A chaque Coupe d’Afrique, c’est la même histoire. Le Maroc se voit coller une étiquette de favori sur le dos. Pourtant, depuis 1976 (date de leur seul succès), c’est souvent par la petite porte que les Lions de l’Atlas quittent la compétition. Il y a bien eu une finale en 2004, perdue face à la Tunisie de Roger Lemerre (1-2), mais c’est malheureusement la seule éclaircie d’un bilan famélique (un seul autre quart de finale depuis 1988). La compétition ne lui réussit donc pas et pour couronner le tout, le tirage au sort lui a offert cette année un groupe dense avec la Tunisie et le Gabon, co-organisateur. Tout ça, en dépit de l’absence des historiques Nigéria, Egypte ou Cameroun.
Malgré tout, l’espoir est grand au Maroc et il tient à un nom: Eric Gerets. En deux ans, l’ancien entraîneur marseillais a largement convaincu son monde (7 victoires, 3 nuls, 3 défaites) avec des succès probants sur l’Algérie en qualifications (4-0) ou encore sur le Sénégal à Dakar (0-2), en amical. Surtout, il est parvenu à faire l’amalgame entre les vedettes (Chamakh, Hadji), les nouveaux leaders (El Kaoutari, Kharja, Ahmadi, Belhanda) et des joueurs de moindre renom. Le Belge a aussi su intégrer dans cette période quelques jeunes appelés à un bel avenir comme Amrabat (Kayserispor) ou l’ancien Caennais Youssef El Arabi.
Gerets: “La Tunisie a une belle équipe mais moi aussi !”
La seule incertitude pour le Maroc, c’est l’état de forme de ses joueurs majeurs. Chamakh ne joue que très rarement avec Arsenal, Kharja le capitaine n’est pas non plus titulaire à la Fiorentina, alors que Kantari (Brest) et Taarabt (QPR) sont souvent sur le banc. Seront-ils plus frais ou en manque de rythme? Pour Gerets, ils seront surtout motivés. “Ils ont la fierté pour montrer en équipe nationale qu’il faut compter sur eux dans leur club. C’est pour ça que je suis sûr que cela va leur donner une motivation supplémentaire pour jouer des gros matches. Ils ne jouent pas uniquement pour leur pays mais quelque part aussi pour avoir leur place dans leur équipe en Europe”.
Si Gerets est à ce point confiant, c’est aussi parce qu’il a eu l’occasion de remettre tout le monde à niveau lors d’un stage de préparation à Marbella en Espagne. “Je me suis rendu compte au début que des joueurs avaient besoin de toucher le ballon, de faire des courses. Aujourd’hui, il y a un monde de différence.” De quoi aborder sereinement ce premier match. “C’est l’équipe la mieux préparée, avec les plus grandes volontés et discipline qui l’emportera. La Tunisie a une belle équipe mais moi aussi”. Avant d’ajouter, plus prudent. “C’est une Coupe d’Afrique des Nations. Tout peut arriver. Tu ne peux jamais rien prévoir”. Surtout avec le Maroc, non?
dim, 22 janv 2012
Philippe DA COSTA / Eurosport