Congrès électif de la FEGUIFOOT : Salifou Camara «Super V», nouveau président

La Fédération guinéenne a un nouveau président. Il s’appelle Salifou Camara dit Super V. Il a été porté à la tête de l’instance le jeudi 18 août dernier au terme du congrès électif de la Fédération guinéenne de football au palais du peuple de Conakry. Les travaux étaient supervisés par la FIFA et la CAF.

Du sang neuf à la Fédération guinéenne de football. Salifou Camara «Super V» en est le président. Il a élu par la grande majorité des électeurs des différentes instances du football guinéen réunis au Palais du peuple en Assemblée Générale suite à la convocation du bureau sortant. Trois candidats étaient en lice. Mais c’est Salifou Camara «Super V» qui est sort grand vainqueur du scrutin. Sur les 120 voix, 72 électeurs ont apporté leur choix à Salifou Super V, 44 ont voté pour le président sortant Bruno Bangoura, 2 pour Thierno Thiangui Diallo.

Le nouveau président Salifou Camara «Super V» prend ainsi les rênes de la Fédération guinéenne de football pour 4 ans. Au boulot, président !

La rédaction

Composition du Comité directoire

Président : Salifou Camara “Super V”
Premier vice-président : Djibril Becken Diarra
Deuxième vice-président : El hadj Ibrahima Sory Conté
Secrétaire général : Ibrahima Blasco Barry,
Membres : Lieutenant colonel Youssouf Traoré, Mohamed Camara, Amadou Benoît Camara, Thierno Abdoulaye Bah,    Mme Traoré Dr. Zalikatou Diallo, Fah Condé,  Abou Cissé, Dr. El Hadj Mohamed Kader Camara, Laye Oumar Koulibaly, Mamadouba Engagé Camara, Abdourahmane Touré.

NB : A noter que les présidents et membres des 15 commissions de la Fédération seront ultérieurement désignés.

Après l’élection à la fédération guinéenne de Football :

Une lettre au président Salifou Camara

Monsieur le président,

Dix ans après avoir été écarté des affaires du football, vous êtes de retour à la présidence de la Fédération. Cette traversée du désert que vous avez certainement vécu comme un purgatoire vous a permis de réfléchir sur les problèmes de la discipline.

Vous venez ainsi de bénéficier des suffrages des membres statutaires du congrès électif. Ce choix peut s’interpréter comme l’expression de la volonté de changement souhaitée par la famille sportive.

Les problèmes du football guinéen sont connus. Il s’agit simplement d’établir un agenda de priorités pour les évacuer progressivement. A très court terme, nous avons les éliminatoires de la CAN 2012 qui frappent à nos portes. Nous sommes pratiquement à 90 minutes du bonheur pour la simple raison qu’une victoire lors de l’avant-dernière journée contre l’Ethiopie nous assurera la qualification. Tout est donc à mettre en œuvre pour un franc succès le dimanche 4 septembre. Aucun détail n’est à négliger. Le Syli national doit bénéficier de l’union sacrée de tous les acteurs de la famille du football. A cet effet, les rancœurs et autres récriminations personnelles sont à mettre en sourdine au profit de l’intérêt national.

Dans le même ordre d’idées, la Fédération doit dès à présent se projeter sur la phase finale de la CAN 2012. Et entrevoir celle de 2013. Pour cette compétition, la CAF a changé le mode de qualification. Les 16 qualifiés de la CAN 2012 seront exemptés du premier tour des qualifications. Si l’on se qualifie donc pour la CAN de l’année prochaine, nous n’aurons qu’un seul match à livrer (en aller et retour) au second tour des éliminatoires de la CAN 2013. Un avantage non négligeable.

Sur cette lancée, les éliminatoires du Mondial 2014 seront à disputer. Une compétition absente de notre palmarès sportif. Est-ce que votre mandat nous portera cette fois-ci la chance ?

Monsieur le président,

Une fois que des mesures seront prises pour la gestion de ces préparatifs, il serait judicieux en relation avec le Ministère des Sports d’engager des démarches auprès de la FIFA pour la finalisation du projet Goal. La situation de ce programme en faveur de notre pays n’est pas du tout à notre honneur. Nous avons intérêt à relancer ce chantier vital pour l’administration et la promotion du football. Une fois achevé, le centre technique de Nongo pourra abriter le siège de la Fédération. En plus, la direction technique nationale aura à sa disposition l’outil nécessaire à la mise en œuvre de sa politique. Il vous revient donc d’identifier tous les blocages qui ont perturbé la réalisation de cet important projet.

Monsieur le président,

Evoluant dans le monde des affaires, vous n’êtes pas savoir qu’aujourd’hui, il est pratiquement impossible de gérer le football sans de substantielles ressources financières. Sport éminemment populaire chez nous, le football est très mal managé puisque les sponsors et annonceurs ne se bousculent pas du tout aux portes de la Fédération. Par la faute d’un marketing et sponsoring déficient.

En conséquence, tous les contrats de sponsoring de la Fédération sont à revoir en vue d’obtenir le maximum d’avantages. Plus, il y aura de l’argent à la disposition de la Fédération, plus les compétitions (championnat et coupe nationale) seront relevées. Il ne s’agit pas de procéder à de la commandite pour les clubs, mais d’accompagner ceux-ci dans l’animation des différentes compétitions.

A moyen terme, des réformes sont à engager pour restructurer nos clubs. Les clubs devraient satisfaire certaines conditions obligatoires à savoir : être doté d’une surface financière à évaluer, disposer d’un siège fonctionnel, d’un stade aux normes règlementaires, entretenir des équipes toutes catégories (cadets, juniors, seniors…)

Monsieur le président,

On ne le répètera jamais assez, la fracture entre la capitale et l’intérieur du pays est remarquable. Tous les efforts de développement du football sont presque concentrés sur Conakry. Il n’y a pas suffisamment d’animation dans nos préfectures. Même si au premier niveau, ce sont les ligues régionales qui sont censées prendre le relais de la Fédération. A leur décharge, ces ligues n’ont pratiquement pas de moyens conséquents pour véritablement fonctionner.

Au registre de ce qui vous attend, Monsieur le président, il y a le football des jeunes et le football féminin qui marquent sérieusement le pas chez nous. Les subventions de la FIFA pour ces deux catégories ne sont pas du tout utilisées à bon escient. La politique de la Fédération est à revoir.

Enfin, en relation avec le Ministère de tutelle, après la réception du grand Stade de Nongo, notre pays devrait être à même d’abriter des compétitions régionales (à l’échelle de la CEDEAO) et continentales. Dans ce registre, il y a le CHAN et la CAN Junior à moyen terme et la CAN des seniors. L’organisation de ces compétitions dotera notre pays d’infrastructures diverses profitables à tous les secteurs d’activité.

Monsieur le président, vous disposez de quatre ans pour poser les bases du renouveau du football guinéen. C’est tout le mal qu’on puisse vous souhaiter !

Salutations sportives !

Thierno Saïdou Diakité, consultant

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