Jamais, dans l’histoire du Mali, le football féminin n’a été aussi bien mis en valeur comme cette année. Et ce, à la faveur de l’arrivée d’une nouvelle équipe à la tête de la fédération malienne de football. Ambitionnant de voir cette discipline occuper une place à l’échelle continentale, voire mondiale (ce qui n’est pas impossible), le choix de la présidente de la commission centrale de football féminin a été porté sur Mme Traoré Fatou Camara, une ancienne footballeuse, disponible, ambitieuse et très expérimentée. Quelques mois après le début de son mandat, les résultats sont plus que satisfaisants, avec à la clé la réussite totale de la 3ème édition de la coupe du Mali de football féminin.
Cette compétition nationale a vu la participation de presque toutes les régions du pays. Mieux encore un défi énorme a été relevé avec la livraison d’un match de football féminin, à Tombouctou, chose qui n’est pas aisée en cette période où la menace terroriste plane encore sur les régions du Nord. Et la réussite de cette rencontre a été plus que salutaire, vu l’engouement suscité chez les populations. Ce qui d’ailleurs a valu un article, paru le vendredi 18 juillet 2014, dans votre quotidien préféré L’Indépendant.
Revenons à la finale, qui, bien que couplée à celle des hommes, a été jouée à 14 heures. La rencontre coïncidait également avec la panafricaine des femmes, ce qui n’a pas permis une forte mobilisation des associations féminines, qui devaient choisir entre plusieurs activités. C’est là, l’une des raisons qui explique d’ailleurs l’absence de la première dame et des femmes ministres au stade.
Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a présidé cette finale et son émotion a été grande. Dans sa déclaration à la presse, il ne l’a pas caché. Le public également, même ceux qui n’ont pas pu effectuer le déplacement, a été bien servi, car pour une fois, le match des dames était retransmis en direct sur la télévision nationale.
Pour y parfaire, il a fallu l’implicable totale de la présidente de la CCFF et de sa représentante, notre collaboratrice Clarisse Njikam, qui ont abordé, lors des réunions du comité d’organisation, des préoccupations pertinentes, pour l’amélioration de cet évènement.
Il faut aussi ajouter l’implication totale des membres de cette commission, dont les différentes tâches ont été réparties lors d’une réunion présidée par la présidente, à quatre jours de la finale.
A titre d’exemple, cinq membres de la CCFF ont été désignés pour se joindre au président de la Femafoot pour l’accueil protocolaire du ministre des Sports qui présidait la finale des dames. Mais, ce fut un boycott total de la plupart de ces membres. Pour quelle raison ? On ne le saura pas. Curieusement, ce sont en majorité ceux qui boycottent les consignes de la présidente qui se plaignent de n’être pas impliqués. A quel niveau ? Peut-être à la gestion des sous…
Dans une interview qu’elle nous a accordée au lendemain de son accession à la présidence du football féminin, Fatou Camara a été on ne peut plus claire, quant à la gestion de cette commission. ” J’ai été élue pour des objectifs précis visant à redorer l’image du football de notre pays. A la fin de mon mandat je devrais rendre compte. Il y a donc du chemin à faire et pour y parvenir, j’aurai besoin des hommes et des femmes disponibles et honnêtes. Avant d’ajouter: «Je peux déjà l’avouer, ce qui sera destiné au football féminin ne sera pas utilisé à d’autres fins ” a-t-elle prévenu.
Effectivement, Mme Traoré est dans une bonne lancée, après la réussite de la coupe du Mali, place sera très prochainement faite au carré d’as du district de Bamako, puis du championnat national, un autre challenge. La préparation de l’équipe nationale sénior dame pour les jeux africains, Brazza 2015 est également en cours.
Malgré tout, certaines mauvaises langues du moins celles qui ont du mal à accepter que quelqu’un d’autre réussisse là où elles ont échoué ne cessent d’envenimer la situation. D’aucuns sont même allés rencontrer les présidents des ligues pour leur signifier que la présidente ne travaille pas et confie la totalité de la tâche à une ” étrangère “. Honte pour eux ! Un adage ne dit-il pas que ce sont les incapables qui se plaignent ? A titre de rappel: un ministre d’origine malienne a eu à exercer dans le gouvernement camerounais, avec rang de ministre. Preuve qu’aucun pays ne s’est developpé en vase clos. Donc tanpis pour les «aigris».
En tout cas, l’agitation des détracteurs est une preuve que les choses bougent vraiment. Et très souvent quand ça marche, chacun veut prendre sa part. Si tel est le cas, il faut savoir comment demander son intégration. Sinon le mouchardage ne sert à rien ! Le chien aboie la caravane passe. C’est au pied du mur qu’on juge le maçon. Wait and see.
Clarisse JKAM