Championnat national ligue 1 : Le Stade terrassé par la Jeanne d’Arc

0

Le champion sortant du championnat national de football du Mali a été terrassé par la jeanne-d’Arc de Bamako ce dimanche 08 Janvier 2012. C’était au compte de la 6ème journée de la ligue 1. Après la victoire du Djoliba AC par le score d’un but à zéro à Sikasso, les blancs de Bamako abandonnent désormais le fauteuil de leader à leur éternel rival. Au delà du résultat qui reflète bien la physionomie de la rencontre, c’est le visage des sociétaires de Sotuba qui inquiète. Collectivement et individuellement absents, les poulains du ghanéen n’ont jamais su se montrer à la hauteur de leur adversaire du jour.
 
Selon certains observateurs, cette défaite incombe entièrement au coach Razack. En cause, ses choix techniques et tactiques. Depuis son arrivée à la tête du stade malien, il y a environ 4 mois de cela, il n’a jamais pu donner au Stade l’image que les dirigeants et supporters attendent. Pourtant, il était l’entraineur le plus sollicité par de nombreux supporters et dirigeants après son exploit en 2OO1. Malgré le nombre de joueurs recrutés pour cette saison en vue d’atteindre la phase des poules de la ligue des champions, remporter le championnat et la coupe du Mali ; le coach Ghanéen se plante toujours dans le choix des 11 joueurs de départ. L’illustration parfaite a été donnée lors du match contre la JA le dimanche dernier. Abdoul Razack Karim a misé sur des latéraux incapables de faire des centres. Aucun distributeur qui puisse servir les attaquants comme Ousmane Cissé, Oumar Kida, Bakary Coulibaly, Souleymane Dembélé dans les conditions idéales.
La JA étant une équipe jeune mais expérimentée, elle a naturellement profité du flottement du milieu et des latéraux pour scorer à deux reprises. Des buts marqués quelques minutes après le coup d’envoi et dans les arrêts jeu. Pourtant, le coach du stade pouvait faire jouer Aboubacar koné et Djibril Sacko comme titulaires.
Sachant bien que le Stade de 2001 n’est celui de 2012, la question est de savoir si Razack est l’homme de la situation ? L’objectif du Stade sera atteint-il sur cette base ?
A Suivre
 
Séry Diarra
 
YOUSSOUF KOUYATE, PDG D’ETOILE PRESSING
Un globetrotteur au service du Stade malien de Bamako

 
Dans le lot des millions de maliens amoureux du ballon rond, rare sont ceux qui peuvent rivaliser avec Youssouf Kouyaté, PDG d’Etoile Pressing et grand supporter du Stade Malien de Bamako. Et pour cause, malgré son destin de globetrotteur hors du commun, il est resté attaché à son pays à travers sa passion pour le football. Inconditionnel du Stade Malien de Bamako et des équipes nationales depuis son tendre enfance, cet oiseau rare qui n’a toujours pas été récompensé et reconnu à sa juste valeur n’entend pas baisser les bras.
 
Natif de Zambougou, Commune rurale de Nonsombougou, cercle de Kolokani, Youssouf Kouyaté dit Kouyaté pour les intimes est arrivé à Bamako en 1994. Sa passion pour le sport en général et le football en particulier commença en 1987 au village. « Rien que pour écouter ou regarder un match, je me déplaçais à N’Golobougou (village situé à 1km) où même pour des raisons de confort à Nonsombougou. Malgré la dure réalité de sa vie de conducteur de Pousse-pousse à Bamako, le jeune Kouyaté n’a pour autant pas abandonner sa passion pour le foot général et le stade en particulier. Ayant hérité les blancs de Bamako de ses grands frères du village, il ne ratait aucun match de cette équipe et de l’équipe Nationale depuis la colline du Point G. Dieu faisant bien les choses, en 1995, Youssouf Kouyaté décrocha un contrat de peindre avec les chinois dans le cadre de la construction du Palais des congrès. cette bouffée d’oxygène qui a coïncidé avec la CAN cadet en 1995 a permis à Kouyaté de prendre en charge le ticket de 3 personnes à chaque rencontre jusqu’à la fin de la compétition.
Après cette CAN, l’enfant du bélédougou décida de quitter le Mali un 10 novembre 1995 pour Cotonou. Là encore, malgré les réalités de l’aventure, lors des éliminatoires de la CAN 2000, il était parmi les mobilisateurs pour les aigles à Cotonou. De là-bas, il débarqua à Brazza, toujours à la quête d’une vie meilleure pour lui et sa famille restée au pays. Tout comme au Benin, son périple congolais coïncida avec la CAN 2002 au pays.
Fier du défi organisationnel relevé par sa patrie, Youssouf Kouyaté décida de jouer pleinement son rôle de 12ème homme étant à l’extérieur. En mobilisateur principal des Maliens du Congo, après chaque match des Aigles, il louait avec d’autres compatriotes, des taxis pour faire le tour de la ville de Brazza avec le drapeau malien.
Remarqué par la presse sportive de son pays d’adoption, Youssouf Kouyaté et ses compagnons furent suivis et filmés par la télévision congolaise lors de la rencontre Mali contre Algérie comptant pour les quarts de finale de cette CAN. Après chaque match, grâce à la mobilisation sans pareille des supporters maliens, ils étaient les invités de radio Congo avec le célèbre journaliste sportif Evariste.
Pour la petite histoire, Kouyaté nous a confié que lors de la demi-finale de la Can 2002, que certains congolais se demandaient si toute fois, les matches se déroulaient à Brazza ou à Bamako, tellement la mobilisation était grande. Cloué au lit par la défaite en demi-finale contre le Cameroun, Youssouf Kouyaté a aussi perdu 100 000 FCFA en pariant sur la victoire du Mali avec un congolais.
Après les aigles, il aura l’occasion de prouver sa passion pour le stade malien venu à Brazza dans le cadre d’une rencontre comptant pour la league des champions africains contre l’AS Police. Là encore, Kouyaté abandonnant son travail pour accompagner l’équipe de son cœur. Pour lui, les anciens du stade se souviennent encore, car il a été le maitre de cérémonie lors de la réception offerte par Molaise Coulibaly à la délégation à Brazza.
Après le Congo, il regagna le pays le 18 Novembre 2003. Cette fois-ci, le fils de Zambougou voulait rejoindre l’Europe. Malheureusement pour lui, cette volonté ne se réalisera pas. Sans se décourager, en bon globetrotteur, il décida de partir en Côte d’Ivoire. À Abidjan, il fut très vite intégré dans le bureau des supporters des aigles du Mali. Quelques mois après l’ambassade du Mali à Abidjan projeta d’organiser une compétition entre les jeunes maliens en vue de sélectionner les meilleurs pour participer au tournoi ATT annuellement organisé au pays. Étant de Kumassi, Kouyaté fut désigné comme organisateur principal de l’équipe de cette commune. Pour la présélection, il réussira à mobiliser plus de 103 jeunes d’origines maliennes venus des différents quartiers de la commune de Koumassi. Sur les 103, l’entraineur Mamadou Samaké qui est un malien résidant à Koumassi et qui entrainait un club de 2ème division (Espoir de Koumassi) a porté son choix sur 23 jeunes. Ceux-ci s’entrainaient au complexe sportif de ladite commune.
Malgré cette préparation avancée, l’ambassade les informa par la suite l’annulation du tournoi pour cause d’insécurité en Côte d’ Ivoire. Malgré son travail de conducteur de pousse-pousse, Kouyaté parvenait toujours à acheter de l’eau, des chaussures et même à donner des frais de transport à certains jeunes qui venaient s’entrainer après la désertion des 1er responsables.

