« Aujourd’hui, alors que le pays traverse une période difficile, gagner représente beaucoup plus que trois points ». En une phrase, le milieu de terrain malien Seydou Keita avait tout résumé. Face à la guerre qui frappe actuellement le Mali, la Coupe d’Afrique des Nations 2013 semble bien dérisoire. A Port Elizabeth hier dimanche, les « Aigles » maliens ont battu le Niger pour leur entrée en lice dans le groupe B, histoire de donner à leur peuple un court répit en pleine terreur.
Pour les joueurs, aborder la compétition phare du continent africain dans un tel contexte est loin d’être évident. Mohamed Sissoko, le milieu de terrain du PSG, le reconnait volontiers : « Ce n’est pas évident, le Mali traverse une situation compliquée. On est en période de guerre, on essaye de faire abstraction de notre côté. On est vraiment inquiet et triste pour les gens qui vivent cette situation au Mali. Ma famille s’inquiète, elle s’attend à tout. Ça me fait peur, ce sont des situations qui existaient déjà en Afrique quand j’étais petit et maintenant, ça arrive dans mon pays… »
Dans une poule qui verra les Aigles affronter aussi le Ghana et la RD Congo les deux derniers ayant fait un match nul prolifique en but (2 buts partout), l’objectif était donc de gagner face au Niger, petit poucet de la poule, pour redonner un petit sourire au peuple malien. « On va tout faire pour donner de la joie au peuple malien », avait d’ailleurs promis Momo Sissoko.
Malgré une domination durant tout le match, les partenaires du capitaine Seydou Keïta ont livré une prestation très décevante. Il a fallu attendre les dernières minutes, soit la 85 e minute et une erreur du gardien nigérien pour que l’ancien milieu de terrain du FC Barcelone marque le seul but de la rencontre. L’essentiel est là, mais il faudra être plus consistant lors des confrontations contre la RDC et le Ghana si on veut être au second tour au moins.
Ousmane Daou