il faudra attendre sept longues années pour voir celles-ci revenir au devant de la scène. Mais contrairement au Sigui dont c’était la première finale, le Nianan de Koulikoro ne réussira pas à franchir le dernier obstacle qui se dressait devant lui, s’inclinant 2-0 après prolongations contre le Stade malien (1994). En 1999, l’équipe de la capitale du Méguétan plie à nouveau devant le Stade malien (1-0).
La troisième tentative des joueurs de Koulikoro se solde également par un échec face au Djoliba en 2004 (défaite 2-0) mais un an auparavant, le Tata de Sikasso avait échoué face aux mêmes Rouges (2003, défaite 2-1 après prolongations). La dernière finale des équipes de l’intérieur remonte à 2007 (défaite de l’AS Bakaridjan contre le Djoliba, 2-0) et de cette date jusqu’à la qualification de l’US Bougouni, lundi dernier, les Régionaux n’avaient plus eu le privilège de participer à la grande fête du football national.
Ainsi, en 51 éditions de coupe du Mali, les équipes de l’intérieur se sont hissées 19 fois en finale pour seulement une victoire, celle du Sigui de Kayes contre le Réal. La 20è fois sera-t-elle la bonne et l’US Bougouni deviendra-t-elle la première équipe du pays issue d’un cercle à brandir le trophée de Dame coupe ? Le keeper Yacouba Fomba et ses coéquipiers réussiront-ils là où le Tata de Yahaya Coulibaly a échoué de justesse en 2003 face au Djoliba ? Toute la troisième Région administrative du Mali rêve de la coupe du Mali et tous les inconditionnels prient pour une victoire du capitaine Boubacar Konaté et ses coéquipiers, le 25 août prochain face aux Onze Créateurs.
Les Jaunes et verts sont à 90 ou 120 minutes d’un exploit qu’aucune équipe malienne n’a réalisé avant eux, mais face aux Créateurs qui rêvent également d’inscrire leur nom au palmarès du prestigieux trophée pour la première fois de leur histoire, la mission s’annonce très difficile pour les joueurs de Bougouni. Pour tout dire, le plus dur est encore à venir pour le keeper Yacouba Fomba et ses coéquipiers.
Souleymane Bobo Tounkara
Bonne chance a l’US Bougouni.
Allez US Bougouni. Tous les ressortissants de Bougouni sont derriere vous.
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