Le stade Nyamirando de Kigali a accueilli le quart de final qui opposait les aigles du Mali aux aigles de Carthage. Après une première mi-temps à l’agonie soldée sur le score de 1-0, les poulains de Djibril DRAME ont rehaussé leur niveau de jeu pour finalement s’imposer.
Le premier quart d’heure de jeu a suffi aux Tunisiens pour trouver leur marque. Le milieu offensif Saâd Bguir déborde sur le côté gauche du terrain et centre loin au-dessus d’Akaïchi et des trois chiens de garde qui l’entourent, libre de toute surveillance, Mohamed Ali Moncer surgit avec la tête pour tromper Djigui Diarra 1-0.
Les Tunisiens semblaient alors prendre le taureau par les cornes en imposant le style, adeptes du jeu fluide, posé, basé sur la précision des passes. Les Maliens opèrent de façon désordonnée comme s’ils avaient du mal à trouver leurs repères.
Pendant plus d’une demi-heure, les aigles de Carthage ont fait preuve de maitrise mais cela ne durera pas. Les camarades de Djigui Diarra changent de braquet. Les courses sont plus tranchantes, la puissance physique commence par saper la résistance des Aigles de Carthage. Et ce n’est rien car dès le retour des vestiaires le rouleau compresseur des chasseurs de serpents ne va pas cesser de se jeter sur sa proie. Rami Jeridi, le portier tunisien, est soumis à un régime sévère.
A la fin de la rencontre on enregistrera quinze tirs dont huit cadrés pour les Maliens contre cinq tirs et trois cadrés pour les Tunisiens. Il faudra toutefois attendre la 63ème minute pour comprendre que Marius Hamed ASSOKO et ses coéquipiers allaient refaire leur handicap initial. Il y a d’abord ce tir croisé et lobé de Sékou Koïta qui rebondit sur le haut du filet.
Six minutes plus tard, faute de main de Zied Boughattas dans la surface. Aliou Dieng égalise. Il a manqué quelques centimètres à Jeridi pour arrêter le ballon. Ce dernier s’incline une deuxième fois, dix minutes plus tard sur un tir croisé d’Abdoulaye Diarra. La victoire consacrait l’équipe la plus volontaire, la plus entreprenante, la plus mobile, la plus offensive.
Les Tunisiens ont voulu imposer un tempo tranquille sans trop d’à-coups. Ce n’est pas la bonne tactique face aux équipes du sud-Sahara. Les Aigles de Carthage ont trop cherché à préserver leur avance et n’ont pas compris que c’est une stratégie rarement payante lorsqu’il reste soixante-quinze minutes à jouer.
Le Mali dont le football connaît une ascension formidable ces derniers mois vient d’entrer dans un nouveau carré d’as après ceux de la CAN U-17 et de la CAN U-20. Maintenant il va préparer un énorme derby avec la Côte d’Ivoire. La nouvelle proie des Aigles c’est les Eléphants, les maîtres du ciel contre les maîtres du sol à la défense légendaire.
Le constat est clair pour ces quarts de finale du CHAN Rwanda 2016, tous les premiers du groupe ont dit adieu aux tournois, hormis le match du Mali, les trois autres quarts de finale ont fait recours à des prolongations. Pour dire que les logiques du papier sont parfois contraires à la réalité du terrain. Les Aigles peuvent donc se prétendre à la victoire finale, à condition de relever son niveau de jeu et pratiquer la prestation de la deuxième période contre la Tunisie.
Rendez-vous donc, aujourd’hui à 14 GMT face aux à l’ennemi juré, la Côte d’ivoire pour une demi-finale historique, puisque c’est la première fois après trois participations que les nôtres atteindront cette phase.
Par Mohamed DIAKITE