Privés de la rencontre capitale des Aigles contre la Sierra Leone, hier dimanche au Stade du 26-Mars de Bamako, Frédéric Kanouté et Mahamadou Diarra sont très amers. Pour eux, la décision de la Fifa les obligeant à sacrifier les intérêts du Mali au profit de leurs clubs est inadmissible.rn
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« Révoltant » ! C’est ainsi que Frédéric Kanouté, l”attaquant international malien du FC Séville, a jugé samedi la décision de la Fifa de l”obliger à quitter les Aigles du Mali pour jouer avec son club espagnol. « Ce n”est pas normal ce qu”ils ont fait avec mon pays », a déclaré à Séville Frédéric Kanouté, dont les propos sont rapportés sur le site Internet du club andalou. « Ils ont changé la réglementation en un jour et discrédité mon pays, parce qu”il est africain et pas européen. C”est révoltant ce qu”a fait la Fifa, qui n”a pas non plus résisté à la pression du Real Madrid », s’est-il offusqué.
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Meilleur buteur du FC Séville, Frédéric Oumar Kanouté a néanmoins assuré qu”il ne pensait désormais qu”au match contre Villarreal d’hier, comptant pour la 38e et dernière journée de Liga. Le FC Séville est 3e du classement, à deux points du leader, le Real Madrid. « Je veux aider mon équipe, qui n”y est pour rien dans tout ça », a-t-il expliqué le buteur du FC Séville.
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Le milieu de terrain malien du Real Madrid et capitaine des Aigles, Mahamadou Diarra, a lui aussi dû abandonner ses coéquipiers pour ce match capital pour la qualification à la Can « Ghana-2008 ». Il est arrivé samedi matin à Madrid et s”est entraîné avec ses partenaires. « Ce qu”a fait la Fifa est scandaleux. Je suis outré, c”est un manque de respect pour le football africain et l”Afrique en général », avait protesté Djilla dans L”Equipe du vendredi.
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« Kanouté et moi sommes dans la « merde » car, au pays, les gens pensent que c”est nous qui ne voulons pas défendre les couleurs du Mali », a conclu l’ex-Lyonnais, passé au Real l”été dernier. Toutefois, le Real Madrid a précisé dans un communiqué avoir reçu de la Fédération malienne l’autorisation pour que Mahamadou Diarra soit présent pour cette dernière journée décisive pour l’attribution de la couronne du championnat espagnol.
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Un ironique repentir
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La décision de la Fifa a naturellement provoqué la colère de l’entraîneur français des Aigles, Jean-Fancois Jodar. « C”est incroyable ce qu”a fait la Fifa, estime Jodar. Quatre jours avant le match, je dois changer l”équipe. La Fifa ne respecte pas le Mali. C”est un manque de respect de dire à un sélectionneur qu”il ne peut compter ni sur Kanouté ni sur Diarra quatre jours avant un match aussi important », a-t-il souligné.
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Pour ce qui est du président de la Fifa, Sepp Blatter, il a fait son mea culpa. Dans une déclaration à L”Equipe de samedi, le patron du football mondial reconnaît son erreur dans la gestion du cas malien et promet qu”elle ne se reproduira pas. Sepp Blatter avait signé mercredi un courrier adressé à la Fédération malienne lui enjoignant de libérer Frédéric Kanouté (FC Séville) et Mahamadou Diarra (Real Madrid) pour la dernière journée du championnat d”Espagne alors que les deux joueurs étaient avec leur sélection qui disputait dimanche un match décisif pour sa qualification pour la Coupe d”Afrique des nations contre la Sierra Leone. Ce repentir est très ironique pour un pays privé de deux de ses meilleurs éléments.
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« Cette date internationale du 17 juin a été fixée arbitrairement par la Fifa, je le reconnais. Et lorsque, en mars, nous avons avalisé cette dérogation, parce que la Confédération africaine cherchait une date, nous aurions dû préciser que ne pouvaient être concernés les joueurs engagés dans un championnat. Dans ces conditions, notre erreur ne doit pas être préjudiciable aux clubs qui, je le pense, auraient pu éventuellement attaquer la Fifa », a-t-il poursuivi. Le président de la Fifa affirme encore que « ça ne se reproduira plus ».
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Et comme le dit si bien Jodar, cette réaction tardive n”enlève rien aux préjudices que subit l”équipe du Mali. Pour la Fifa, les intérêts des pays comme le Mali sont secondaires face à ceux des clubs européens. Et dire que des gens comme Blatter doivent leur élection a la présidence de la Fifa grâce aux voix africaines. Il y a de quoi se mordre les doigts aujourd’hui.
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Moussa Bolly
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(depuis Genève)
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