Créé la semaine dernière par les pratiquants du close-combat lors d’une assemblée générale tenue au lycée Mamadou M’Bodj, le Club Balimaya Ton est composé de grands maîtres des arts martiaux, particulièrement le close-combat. Ces derniers, membres de Van Club, pour des raisons de divergence d’idées, ont décidé mettre en place un nouveau club dénommé Balimaya Ton. C’est Me Siriman Sissoko qui a été porté à l’unanimité à la tête du bureau d’une trentaine de membres.
Le nouveau Club Balimaya Ton vient renforcer le rang des clubs et associations membres de l’Association malienne de close-combat et de la Fédération nationale de close-combat. La particularité de Balimaya Ton, c’est qu’il ne porte le nom de personne comme on a l’habitude de le voir avec les clubs de cette discipline.
Ce sont des frères et sœurs qui se sont retrouvés pour créer ce club en vue de cheminer ensemble dans la plus grande confiance et d’estime, d’où le nom “Balimaya Ton”. En frères, ces hommes et femmes veulent promouvoir le close-combat au Mali, en Afrique et dans le monde.
C’est aussi un club qui se dit ouvert à tous les arts martiaux. Les acteurs entendent procéder à son lancement dans les jours à venir avant d’élaborer un plan d’action.
A souligner que Balimaya Ton est membre non seulement de la Fédération malienne de close-combat, mais aussi de l’Union africaine de close-combat.
Ibrahima Ndiaye
Me Siriman Sissoko, président du club Balimaya Ton ceinture noir 4e Dan : “Je m’engage à faire de ce club une référence”
“Je suis de nature discret. J’ai toujours aimé travailler dans l’ombre. Toutefois, mes camarades ont décidé de me porter à la tête du club. C’est un fait de Dieu et je ne pouvais pas aller contre la volonté du Tout-Puissant. Avec les membres de mon bureau, nous sommes prêts à aider les élèves, à les pousser vers la réussite et nous allons aussi les apprendre à être à la hauteur.
Nous avons quitté ‘Van Club’ pas par méchanceté, pas non plus par la guerre. Dans un regroupement, si les objectifs ne sont plus les mêmes, c’est difficile de se comprendre. C’est juste un manque de compréhension sinon ce sont des gens avec qui j’ai travaillé pendant des années.
Notre séparation est due au fait que nos visions ne sont plus les mêmes. Mon objectif, c’est de promouvoir le close-combat à travers le Mali et le monde. Pour ça, je reste toujours attaché au respect des textes et je veillerai à cela dans le club. De mon point de vue, ce n’est qu’avec ça que nous pourrons construire ce pays”.
Ibrahima Ndiaye
Mariam Sangare
« Je suis fière »
“J’ai décroché ma ceinture noire en janvier 2022. Je pratique le close-combat depuis 2017, et ça n’a pas été facile au début, car je n’avais pas assez de courage. Ma chance a été que mon père aimait les arts martiaux. C’est lui qui nous a inscrit mes sœurs et moi. Mes deux sœurs sont au niveau de la ceinture marron, la troisième a la ceinture orange.
C’est une grande fierté pour moi d’être la première femme à avoir une ceinture noire dans cette discipline. Je remercie sincèrement mes maitres et mon père. Il était engagé pour nous, chaque soir, il nous accompagnait à l’entrainement. Je fais aujourd’hui, la deuxième année à l’Université et je parviens à suivre mes études et l’entrainement. Beaucoup de jeunes gens me craignent dans le quartier, ceux-ci me conseillent souvent d’abandonner cet art sinon que je n’aurais pas un époux. J’invite les filles à venir pratiquer le close-combat car ça permet de se défendre contre les violences faites aux femmes et c’est bon pour la santé.
Ibrahima Ndiaye
Me Fadense Traore, President de la fédération malienne de Close-combat et de l’Union africaine de close combat :
“Le nouveau club fera de belles choses à l’avenir”
“Nous étions tous membres de Van Club, d’ailleurs, nous étions les initiateurs de ce Club. Nous avons beaucoup œuvré pour rehausser son image pendant des années. Cependant, dans la vie, il arrive un moment où les idées se contestent et c’est ce qui est arrivé.
Aujourd’hui, nous avons jugé de quitter Van Club et créer un nouveau club dénommé Balimaya Ton, parce que dans un groupe si les divergences d’idées arrivent à un certain point, il est préférable de se séparer à l’amiable pour se donner la chance de se retrouver un jour. Je suis convaincu que le nouveau club fera de belles choses dans les jours à venir, car il est composé par de grands maîtres”.
Ibrahima Ndiay
Me Modibo Bouare, Directeur technique de Balimaya TON, ceinture noir 5e Dan, “Balimaya Ton nous rapproche”
Notre nouveau club va nous permettre de travailler main dans la main en frères, en sœurs pour le développement du Mali en général et le close-combat en particulier. Le club est représenté à Bamako et aussi dans les régions du Mali.
Balimaya Ton n’est pas uniquement pour le close-combat, il y a plusieurs disciplines et la porte est ouverte à tous les pratiquants d’autres disciplines. Nous invitons tous les parents d’élèves à nous faire confiance pour l’encadrement de leurs enfants car une partie de notre entrainement est aussi basée sur l’éducation”.
Ibrahima Ndiaye