À la tête du Comité National Olympique et Sportif du Mali (CNOSM) depuis plus de deux décennies, 24 ans pour être plus précis, Habib Sissoko envisage encore de briguer un septième mandat en décembre prochain. Ce qui serait un mandat de trop, pour certains acteurs du mouvement olympique malien qui s’oppose catégoriquement à la continuité de M. Sissoko qui selon eux a montré toutes ses limites à la tête de cet organe chargé de développer et protéger le mouvement olympique conformément à la Charte olympique.
Lors d’un point de presse tenu le lundi 24 avril 2024 à l’hôtel Maeva, le collectif pour la refondation du mouvement olympique et sportif du Mali a dénoncé la mauvaise gouvernance depuis plus d’une vingtaine d’années de l’actuel président du comité olympique et sportif du Mali, qui selon eux s’éternise à la tête de cette association sans pour autant apporter le moindre résultat sportif sur le plan international.
C’est un scénario, auquel on s’attendait le moins. D’abord le fait de voir naitre une farouche opposition contre Habib Sissoko, Président sortant du CNOSM, de la part de certaines fédérations sportives.
Ensuite, voir le président de la fédération de cyclisme SidyBagayoko et son homonyme Sidy Diallo un leader incontesté du mouvement olympique malien, se tenir côte à côte pour animer un point de presse de dénonciation de la mauvaise gouvernance dont fait preuve ce mouvement depuis des années.
Pour les conférenciers, c’est tout simplement un tournant décisif dans le mode de gestion du CNOSM et du processus électoral de son exécutif.
C’est dire à quel point l’atmosphère est très tendu entre les opposants au système et le clan dirigeant. Les premières empoignades verbales ont d’ailleurs commencé le mercredi, en témoignent les points de presse tenus le même jour par les deux tendances.
D’une part, le collectif pour la refondation du mouvement olympique et sportif du Mali qui pointe du doigt la gouvernance calamiteuse du président sortant qui pour faute de n’avoir pas apporté de résultats sportifs a démotivé plusieurs membres du mouvement olympique.
Pour l’opposition, il est temps de donner un autre souffle au sport malien et ce changement nécessite la mise à écart de ceux qui sont en charge de la gestion de cette association depuis plus de 24 ans sans pour autant parvenir à décrocher la moindre médaille olympique. Ce qui selon eux, est un affront pour le mouvement olympique malien qui regorge de talent .“Que de nouveaux visages émergent pour une nouvelle dynamique à l’activité olympique et sportive” à laisser entendre Sidy Diallo.
Pour parler de la mauvaise gouvernance d’Habib Sissoko et de sa dictature sportive lors de ses 24 ans de gestion léthargique, le conférencier Sidy Diallo note « que même dans les pays les plus dictatoriaux du monde, les élections se font par la voix des urnes, même s’il est constant qu’en Afrique ceux qui organisent les élections, les perdent rarement», avant d’expliquer la manière par laquelle pendant 24 ans consécutifs le Président sortant est parvenu à reconduire son mandant en boucle sans passer par la voix des urnes. Les mandats sont renouvelés par le truchement de motions de soutien des Présidents de fédérations proches d’Habib Sissoko et de son clan.
Et d’expliquer les aberrations qui existent dans les textes de l’association concernant le processus l’électoral. Notamment en ce qui concerne la non-limitation du mandat du Président, la non-limitation d’âge ainsi que les contradictions entre les articles 25 et 28 des statuts de l’association relative à la convocation de l’AG Élective et à la présentation des candidatures.
Les opposants dénoncent également la mauvaise gestion financière au sein du CNOSM depuis tout ce temps. “Comment les fonds alloués au CNOSM par l’État du Mali, les partenaires nationaux et internationaux sont gérés ? Pour l’heure, aucun rapport financier certifier ne justifier cela” soutien le conférencier.
De l’autre part, Habib Sissoko, qui est à la tête du Comité national olympique et sportif du Mali depuis mars 2000, s’est dit honoré par la marque de confiance placée en sa modeste personne par une vingtaine de présidents des fédérations nationales et regroupements sportifs qui lui ont émis une motion de soutien pour briguer un nouveau mandat (2024-2028).
Selon le président sortant, il y a des allégations colportées à son encontre par ses opposants; allégations qu’il rejette d’ailleurs. Pour lui tout ce que ses opposants lui reprochent n’est pas vrai. Ce qui est vrai pour lui, c’est que son comité national a pour seul souci de maintenir l’équilibre et la stabilité du sport malien.
Sur quoi mise le collectif pour la refondation du mouvement olympique et sportif du Mali pour mettre fin à la mauvaise gouvernance de l’actuel organe dirigeant du CNOSM ?
Le CRMOSM propose les pistes suivantes comme étant “un projet de changement et de bonnes gouvernances” pour le mouvement olympique du Mali :
⁃Mettre les athlètes et leurs expériences au cœur des jeux.
⁃Mettre les athlètes dans les meilleures conditions pour participer aux jeux
⁃Suscité l’esprit de compétition et la rage de vaincre aux athlètes
⁃Encouragé les athlètes à prendre en main leurs destinés en occupant les postes de dirigeants au sein des fédérations sportives
⁃Faire participer les athlètes à tous les niveaux de décisions opérationnelles
⁃Démocratisé le vote (bulletin secret)
⁃Mettre en place de véritables critères d’évaluations basées sur la performance et les résultats sportifs
⁃Mettre en place une équipe d’experts nationaux et internationaux pour définir les critères
Le collectif compte sur ces leviers comme « le sous-bassement, de la fondation pour un CNOSM transparent, solide et compétitif».
LA REDACTION
La Foudre