On le savait déjà : le Comité national olympique et sportif du Mali n’a plus à faire ses preuves dans l’organisation des grands événements sportifs au double plan des conférences thématiques que des compétitions.
La 6è édition de la Cisa (Convention internationale du sport en Afrique), que Bamako a abrité du 1er au 3 mars, est venue illuminer ceux qui en avaient encore le doute.
Avec la caution et l’appui du chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, la collaboration et la complicité du ministre de la jeunesse et des sports, Djiguiba Kéïta ; Habib Sissoko, président du Cnosm, a réussi une Cisa qui va sans doute marquer les esprits. Avec ses innovations, son forum de discussions, son exposition, sa soirée gala avec l’intronisation au Panthéon de la gloire du sport africain et les Jappo Awards, la présence de grands professionnels du sport africain et international, sa campagne d’éducation des enfants et son dîner inoubliable, Cisa 2012 est à retenir dans les annales des succès sportifs.
La Convention internationale du sport en Afrique, inaugurée en 2007, est une initiative de la société de management du sport et d’événements, Jappo, dirigée par le Sénégalais Diamil Faye. Après Dakar en 2007, Abuja en 2008, Alexandrie en 2009, Ekurhuleni (Afrique du sud) en 2010 et Marrakech en 2011, c’est la capitale malienne qui vient d’accueillir la 6è édition.
Selon son initiateur Diamil Faye, le besoin d’organiser la Cisa est parti du constat que l’Afrique est le seul continent où les gens ne sont pas en réseau au niveau du sport et où la réflexion sur la problématique du sport n’est pas une priorité. Cisa fut ainsi créée pour offrir des opportunités de développer le sport, débattre et chercher des solutions aux problèmes du sport en Afrique. Ses objectifs sont, entre autres, d’aider les acteurs du milieu sportif africain de nouer des partenariats avec d’autres acteurs, d’aider à la promotion de certaines organisations sportives à atteindre leurs objectifs, de favoriser le partage de l’information provenant de différentes sensibilités du milieu sportif. Bref, Cisa est une plate-forme d’échanges où acteurs, décideurs et professionnels de sport se retrouvent afin d’échanger, créer des partenariats, nouer des contacts et participer au développement du sport en Afrique.
Cette bonne cause s’est donc transportée cette année à Bamako et a été défendue les 1er, 2 et 3 mars à l’hôtel Laïco L’Amitié et dans différents lieux de la capitale, sur le double thème « Rôle de la technologie dans le développement du sport » et «Stratégie de développement du sport africain ».
Bamako innove
L’une des innovations de Bamako, c’est le forum des journalistes sportifs africains qui a réuni, les 29 février et 1er mars à Kabala, une quarantaine d’hommes de médias venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Congo, du Kenya et du Nigéria. Deux jours durant, des experts comme Ouattara Hegeaud, président de l’Union de la presse sportive de l’Afrique francophone, Laurent Bagnis, photographe-consultant du Cio, Diamil Faye qui fut directeur pour l’Afrique des JO de 2004 et 2008 et Mark Adams, directeur de la communication di Cio, ont entretenu les journalistes sur le thème majeur « L’olympisme et la couverture des grands événements ».
Au même moment, dans une salle annexe, se déroulait le Programme du Cio de gestion des carrières des athlètes qui a regroupé des athlètes et d’anciennes gloire du sport.
La cérémonie d’ouverture, présidée par le ministre de la jeunesse et des sports, Djiguiba Kéïta en présence de son homologue burkinabé chargé des sports et loisirs, du président de l’Acnoa et membre du Cio, l’Intendant général Lassana Palenfo et du président du Cnosm, Habib Sissoko, a été le premier temps de Cisa 2012. L’intervention de Habib Sissoko a fondamentalement retenu l’attention.
Le président du Cnosm a rendu un vibrant hommage au général Palenfo « qui porte brillamment la voix de l’Afrique olympique et sportive ». Et au ministre Djiguiba Kéïta « pour son implication personnelle dans tous les actes que pose le mouvement sportif national ». Son engagement a permis, entre autres, l’organisation à Bamako de l’Afrobasket women 2011 et du 28èmeséminaire des secrétaires généraux des Cno d’Afrique, la participation honorable du Mali aux Jeux africains de Maputo 2011, la brillante prestation des Aigles à la CAN 2012 de football et la tenue de la Cisa 2012 à Bamako.
Cisa : une référence
Pour Habib Sissoko, au fil des ans, la Cisa s’affirme comme une référence, et les thèmes débattus à Bamako sont d’un grand intérêt pour tous ceux qui aiment le sport et travaillent à son développement. Mais, il regrette de constater que l’amour du faim a pris le pas sur la discipline et qu’on investit plus sur l’élite que sur le développement. Le temps est venu, selon lui, de nous réapproprier les valeurs olympiques si chères au Baron de Coubertin et au président du Cio, Jacques Rogge.
Habib a également évoqué la situation au nord-Mali et en général dans le pays où « des hommes voulaient effacer les témoignages de la démocratie exemplaire du Mali et de la belle expérience de la gestion des minorités nationales établie ici depuis le moyen âge ». Mais ils ont échoué dans leur ignoble entreprise face à l’opposition des forces armées et du peuple malien et grâce aux efforts d’un homme de paix et de passion pour le Mali : le président Amadou Toumani Touré. « Ce passionné de sport et homme de dialogue nous invite à porter le même regard sur le développement du sport en Afrique. Dans cette vue, il nous exhorte à multiplier les cercles d’échanges et à les renforcer en y associant les gouvernants et la société civile. Ce qu’il veut et qui demeure aussi notre souhait ardent est que la session de Bamako amorce effectivement l’avenir du sport africain », avait conclu le président du Cnosm.
Le général Palenfo a tenu à reconnaître publiquement la réussite, sur tous les plans, de l’organisation du 28ème séminaire des secrétaires généraux des Cno d’Afrique à Bamako. Dès lors, le président de l’Acnoa n’avait aucun doute sur le franc succès de la Cisa 2012. Aux initiateurs de Cisa, il a adressé un seul mot : Continuez ! avant de leur réaffirmer l’appui de l’Acnoa. « Faisons de la Cisa notre tableau de bord dans tout ce que nous entreprenons », suggère-t-il au panel d’experts en sport présents à cette 6è Cisa.
Diamil Faye a surtout remercié et dit toute sa gratitude à ceux qui l’ont aidé, de près ou de loin, depuis la création de Cisa jusqu’à nos jours.
L’autre temps fort et certainement l’un des moments les plus attendus, c’est la soirée gala au cours de laquelle des personnalités et structures ont été primées dans l’intronisation au Panthéon de la gloire du sport africain et Jappo Awards. On y retient aussi le trophée spécial CISA 2012 décerné au président Amadou Toumani Touré. Le trophée de meilleur développement du Sport (Jappo Awards) est revenu au Cnosm. François Mpélé, footballeur congolais et Lassana Palenfo, Président de l’ACNOA et Président du CNO de Côte d’Ivoire ont été intronisés (voir la liste complète dans notre encadré).
Sékou Tamboura