Bouleversé par ce changement de programme, Kouyaté décida, sur insistance des jeunes, d’effectuer le déplacement avec l’équipe de Koumassi à Bamako. En dépit de la noblesse de cette ambition, l’ambassade et le consulat de l’époque Mamadou Dipa Fané ont tout fait pour le décourager en le créant des faux problèmes. Ils sont même allés jusqu’à le dénoncer à la gendarmerie comme trafiquant d’enfants. Il a fallu la clairvoyance des gendarmes et la détermination des jeunes pour que Kouyaté puisse réaliser son rêve. En guise d’adhésion à sa cause, il fut accompagné par les gendarmes jusqu’à Tiebisssou (limite avec la zone rebelle). 

Une fois à Bamako, les jeunes étaient dans un premier temps logés et nourris à la charge de Youssouf Kouyaté à la maison des jeunes. C’est après un article du journal « Match » que la fédération et le ministère décida de prendre les choses en mains. Ainsi, les jeunes furent transférés au Stade Modibo Keita. De là-bas, ils livreront plusieurs matchs amicaux, notamment contre le Stade, le CSK, l’AS B etc.

Après cette expérience concluante, certains de ces jeunes portent aujourd’hui le maillot du Burkina, d’autres évoluent en Egypte et quelques uns au Mali et en côte d’Ivoire.

Après le succès de cette entreprise de retour en côte d’Ivoire, la tête de Youssouf Kouyaté fut mise à prix par ces mêmes compatriotes qui avaient voulu empêcher le voyage. Se sentant pas en sécurité à Abidjan, il décida de regagner en vitesse le Mali.

Après quelques mois de travail dans un pressing de la place, Kouyaté reprend son bâton de pèlerin qui le conduira en Libye. Une fois à tripoli, il offrira ses services à un important pressing de la place. C’est à ce niveau qu’il a appris à s’occuper des équipements sportifs d’Al Alhi de tripoli. Une fois ces objectifs atteints, Youssouf Kouyaté regagne définitivement le Mali le 14 février 2010.

Pour offrir ces services à ses compatriotes, il décida d’ouvrir propre pressing le 30 avril 2010 en face du tournant de Haïdara dans la station Songho. Aujourd’hui, Etoile pressing fait la fierté des habitants de la commune I et II. Très actif à Sotuba, il dédia ses services à son club. Ainsi, il s’est engagé à laver gratuitement les équipements des blancs de Bamako. Une chose qu’il réalisera avec succès pendant la saison écoulée. Malheureusement lors du Bilan de la saison à sotuba, certains acteurs qui ont contribué à l’essor du stade ont été publiquement remerciés à travers des distinctions, mais Youssouf n’a pas été cité. Même s’il ne l’a pas fait pour de l’argent, son sacrifice atteint le million. Il aurait été préférable pour les dirigeants du stade, de le citer parmi les supporters engagés pour le club. Sans se décourager, Kouyaté aurait voulu continuer à offrir ses services à l’équipe, mais malheureusement, certains dirigeants semblent décider autrement. Toujours au chevet de l’équipe de Sotuba, Kouyaté se dit toujours mobiliser à fond derrière le Stade. Tout comme le Stade, Kouyaté se dit prêt à laver les gratuitement les équipements de tous les clubs du Mali.
Lemzo Diallo
 

Commentaires via Facebook :